KEEFER, JACOB, marchand, minotier et notaire, né le 8 novembre 1800 dans le canton de Thorold, Haut-Canada, second fils de George Keefer*, loyaliste, et de Catherine Lampman ; il épousa le 8 juin 1829 Christina Theresa Grant dont il eut neuf fils et six filles ; décédé le 12 juin 1874 à Thorold, Ont.

Dans sa jeunesse, Jacob Keefer travailla chez un pharmacien à Erie, Pennsylvanie, où l’un de ses beaux-frères exerçait la médecine. Après quelques années, il retourna dans le Haut-Canada et tint des magasins généraux à Mud Creek, Beaver Dams, Deep Cut et Thorold. En 1826, il fut autorisé à recevoir des déclarations sous serment et commença d’exercer la profession de notaire à Thorold. De 1826 à 1832, il fut maître de poste à Beaver Dams et à Thorold.

En 1828, Keefer eut le permis de construire une scierie sur le bord du canal de Welland à Thorold. En 1843, il estimait que la scierie lui avait rapporté depuis 12 ans un bénéfice moyen annuel de plus de £209. Cependant, sa plus grande entreprise fut Welland Mills qu’il décida de faire bâtir à Thorold en 1845, quand le canal de Welland fut reconstruit. Lorsque les moulins furent entièrement terminés en 1847, ils étaient parmi les plus grands du Canada. Ils pouvaient produire 200 à 300 barils de farine par jour et ils étaient dotés d’un élévateur à grain pouvant décharger des navires 1 000 boisseaux de blé à l’heure ainsi que d’un entrepôt susceptible de contenir 70 000 boisseaux de blé et 5 000 boisseaux de farine. Keefer avait déjà investi $3 000 en main-d’œuvre et en matériaux, quand il apprit que sir Robert Peel avait l’intention d’abroger les lois sur les céréales et de mettre fin à la préférence accordée à la farine canadienne sur le marché britannique. C’était là un dur coup porté à ses espérances financières mais, après avoir pesé le pour et le contre, il conclut qu’il devait terminer la construction des moulins s’il voulait éviter des pertes. Une autre déception l’attendait lorsque Robert Gillespie*, de Londres, revint sur sa décision de faire entrer son neveu, le jeune Alexander Gillespie, comme associé dans la minoterie. Keefer, à court d’argent, hypothéqua lourdement les moulins. Ceux-ci venaient à peine de commencer à produire que les prix tombèrent brusquement. De 1847 à 1850, Keefer fut souvent obligé d’emprunter à court terme à la Banque de Montréal et à la Bank of Upper Canada, sans parler des avances considérables qu’il reçut de la maison de John Torrance*, de Montréal, avec qui il faisait des affaires. En 1850, il avait plus de £8 000 de dettes et ne pouvait obtenir d’autre crédit. Il dut abandonner la direction des moulins en avril 1850 lorsque James Oswald et Samuel Zimmerman*, qui détenaient l’une des hypothèques, obtinrent un ordre d’expulsion contre lui. Keefer vécut alors dans l’espoir de pouvoir rembourser ses dettes et de reprendre possession de ses moulins, mais cet espoir s’évanouit en décembre 1855, quand Oswald et Zimmerman entreprirent une procédure de saisie devant la Cour de la chancellerie.

En plus de l’exploitation de sa scierie et de ses moulins, Keefer avait beaucoup d’autres centres d’intérêt. Il fut président de la Thorold Joint Stock Cotton Company et, jusqu’en 1847, président de la Erie and Ontario Railroad Company. Il était également président de la commission scolaire du canton de Thorold en 1842 et fut, en 1846, surintendant des écoles publiques dans le district de Niagara. Après avoir perdu la direction de ses moulins en 1850, Keefer s’associa à W. H. Ward qui avait un commerce de bois à Thorold, mais cette association fut dissoute moins d’un an plus tard. Dès lors, il s’occupa surtout de ses fonctions de maître de poste, qu’il avait reprises en 1851 et qu’il continua jusqu’à sa mort, et de son étude de notaire. Toujours en 1851, il fut nommé greffier du tribunal de la quatrième division des comtés unis de Lincoln et de Welland et, en 1853, il reçut une commission de notaire public.

Bien qu’il ne prît aucune part active à la politique, Keefer fut généralement partisan des principes réformistes modérés. Dans les années 20, il avait sollicité des souscriptions en faveur du Colonial Advocate, le journal de William Lyon Mackenzie*, mais, en 1837, il fut capitaine dans la milice et prit part aux opérations contre Mackenzie dans l’île Navy. À la suite de ses revers de fortune, vers 1849, il avait acquis la certitude que l’annexion du Canada aux États-Unis était essentielle à la survie économique du Haut-Canada. Il se borna cependant à exprimer ouvertement ses opinions dans sa correspondance et ne milita pas en faveur de l’annexion. Keefer fut pendant toute sa vie un chaud partisan des mouvements en faveur de la tempérance et de l’observation du dimanche, mais il ne prit jamais une part active dans la direction d’aucun de ces mouvements.

William Ormsby

APC, FM 24, B18 (Papiers W. L. Mackenzie) 1 ; FM 24, E1 (Papiers Merritt), 1er sér., 23, pp. 3 288–3 291, 3 905–3 908 ; FM 24, I33 (Papiers Keefer) ; FO 11, 2e sér., 43, f.7 539.— PAO, W. H. Merritt papers, 12 juill. 1848.— The annexation movement, 1849–50, A. G. Penny, édit., CHR, V (1924) : 236–261.— J. of Education for Ont., XXVII (1874) : 107.— Chadwick, Ontarian families, II : 92.— [M. H. Wetherell], Jubilee history of Thorold, township and town, from the lime of the red man to the present (Thorold, Ont., 1897–1898).

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William Ormsby, « KEEFER, JACOB », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/keefer_jacob_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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