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HOWARD, ROBERT PALMER, médecin et professeur, né le 12 janvier 1823 à Montréal, fils de Robert Howard, marchand, et de Margaret Kent ; en 1855, il épousa Mary Frances Chipman, et ils eurent un fils, puis, en 1872, Emily Severs, et de ce mariage naquirent quatre enfants ; décédé le 28 mars 1889 à Montréal.
Après avoir quitté l’école, Robert Palmer Howard travailla pendant quelque temps dans l’entreprise de marchandises de son père puis fréquenta le McGill College où il obtint un doctorat en médecine en 1848. Il poursuivit sa formation à Dublin, Londres, Édimbourg et Paris. À Dublin, il étudia auprès des docteurs Robert James Graves et William Stokes, expérience qui contribua beaucoup à son succès ultérieur comme médecin et professeur.
À la fin de 1849, Howard revint à Montréal et se mit à exercer la médecine. L’année suivante, on fonda le dispensaire de Montréal et Howard en fut nommé l’un des médecins traitants. En 1851, il commença une modeste carrière de professeur, qui allait être remarquable, en devenant instructeur de chimie à l’école de médecine de Saint-Laurent, qui rivalisait avec la faculté de médecine de McGill ; cette école ne dispensa ses cours que durant l’année scolaire de 1851–1852. Le docteur Howard se joignit ensuite au personnel de la faculté de médecine de McGill et à celui de son hôpital universitaire, le Montreal General Hospital. À McGill, il fut nommé démonstrateur en anatomie et conservateur du musée de médecine, et médecin traitant au Montreal General Hospital.
La compétence de Howard comme professeur fut vite reconnue et lui mérita des promotions rapides. En 1854, il occupa la chaire de médecine légale et, deux ans plus tard, celle de médecine clinique. En 1860, il abandonna ces deux cours pour enseigner la théorie et la pratique de la médecine jusqu’à sa mort. En 1858, ses talents exceptionnels lui valurent d’être élu au Montreal General Hospital comme président du bureau de santé et comme secrétaire du conseil d’administration, postes qu’il détint pendant 30 ans. Il fut promu au rang de consultant au dispensaire de Montréal en 1864 et au Montreal General Hospital en 1874. Après le décès de George William Campbell, Howard devint doyen de la faculté de médecine de McGill, en 1882, et le demeura jusqu’à sa mort. L’université l’honora en lui décernant en 1886 un doctorat en droit.
Les qualités de chef de Howard étaient aussi appréciées en dehors de l’université et de l’hôpital. Il fut président de l’Association médicale canadienne en 1879 et 1880, président du Collège des médecins et chirurgiens de la province de Québec de 1880 à 1883, et deux fois président de la Montreal Medico-Chirurgical Society en 1872–1873, et en 1879–1880. Dans tous ces postes, il employa son influence considérable à hausser la qualité de l’enseignement prémédical et médical, non seulement à Montréal, mais dans tout le Canada. Il plaida, par exemple, en faveur d’un cours de médecine de quatre ans, comportant des sessions annuelles de neuf mois au lieu de six, norme exceptionnellement élevée pour l’époque. Une de ses grandes préoccupations était la présentation, au niveau fédéral, d’un projet de loi qui établirait l’uniformité dans les qualifications requises pour obtenir une licence de pratique de la médecine dans les diverses provinces du Canada. Ses efforts dans ce domaine n’aboutirent pas. L’octroi des licences relevait des provinces, et le docteur Howard fut déçu du manque de consensus entre les organismes provinciaux touchés. Il appartint à l’un de ses étudiants, Thomas George Roddick*, de conclure cette entente, en 1912, après de longues et difficiles négociations.
Tout au cours de sa carrière, de 1849 jusqu’à deux semaines seulement avant sa mort, Howard pratiqua activement la médecine. Pendant de nombreuses années, la chirurgie fit partie intégrante de sa pratique mais il n’était pas particulièrement doué dans ce domaine ; aussi abandonna-t-il tout travail en chirurgie en 1880. Sa réputation de médecin croissait sans cesse et, à l’époque de sa mort, on le considérait comme l’un des plus importants médecins consultants du Canada. Il fut aussi fellow adjoint du College of Physicians of Philadelphia et l’un des vice-présidents de l’Association of American Physicians. Ses écrits vinrent renforcer sa réputation. Sans être un auteur prolifique et un chercheur très original, il rédigea tout de même des articles solides dans des publications médicales au Canada et aux États-Unis et, selon beaucoup de gens, il faisait autorité en matière de tuberculose pulmonaire et autres maladies des voies respiratoires. Ses articles jetèrent aussi de la lumière sur des sujets variés tels que l’appendicite, l’anémie, les maladies du cœur, la cirrhose, la néphrite, la lèpre, les tumeurs de l’utérus, les anévrismes de l’aorte et la paralysie musculaire de l’œil.
Bien que le docteur Howard ait rendu des services appréciables dans bien des domaines, on se souvient surtout de lui comme d’un professeur remarquable. Ses conférences et son enseignement dispensé au cours des visites de malades reposaient sur une science approfondie de la médecine, acquise non seulement par la pratique, mais aussi grâce à des autopsies faites avec soin et à la connaissance des écrits traitant de médecine. R alliait l’enthousiasme au sérieux et à la dignité, et inspirait à ses élèves son ardeur et son amour de la médecine. Un de ces élèves, sir William Osler*, qui saisissait toutes les occasions d’exprimer son admiration et son affection pour son ancien professeur, affirmait n’avoir « jamais connu personne en qui se retrouvait un si heureux mélange de sens aigu du devoir et de jeunesse d’esprit ». Après la mort du docteur Howard en 1889, le Montreal General Hospital tout comme la McGill University chargèrent Robert Harris* de peindre des portraits commémoratifs de lui, que ces établissements exposent encore. Deux des fils du docteur Howard, Robert Jared Bliss et Alan Campbell Palmer, devinrent médecins, et le second devait détenir à Montréal un bon nombre des postes que son père avait déjà occupés.
Outre ses Notes on practice of medicine (Montréal, 1891), Robert Palmer Howard a publié un grand nombre d’articles dans plusieurs revues médicales canadiennes et américaines, de 1852 à 1889. [e. h. b.]
McGill Univ. (Montréal), Medical Library, R. P. Howard, Collected reprints, 1855–1889.— William Osler, Selected writings [...] (Londres, 1951), 191.— Medical News, a Weekly Medical Journal (Philadelphie), 6, 13 avril 1889.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer, 376.— Canadian biog. dict., II : 318s.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose), II : 511s.— H. A. Kelly, A cyclopedia of American medical biography, comprising the lives of eminent deceased physicians and surgeons from 1610 to 1910 (2 vol., Philadelphie et Londres, 1912), III : 16s.— H. A. Kelly et W. L. Burrage, American medical biographies (Baltimore, Md., 1920), 567.— Abbott, Hist. of medicine, 67, 70, 88.— H. [W.] Cushing, The life of sir William Osler (2 vol., Oxford, Angl., 1925).— H. E. MacDermot, History of the Canadian Medical Association (2 vol., Toronto, 1935–1958).
Edward Horton Bensley, « HOWARD, ROBERT PALMER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/howard_robert_palmer_11F.html.
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Auteur de l'article: | Edward Horton Bensley |
Titre de l'article: | HOWARD, ROBERT PALMER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |