Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3217041
INNES, JAMES, journaliste, propriétaire et éditeur d’un journal, homme politique et homme d’affaires, né le 1er février 1833 à Huntly, Écosse, fils d’Alexander Innes et d’Elsbeth Fordyce ; le 30 septembre 1873, il épousa à Stratford (Londres) Helen Gerrard, veuve de Jonathan Date, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 16 juillet 1903 à Sydney, Nouvelle-Écosse, et inhumé à Guelph, Ontario.
James Innes fit ses études aux grammar schools de Huntly et d’Aberdeen, en Écosse, puis enseigna cinq ans à Aberdeen. Il arriva dans le Haut-Canada en 1853, après un séjour au Missouri. Il fut reporter et journaliste au Globe et au British Colonist de Toronto puis au Morning Banner de Hamilton. En 1861, après être retourné travailler au bureau commercial du Globe, il accepta le poste de rédacteur en chef à l’Advertiser de Guelph. Un an après, il se joignit à George Palmer et devint copropriétaire du Guelph Weekly Mercury. En 1867, Palmer vendit ses intérêts à Innes et à John Campbell McLagan, qui ajoutèrent une édition quotidienne à l’édition hebdomadaire. McLagan ayant mis fin à leur association en 1869, Innes exploita seul le journal jusqu’en 1874, année où il prit comme associé John A. Davidson, son beau-frère et chef de bureau. En 1873, Innes avait fusionné le Mercury à l’Advertiser de Guelph. Lorsque, en 1898, son neveu, James Innes McIntosh, se porta acquéreur du Guelph Mercury and Advertiser avec Francis W. Galbraith, Innes était réputé le plus vieux journaliste de l’Ontario à pratiquer encore son métier.
Au début de sa carrière journalistique, Innes avait travaillé avec George Brown*, éditeur du Globe et réformiste grit. Cette association eut une influence indélébile sur sa conception de l’édition et de la chose publique. De même, ses liens étroits avec le coulissier libéral Charles Clarke, d’Elora, une ville voisine, encouragèrent son penchant en politique. Son journal donnait la réplique à l’organe conservateur de Guelph, le Herald. Au fil des 36 années où il fut copropriétaire ou propriétaire du Mercury, celui-ci devint l’une des principales publications réformistes de la province. Bien que reconnu pour sa modération, Innes était parfaitement capable de dénoncer vertement les programmes tories. En 1881, par exemple, il s’attaqua aussi bien à la Politique nationale qu’à l’adjudication des marchés du chemin de fer canadien du Pacifique. Pendant les années où il fut député de Wellington South aux Communes, c’est-à-dire de 1882 à 1896, il continua d’exposer ses idées dans le Mercury.
Tout au long de sa carrière de journaliste et d’homme politique, Innes conserva le respect des habitants de Guelph, qui aimaient son éloquence, sa bonté et son fair-play. Ardent promoteur des intérêts de la ville dès son arrivée, il instilla de la fierté à ses concitoyens en écrivant une série de tableaux sur les débuts de Guelph. Ces articles, qui parurent dans le Weekly Mercury du 11 janvier au 2 août 1866, demeurent un résumé historique de premier ordre. Par la suite, Innes se servit de son journal pour façonner l’opinion locale sur divers programmes économiques de type progressiste. Ainsi, il accueillit avec enthousiasme les efforts déployés en 1870 pour faire de Guelph un centre de fabrication d’instruments aratoires et la proposition dans laquelle le Bureau de commerce offrit, en 1881, des primes à l’expansion industrielle.
Conformément à une pratique courante dans l’élite commerciale et industrielle de Guelph, Innes accepta diverses hautes fonctions à l’échelon municipal. Ses 17 années de service au bureau d’éducation furent couronnées par un mandat de président en 1882, et il ne s’en retira qu’au moment de son élection au Parlement. Il fut président de la St Andrew’s Society en 1873 et du Farmers’ and Mechanics’ Institute en 1876. Il appartint au conseil qui créa en 1883 la première bibliothèque gratuite de la province. Membre du Bureau de commerce de Guelph, il fut, notamment avec John Belmer Armstrong* et Charles Raymond, parmi ceux qui firent constituer juridiquement, en 1884, la Guelph Junction Railway Company. En outre, il appartint au premier conseil d’administration de la Guelph and Ontario Investment and Savings Society et de la Guelph Light and Power Company. En 1898, il occupa la présidence de la Dominion Life Assurance Company. Enfin, il contribua à la caisse de construction du Guelph General Hospital et de l’église presbytérienne Chalmers.
James Innes mourut de pneumonie à Sydney en allant rendre visite à un ami à Terre-Neuve. La plus grande partie de sa succession, évaluée à plus de 125 000 $, échut à James Innes McIntosh afin qu’il s’occupe de ses parents. En outre, Innes avait eu la générosité d’annuler la part de l’hypothèque du Mercury et la part d’une dette d’équipement qui pesaient sur son neveu.
AO, F 26, MS 76, Innes et Davidson à Clarke, 11 avril 1878 ; RG 22, Ser. 318, no 5062.— City of Guelph, Ontario, City Clerk’s Office, Council, minutes, 1851–1879 (ville de Guelph) ; 1879–1900 (cité de Guelph) ; Property assessment, assessment rolls, 1861, 1871, 1881.— GRO-L, Marriage certificate, St Paul’s (Stratford), 30 sept. 1873.— Guelph Public Library, Douglass coll. ; Guelph and Ontario Investment and Savings Soc., board of directors, minutes, 1876–1884 ; McIlwraith coll., Findlay Weaver scrapbook ; St Andrew’s Soc. of Guelph, minutes, 1859–1940.— Woodlawn Cemetery (Guelph), Geneal. files ; Reg.— Guelph Evening Mercury, numéro portant le titre de « centennial edition », 20 juill. 1927 (plusieurs articles concernent Innes, en plus d’un portrait à la page 116).— Guelph Mercury, 1860–1904, dont le numéro intitulé « trade edition », 23 juin 1894.— Herald (Guelph), 1860–1904, dont le numéro intitulé « illustrated edition », 1895.— C. A. Burrows, The annals of the town of Guelph, 1822–1877 (Guelph, 1877).— Canadian directory of parl. (Johnson).— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1.— Directory, Guelph, 1873, 1882–1883.— Guelph, Board of Education, Annual report, 1877 (exemplaire aux AO).— Historical atlas of the county of Wellington, Ontario (Toronto, 1906) ; réimpr., sous le titre de Illustrated historical atlas of Wellington County, Ontario (Belleville, Ontario, 1972), 2.— L. A. Johnson, History of Guelph, 1827–1927 (Guelph, 1977).— Mercantile agency reference book, juill. 1881.—D. L. Nash-Chambers, « Two steps forward or one step back ? The impact of industrialization on community & family in a small industrial city : Guelph, Ontario, 1861–1881 » (thèse de ph.d., Univ. of Guelph, 1988).— James O’Mara, « The provincial riding of Wellington South, 1867 to present », Historic Guelph, the Royal City (Guelph), 23 (1983–1984) : 51–69.— A. W. Wright, « Now and then : pioneer journalism in the county of Wellington » (copie dactylographiée, Mount Forest, Ontario, 1933 ; copie à la Guelph Public Library).
Debra L. Nash-Chambers, « INNES, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/innes_james_13F.html.
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Auteur de l'article: | Debra L. Nash-Chambers |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
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