HORNOR (Horner), THOMAS, colonisateur, officier de milice, juge de paix, fonctionnaire et homme politique, né le 17 mars 1767 dans le canton de Mansfield, New Jersey, fils aîné d’Isaac Hornor et d’une prénommée Mary ; le 22 mars 1801, il épousa dans le comté d’Oxford, Haut-Canada, Olive Baker, et ils eurent sept enfants ; décédé le 4 août 1834 dans le canton de Burford, Haut-Canada.

Élevé dans une famille prospère de quakers du New Jersey, Thomas Hornor fit de bonnes études au College of New Jersey, comme il convenait au neveu d’un des fondateurs de cet établissement. Pendant l’été de 1794, lui-même et son cousin Thomas Watson fils conduisirent 20 colons dans le canton de Watsons (canton de Blenheim, Ontario), que le gouvernement avait octroyé l’été précédent à Thomas Watson père et à ses associés. Hornor choisit un emplacement propice à l’érection d’un moulin près des premiers rangs du canton, puis, en mai 1795, il fit venir d’Albany, dans l’état de New York, la main-d’œuvre et les matériaux nécessaires à la construction d’une scierie. Cette année-là, Abraham Iredell* fit des levés dans une partie du canton et Hornor termina la construction de la première scierie sur le lot 15 du rang 1, le long du ruisseau qui devint connu sous le nom de Hornor (ruisseau Horner). Ensuite il commença à tracer à travers le canton une route longue de six milles. En 1797, l’administrateur de la province, Peter Russell*, annula plusieurs concessions de canton dont celle de Watson ; Hornor obtint 600 acres dans le canton de Blenheim, exactement la moitié de ce qu’il avait demandé.

Il semble que quelque temps après son installation dans Blenheim, Hornor fut exclu de la Société des Amis, parce qu’il était devenu franc-maçon et était entré dans la milice. En 1797, il fut premier surveillant de la loge maçonnique no 11 et, en mars 1798, il fut nommé capitaine dans la milice du comté de Norfolk. De plus, il devint membre de l’Église d’Angleterre. L’érection du district de London, en 1800, assura à Hornor une série de nominations dans la région : il fut juge de paix, commissaire de la Cour du banc du roi, receveur de l’enregistrement des comtés d’Oxford et de Middlesex (sur la recommandation de Samuel Ryerse*) et commissaire chargé de faire prêter le serment d’allégeance aux personnes faisant valoir des droits de propriété sur des terres du district. En 1802, William Claus fut nommé lieutenant du comté d’Oxford ; c’était là le poste le plus influent et le plus important du comté. Au début, il prit officieusement Benajah Mallory* comme adjoint aux affaires militaires mais, dès mai 1803, Hornor, qui était capitaine de la compagnie du canton de Blenheim dans le 1st Oxford Militia, assumait ce rôle. Froissé, Mallory chercha à obtenir officiellement le poste, qu’on accorda plutôt à Hornor en juin 1806.

Au cours des quelques années suivantes, Hornor se trouva mêlé aux querelles qui caractérisaient la vie politique de la région. Il était une cible toute désignée pour le vaste courant de mécontentement dont les fonctionnaires du district, Ryerse et Thomas Welch* surtout, étaient l’objet. Un jour, Hornor et un autre magistrat durent comparaître devant la Cour des sessions trimestrielles sous l’accusation d’avoir exercé leurs fonctions de juge de paix en état d’ébriété. Une autre fois, en juin 1804, le shérif Joseph Ryerson aurait informé Daniel McCall que Homor et une autre personne étaient les « âmes dirigeantes » d’une « dangereuse conspiration » visant à abattre « tous les bons et loyaux sujets » du roi. Cependant, McCall attendit jusqu’en juin 1807 avant de faire sur ce complot une déposition sous serment. Après janvier 1809, Hornor perdit son poste de lieutenant adjoint, probablement à cause de ces accusations. Comble de malheur, son moulin à farine, construit en 1802, fut détruit par les flammes en 1809 ; il ne fut jamais reconstruit. Quand la guerre de 1812 éclata, les vieux soupçons qui pesaient sur Hornor subsistaient encore, et il perdit le poste de lieutenant-colonel du lst Oxford Militia, qu’il convoitait depuis longtemps, au profit de Henry Bostwick. Impatient de prouver sa loyauté, Hornor vit l’occasion se présenter quand, en 1812, John NORTON ne réussit à rassembler qu’une poignée d’Indiens des Six-Nations. Sans tarder, Hornor partit pour la rivière Grand ; grâce à son influence, il enrôla quelque 75 Indiens qui se mirent en route avec lui, à pied, vers la région de Detroit. L’expédition, qui se faisait entièrement aux frais de Hornor et pour laquelle il ne fut jamais indemnisé, fut interrompue avant d’arriver à destination. En dépit de ce geste de loyauté, Hornor ne parvint pas à décrocher une commission ; au début de 1813, il s’enrôla comme homme de troupe et servit à ce titre jusqu’à la fin de la guerre. Finalement, après une réorganisation de la milice en 1822, il devint colonel du 1 st Oxford Militia.

En 1820, Hornor fut élu sans opposition député de la circonscription d’Oxford. Même s’il était fonction-nnaire, juge de paix et officier de milice, il se révéla réformiste une fois entré à l’Assemblée. Ainsi, il soutint le droit des deux Bidwell, Barnabas et Marshall Spring*, de siéger à la chambre et appuya l’abrogation du Sedition Act de 1818 ainsi que le projet de loi sur l’aide aux méthodistes wesleyens. Au scrutin de 1824, où sa circonscription élut deux députés, Hornor se classa premier de trois candidats et entra à l’Assemblée avec Charles Ingersoll. Il fut réélu en 1828 mais perdit au profit d’Ingersoll et de Charles Duncombe* en 1830. Même s’il n’était plus député, il exprima son opposition à l’expulsion de William Lyon Mackenzie* de la chambre en 1831.

Thomas Hornor continua de faire de l’exploitation agricole tout en remplissant ses autres fonctions. En mars 1830, il fit breveter un modèle nouveau et perfectionné de batteuse hippomobile dont il était le coïnventeur. Il mourut intestat en août 1834, victime de l’épidémie de choléra ; sa succession fut évaluée à plus de £428. Il laissait dans le deuil sa femme et six de leurs sept enfants.

Daniel J. Brock

APC, RG 1, L3, 224 : H3/100 ; 230a : H13/36 ; 251a : H misc., 1797–1820/15 ; 523a : W5/19 ; 525a : W9/16.— UWOL, Regional Coll., London District, Surrogate Court, estate files, 1800–1839, no 250.— The Oxford gazetteer ; containing a complete history of the county of Oxford from its first settlement [...], T. S. Shenston, compil. (Hamilton, Ontario, 1852 ; réimpr., Woodstock, Ontario, 1968).— History of Princeton, 1795–1967, [Mme W. H. Williamsonet Evelyn Brown, compil.] ([Princeton, Ontario, 1967]).

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Daniel J. Brock, « HORNOR (Horner), THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hornor_thomas_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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