HOWORTH, WILLIAM, officier de marine britannique et fonctionnaire, marié et père de deux enfants, décédé le 23 février 1881 à Terre-Neuve.

On connaît peu de chose de la jeunesse de William Howorth. Il entra dans la marine royale et c’est à titre de second maître suppléant que son nom figure sur les registres pour la première fois. Promu lieutenant en 1856, il fut élevé au rang de capitaine de frégate en 1867. Il fit dans la marine une carrière active et variée, servant sur la côte ouest de l’Afrique, dans le Pacifique, ainsi que dans les eaux européennes et australiennes. Lors de la guerre de Crimée, il participa, entre autres, au bombardement de Sveaborg en 1855, et il fut cité à l’ordre du jour. Stationné dans les eaux chinoises de 1859 à 1863, Howorth fut mêlé à la guerre déclenchée à la suite de l’incident de l’Arrow en 1856 ; il se distingua de nouveau un certain jour en menant une périlleuse expédition en Chine du Nord à la recherche de gisements de charbon.

De 1873 à 1875, Howorth fut affecté à la station des Antilles et de l’Atlantique Nord qui assurait la protection des pêcheries britanniques dans les eaux de Terre-Neuve. Le second traité de Paris de 1815 et la convention anglo-américaine de 1818 avaient établi les droits de pêche des divers pays sur le littoral de la colonie. La tâche la plus difficile de Howorth consista alors à maintenir la paix entre les ressortissants des différents pays autorisés à pêcher sur la côte ouest de l’île, et notamment entre les pêcheurs de Terre-Neuve, de France et des états de la Nouvelle-Angleterre. Si les Américains n’envoyèrent pas de navires de guerre patrouiller leur partie du littoral qui faisait l’objet des ententes, les Français, eux, en envoyèrent, ce qui donna lieu à des affrontements d’autant plus inquiétants que les relations diplomatiques entre la Grande-Bretagne et la France avaient tourné à l’aigre.

En plus de maintenir la paix dans les pêcheries, Howorth fut l’un des deux officiers de marine britanniques de la station de Terre-Neuve que le gouvernement colonial nomma juges de paix pour la durée de la saison de la pêche. En outre, en qualité d’officier le plus haut gradé de la station, il procurait également des soins médicaux aux habitants de la région de la baie des Îles et de la baie de Saint-Georges, entendait les doléances des gens victimes d’extorsions de la part des marchands et, au besoin, faisait prêter serment à des constables spécialement chargés de maintenir l’ordre. Le littoral visé par les traités étant inexploité et à l’abandon, Howorth examina l’état général et les ressources de cette zone. En 1874, il fit une étude sérieuse de la côte française et des pêcheries du Labrador. Il considéra aussi la situation de l’agriculture, les sites miniers et l’exploitation forestière. Dans son rapport, il affirma en conclusion que les gisements de houille, de fer, de pierre à chaux et de gypse étaient plus importants pour l’avenir de la région que les pêcheries et préconisa la mise en place d’une magistrature plus efficace afin d’empêcher toute mainmise éventuelle de puissances étrangères sur ces ressources.

Le rapport de Howorth influença la décision que prit le gouvernement britannique de commencer à céder à la colonie certaines des fonctions qu’il remplissait sur la côte ouest. En 1877, Howorth devint le premier magistrat « stipendiaire » à plein temps à la baie de Saint-Georges à être nommé par le gouvernement de Frederic Bowker Terrington Carter* et par le gouvernement impérial. Cette nomination témoignait de ce que Howorth était avantageusement connu pour sa connaissance approfondie des conditions sociales, des situations complexes créées par les traités, et des ressources naturelles de la région, ainsi que pour l’attitude ferme et juste à la fois qu’il montrait dans le règlement des cas qu’il avait à juger en qualité d’officier de marine le plus haut gradé de la côte ouest. Durant les années 1879 et 1880, Howorth fut l’un de ceux qui offrirent leurs services à John Delaney pour agir comme observateurs aux stations météorologiques de la baie des Îles.

Howorth quitta officiellement la marine royale en 1879, et, l’année suivante, il se rendit en Angleterre avec sa famille en vue d’obtenir des soins médicaux. Il revint à Terre-Neuve au début de 1881, probablement pour régler ses affaires, mais mourut peu après son arrivée. Le déclin de sa santé l’avait empêché d’établir un régime complet et permanent de gouvernement civil comportant des magistrats et des percepteurs des douanes, et le gouvernement représentatif ne fut mis en place sur la côte ouest qu’aux élections de 1882. Cependant, la Royal Gazette de St John’s fit état de l’affliction générale causée par le décès de Howorth en déclarant qu’il avait eu « à cœur les meilleurs intérêts » de la région.

Frederic Fraser Thompson

William Howorth est l’auteur de Report on the Newfoundland and Labrador fisheries, 1874 (St John’s, 1874).

      Newfoundlander, 30 nov. 1875, 25 févr. 1881.— Royal Gazette (St John’s), 22 mars 1881.— F. F. Thompson, The French shore problem in Newfoundland : an imperial study (Toronto, 1961).

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Frederic Fraser Thompson, « HOWORTH, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/howorth_william_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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