JOHNSON, ANDREW HAY, fermier et pomiculteur, né le 26 juillet 1836 à Wolfville, Nouvelle-Écosse, dernier fils de William Johnson et de Hannah Pettingel ; le 9 octobre 1876, il épousa à Falmouth, Nouvelle-Écosse, Olivia P. Church, et ils eurent une fille ; décédé le 28 mars 1914 à Wolfville.

Andrew Hay Johnson était l’arrière-petit-fils de John Johnson, qui avait quitté le Yorkshire, en Angleterre, en 1775 pour s’installer sur une concession foncière dans le fertile canton de Horton, en Nouvelle-Écosse. Dans la deuxième décennie du xixe siècle, le père d’Andrew Hay, fermier et arpenteur, s’était établi à Mud Creek (Wolfville). Andrew Hay fréquenta la Horton Academy, non loin de là, et il avait l’intention d’aller au collège, mais comme sa vue était mauvaise, il décida plutôt d’aller cultiver des propriétés que sa famille possédait dans les hautes terres et les polders du bassin des Mines. Depuis le début du siècle, on savait que ce district convenait bien à la production fruitière. Johnson ne tarda pas à montrer une compétence notable en pomiculture. En janvier 1868, il acheta, de la succession de John Elder, la Greenwood Farm, dans le canton de Falmouth ; il exploita cette terre de 400 acres avec succès jusqu’à ce qu’il la revende en 1882.

Les fermiers de la vallée d’Annapolis apportèrent un soutien particulier à la Fruit Growers’ Association and International Show Society lorsqu’elle s’établit en Nouvelle-Écosse en 1864. Johnson prêta son concours à cette association dès les débuts, à titre de membre du conseil des comtés de Hants et Kings. Durant plusieurs années, il appartint aux comités permanents de la production fruitière et des publications ou à des comités spéciaux. En 1881, il fut nommé secrétaire aux archives. Les listes de récompenses indiquent qu’il remporta souvent des prix dans des foires provinciales et locales pour des variétés hâtives de pomme.

Il y avait alors très peu de temps que l’on exportait des pommes de la Nouvelle-Écosse en Grande-Bretagne, et l’on connaissait mal la technique d’emballage et d’expédition des fruits. Quelques fermiers avaient gagné des prix et reçu beaucoup de louanges pour leur produit à Londres, mais des rapports troublants, faisant état de fruits très endommagés, empêchaient l’établissement d’un marché lucratif en Angleterre. Pomiculteur réputé, Johnson partit pour la Grande-Bretagne au début de 1883 afin d’étudier le problème à fond. Avant même d’embarquer à Halifax, il vit que les barils de pommes étaient manutentionnés de façon « scandaleuse » sur les quais. Il ne fut pas plus heureux de constater, à son arrivée en Grande-Bretagne, que l’on éventrait un baril de pommes sur 12 pour s’assurer qu’il ne contenait pas de dynamite. À son retour en Nouvelle-Écosse, il fit toute une série de suggestions pratiques à la Fruit Growers’ Association quant à la manière d’emballer et d’expédier les fruits. Avec le temps, il devint une autorité en la matière. Sir Charles Tupper, haut-commissaire du Canada à Londres et Néo-Écossais lui aussi, appuya ses recommandations.

Johnson semble avoir défendu jusqu’à un certain point les droits des femmes, car à l’assemblée annuelle de l’association en 1884, il proposa que ces dernières puissent devenir membres moyennant une cotisation annuelle de 0,50 $. Sa motion fut adoptée à l’unanimité. Bientôt, les noms de femmes de la province se mirent à figurer dans les Transactions and reports de l’association, dont celui de la femme d’Andrew Hay Johnson, Olivia Johnson, qui avait été déléguée, semble-t-il, par l’association à la Yarmouth Exhibition en 1882. L’année suivante, un compte rendu enthousiaste de sa visite avait été publié dans les Transactions and reports. Au fil des ans, il semble qu’Olivia Johnson en vint à jouer un rôle plus actif que son mari. Elle reçut plusieurs distinctions et devint membre à vie de l’association en 1903.

Andrew Hay Johnson était, semble-t-il, un fermier et un horticulteur très estimé. Selon le juge Robert Linton Weatherbe, c’était « un homme aux connaissances approfondies » dont on pouvait toujours obtenir de bons conseils. Sa notice nécrologique le décrit comme « un passionné de pomiculture, un membre assidu de l’Église baptiste, un fervent conservateur et, à titre de membre fondateur des Fils de la tempérance, division de Wolfville, un champion de la tempérance ». Dernier survivant de sa famille, Johnson s’éteignit à Wolfville le 28 mars 1914 et fut inhumé au Willowbank Cemetery.

Shirley B. Elliott

AN, RG 31, C1, 1891, Wolfville, district 1.— Atlantic Baptist Hist. Coll., Acadia Univ. (Wolfville, N.-É.), Wolfville United Baptist Church, reg. of members.— PANS, RG 32, WB, 73 :104.— Acadian (Wolfville), 3 avril 1914.— Canadian biog. dict.— J. V. Duncanson, Falmouth – a New England township in Nova Scotia, 1760–1965 (Windsor, Ontario, 1965 ; réimpr., avec un supplément, Belleville, Ontario, 1983), 249.— A. W. H. Eaton, The history of Kings County, Nova Scotia [...] (Salem, Mass., 1910 ; réimpr., Belleville, 1972), 714.— Fruit Growers’ Assoc. and International Show Soc. of Nova Scotia, Trans. and reports (Halifax ou Kentville, N.-É.), 1883–1894, publié par la suite sous le titre Fruit Growers’ Assoc. of Nova Scotia, Annual report, 1895–1915.— Anne Hutten, Valley gold : the story of the apple industry in Nova Scotia (Halifax, 1981).

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Shirley B. Elliott, « JOHNSON, ANDREW HAY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/johnson_andrew_hay_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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