JEANNEAU (Geanneau, Janot), ÉTIENNE, marchand, huissier et notaire, officier de milice, né vers 1668 probablement à « La Tardière », en Poitou, fils d’Étienne Jeanneau, marchand, et de Jacquette Clément (Vincent) ; il épousa le 16 août 1694 à Sainte-Famille, Île d’Orléans, Catherine Perrot ; décédé à Rivière-Ouelle, sur la rive sud du Saint-Laurent, le 8 mai 1743.
Nous ignorons en quelle année Étienne Jeanneau arriva en Nouvelle-France, mais il y était en 1686, et les documents consultés le qualifient de marchand, sans préciser le genre de commerce qu’il pratiquait à Québec. Tout ce que nous savons, c’est qu’il était en relations d’affaires avec des négociants de La Rochelle. Il demeura dans le commerce jusqu’en 1702 environ, quoiqu’il eût quitté Québec depuis 1698 pour s’établir sur une terre achetée cette année-là dans la seigneurie de Rivière-Ouelle.
Quelques années plus tard, le 14 juin 1709, Étienne Jeanneau obtenait une commission d’huissier et de notaire pour exercer dans les seigneuries de Grande-Anse, de Rivière-Ouelle, de Kamouraska, de Rivière-du-Loup et de Port-Joli. Cet immense territoire, situé sur la rive sud du Saint-Laurent, était dépourvu de notaire et, avant la nomination de Jeanneau, les habitants de ces seigneuries devaient s’adresser aux missionnaires ou aux capitaines de milice pour la rédaction des contrats de vente ou autres actes légaux, lesquels se retrouvent en partie dans le minutier du notaire Jeanneau. Ce dernier exerça en plus les fonctions de subdélégué de l’intendant, vu qu’il n’y avait « aucuns juges d’établis » dans les seigneuries de Grande-Anse, de Rivière-Ouelle et de Kamouraska. L’intendant Bégon l’autorisa à rédiger les actes de tutelle et à présider aux inventaires de biens. En 1721, Jeanneau était lieutenant de milice.
Si Jeanneau exerça ses fonctions à la satisfaction des habitants de son territoire, par ailleurs, ses voisins immédiats lui cherchèrent querelle à plusieurs reprises et Jeanneau dut se présenter devant le Conseil supérieur pour obtenir justice. La position d’une clôture, un droit de passage ou un droit de coupe de bois étaient souvent la cause de ces querelles, habituellement verbales ; en 1706 cependant, une d’elles se termina par des coups et Jeanneau obtint un dédommagement de 100# pour les coups reçus.
La carrière notariale de Jeanneau dura plus de 30 ans. Il représente le type du notaire ambulant qui devait parcourir un vaste territoire et, bien souvent, exercer, sans y être préparé, plus d’une fonction judiciaire et administrative, tout en s’occupant de cultiver ses terres pour nourrir sa famille.
ANQ, Greffe de Louis Chambalon, 5 août 1694 ; Greffe d’Étienne Jeanneau, 1674–1743 ; Greffe de Guillaume Roger, 6 août 1698.— Édits ord., Il : 453.— Jug. et délib., III, IV, V, VI, passim.— Bonnault, Le Canada militaire, RAPQ, 1949–1951, 356.— P.-G. Roy, Inv. coll. pièces jud. et not., I : 40, 149, 181 ; Inv. ord. int., I, II, passim.— Tanguay, Dictionnaire.— Vachon, Inv. critique des notaires royaux, RHAF, X (1956–1957) : 101.— J.-E. Roy, Historie du notariat, I : 185–189.
Michel Paquin, « JEANNEAU (Geanneau, Janot), ÉTIENNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/jeanneau_etienne_3F.html.
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Auteur de l'article: | Michel Paquin |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
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