KEITH, ALEXANDER, brasseur et homme politique, né le 5 octobre 1795 dans le Caithnessshire, en Écosse, fils de Donald Keith et de Christina Brims, décédé le 14 décembre 1873 à Halifax.

Alexander Keith avait 17 ans quand son père l’envoya chez un oncle au nord de l’Angleterre pour apprendre le métier de brasseur. Cinq ans plus tard, il émigra à Halifax et entra comme brasseur au service de Charles Boggs dont il dirigea également les affaires ; il se porta acquéreur de la brasserie en 1820. Le 17 décembre 1822, il épousa Sarah Ann Stalcup qui mourut en 1832. Le 30 septembre 1833, il épousa en secondes noces Eliza Keith qui lui donna six filles et deux fils. L’un d’eux, Donald G. Keith, deviendra en 1853 son associé dans la brasserie.

Keith déménagea la brasserie et ses bureaux dans des locaux plus vastes, rue Lower Water, en 1822. En 1836, par suite de l’expansion que prenaient ses affaires, il construisit une nouvelle brasserie, rue Hollis. En 1863, il entreprit l’érection de Keith Hall, qu’un tunnel reliait à la brasserie. Keith Hall, dont l’emplacement est actuellement l’Oland’s Brewery, fut construit dans le style des palais de la Renaissance avec des ornements à motifs baroques et des colonnes d’un style indéfinissable, le tout surmonté d’un toit mansardé. Ce curieux mélange provient sans doute d’un assemblage d’idées puisées ça et là dans des livres contenant des plans d’édifices de Grande-Bretagne et des États-Unis.

La nomination de Keith au conseil d’administration de la Nova Scotia Bank en 1837, aux côtés de William Blowers Bliss, montre bien la place importante qu’il occupait dans le monde des affaires à Halifax. À partir de 1837, il siégea à plusieurs reprises au conseil d’administration de la Halifax Fire Insurance Company. Il contribua en 1838 à la fondation de la Halifax Marine Insurance Association puis, dans les années 1840, il fit partie du conseil d’administration de la Colonial Life Assurance Company de même que de celui de la Halifax Gas, Light & Water Company dont la fondation remonte à 1840. En 1844, il contribua à constituer juridiquement la Halifax Water Company dont il devint l’un des administrateurs en 1856. En 1864, il fit partie du conseil d’administration de la Provincial Permanent Building and Investment Society. À sa mort, on évalua sa succession à $251 000.

En plus de s’intéresser aux assurances et aux entreprises de services publics, Keith se mêla à plusieurs autres activités reliées à la vie publique de Halifax. Après une première défaite aux élections générales de 1840, où il s’était présenté comme candidat conservateur pour la ville de Halifax, il fut élu membre du premier conseil municipal de Halifax en 1841. Il occupa le poste de commissaire des biens publics en 1842, puis on le désigna à la mairie de Halifax en 1843. Il remplit de nouveau la charge de conseiller municipal jusqu’en 1853 alors qu’il fut reporté à la mairie – cette fois à la suite d’une élection – et à nouveau en 1854. On l’avait nommé au Conseil législatif en décembre 1843, et en juin 1867 il en accepta la présidence après avoir refusé d’entrer au Sénat canadien. Comme il était partisan de la Confédération et président du Conseil législatif, sa position se trouva renforcée au début, du fait que Charles Tupper* avait, avant le 1er juillet 1867, comblé plusieurs vacances à la Chambre haute en désignant des partisans reconnus de la Confédération. Bien que le premier ministre William Annand*, nommé à la Chambre haute en novembre 1867, dominât complètement la Chambre basse, il n’osa pas, en 1868, présenter devant la Chambre haute une résolution demandant l’abolition de la Confédération. Toutefois les adversaires de la Confédération s’assurèrent graduellement le contrôle de la Chambre haute et, en 1871, il fut impossible à Keith d’empêcher l’approbation d’un projet de loi particulièrement injuste qui enlevait le droit de vote à tous les fonctionnaires fédéraux aux élections provinciales. Il faut peut-être ajouter, pour mieux comprendre le caractère de Keith, qu’au moment où se déroula cette affaire, il ne s’occupait pas activement de l’organisation du parti conservateur qui était entre les mains de partisans résolus tels Philip Carteret Hill* et James MacDonald*.

Durant toute sa carrière, Keith s’intéressa à de nombreuses sociétés charitables et philanthropiques. À partir de 1831, il occupa le poste de président de la North British Society et, de 1868 jusqu’à sa mort, celui de directeur de la Highland Society. Il s’intéressa aussi en 1838 à la Halifax Mechanics Library et, aux environs de 1840, il était en relations avec la Nova Scotia Auxiliary Colonial Society. Mais il était peut-être mieux connu à Halifax comme l’un des leaders de la franc-maçonnerie. En 1840, il accéda à la dignité de grand maître provincial pour la région des Maritimes ; la loge relevait alors du Conseil maçonnique anglais, mais en 1845 elle se rattacha à la loge écossaise. En 1869, à la suite d’une réorganisation des divers chapitres, il devint grand maître pour la Nouvelle-Écosse.

K. G. Pryke

Halifax County Court of Probate, testament d’Alexander Keith.— PANS, Keith family papers ; Masonic grand masters of the jurisdiction of Nova Scotia, 1738–1965, E. T. Bliss, compil., 1965, 21.— Acadian Recorder (Halifax), 15 déc. 1873.— Morning Chronicle (Halifax), 15 déc. 1873.— Annals of the North British Society of Halifax, Nova Scotia, from its foundation in 1768, to its centenary celebration March 26th, 1868, J. S. Macdonald, édit. (Halifax, 1868), 187.— G. A. White, Halifax and its business : historical sketch and description of the city and its institutions (Halifax, 1876), 87s.

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K. G. Pryke, « KEITH, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/keith_alexander_10F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
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