HOPPNER, HENRY PARKYNS, officier de marine, explorateur et peintre, né en 1795 à Londres, quatrième des cinq enfants de John Hoppner et de Phoebe Wright ; décédé célibataire le 22 décembre 1833 à Lisbonne.
Henry Parkyns Hoppner naquit dans une famille d’artistes. Son père était un portraitiste célèbre, et sa mère était la fille de Patience Lovell Wright, une Américaine bien connue comme sculpteure. En 1808, Hoppner entra dans la marine royale et, pendant les guerres napoléoniennes et le conflit de 1812, il servit sans interruption au large de l’Espagne du Nord, dans la Manche, ainsi que sur la côte est des États-Unis. Reçu officier en septembre 1815, il était lieutenant subalterne à bord de la frégate Alceste en 1816, au moment où ce navire transportait lord Amherst qui se rendait en mission diplomatique en Chine. Après la perte de l’Alceste dans le détroit de Gaspar (détroit de Gelasa, Indonésie), Hoppner conduisit Amherst à Batavia (Djakarta) et revint ensuite aider ses compagnons d’armes sur le Lion, qui faisait le service des Indes orientales.
Le courage manifesté par Hoppner à cette occasion et l’épanouissement de son talent artistique jouèrent probablement un rôle décisif dans sa nomination, le 18 janvier 1818, au poste de commandant en second du lieutenant William Edward Parry* sur le brick Alexander. Hoppner faisait alors partie d’une expédition qui était conduite par John Ross* et qui se rendait à la baie de Baffin à la recherche d’un passage par le Nord-Ouest. Poursuivant des expériences scientifiques tout en faisant de l’exploration, l’expédition avait besoin du concours d’un ou de deux artistes pour monter un dossier illustré qui représenterait les paysages, les habitants, la flore et la faune des lieux visités. Le voyage dura sept mois.
Par la suite, Hoppner participa à trois voyages d’exploration placés sous les ordres de Parry lui-même. Au cours du premier, qui dura de mai 1819 à octobre 1820, il servit comme lieutenant à bord du brick armé Griper, tandis qu’un autre artiste, Frederick William Beechey*, agissait comme second de Parry sur la galiote à bombes Hecla. Hoppner et Beechey dressaient des cartes et faisaient des relevés hydrographiques, en plus de leurs croquis. Pendant l’hiver passé sur la côte sud de l’île Melville, Hoppner s’occupa activement de la troupe d’acteurs formée de membres de l’expédition. C’était là une des innovations imaginées par Parry pour rompre la monotonie d’un hivernage dans l’Arctique. Pendant le voyage de retour, Hoppner dessina un Inuk rencontré à la baie de Baffin, à propos duquel Parry disait : « II fallait [...] faire preuve d’une certaine autorité, non sans le récompenser à l’occasion, afin de le faire tenir assis sans bouger sur un rocher, assez longtemps pour [en faire une esquisse] ; la tendance qu’ils ont [les Inuit] à sauter pour exprimer leur enthousiasme fait qu’ils se trouvent sévèrement punis [lorsqu’ils doivent] se tenir tranquillement assis une demi-heure. »
Lors de la deuxième expédition de Parry, qui se déroula d’avril 1821 à octobre 1823, Hoppner était lieutenant à bord du Hecla. À la mi-septembre 1821, il fit un relevé hydrographique d’un grand goulet attenant à l’inlet Lyon, dans la presqu’île de Melville (Territoires du Nord-Ouest). Parry donna à ce goulet le nom de Hoppner. Hoppner participa aux activités du Royal Arctic Theatre qui aidèrent les hommes à supporter deux hivers près des côtes de la presqu’île de Melville. Promu commander le 25 janvier 1822, Hoppner commandait la galiote à bombes Fury quand ce vaisseau accompagna le Hecla lors de la troisième expédition de Parry qui quitta l’Angleterre au mois de mai 1824. Après avoir hiverné au havre Bowen sur la côte est de l’inlet du Prince-Régent, les vaisseaux eurent quelques difficultés à traverser les glaces au large de l’île Somerset, à la fin de juillet et au début d’août 1825. Le Fury fut jeté à la côte et, en dépit des efforts héroïques que déployèrent Hoppner et ses hommes, le vaisseau dut finalement être abandonné près de la pointe Fury. Les membres de l’expédition revinrent immédiatement au pays à bord du Hecla. Selon la coutume, un conseil de guerre délibéra à la suite de ce naufrage, mais il « ne blâma aucune-ment » le commandement pour la perte de son navire. Hoppner fut promu capitaine le 30 décembre.
Hoppner, dont la santé était déjà déficiente au terme de ce voyage, fut incapable de se joindre à Parry lorsque ce dernier partit en 1827 avec l’intention d’atteindre le pôle Nord. En outre, sa demande d’accompagner Ross en 1829 fut rejetée. Souvent très malade par la suite, Hoppner mourut à Lisbonne au cours d’un séjour dans le sud de l’Europe.
Henry Parkyns Hoppner était considéré comme « un excellent officier et un homme honorable ». En 1826, parlant de son « fidèle compagnon » durant l’exploration de l’Arctique, Parry écrivit : « Je lui dois toute la reconnaissance possible pour son zèle indéfectible [...] ainsi que pour ses conseils et son aide en toute occasion. » Hoppner illustra certains écrits de Parry, notamment Journal of a third voyage,for the discovery of a north-west passage [... ]. Tant l’ inlet Hoppner dans la presqu’île de Melville que le cap Hoppner à l’île Melville ou le détroit Hoppner entre l’île Winter et la presqu’île de Melville rappellent le souvenir de Hoppner.
G. F. Lyon, The private journal of Captain G. F. Lyon, of H.M.S. Hecla, during the recent voyage of discovery under Captain Parry (nouv. éd., Londres, 1825), 426–427, 435.— W. E. Parry, Journal of a voyage for the discovery of a north-west passage from the Atlantic to the Pacific ; performed in the years 1819–20 [...] (Londres, 1821) ; Journal of a second voyage for the discovery of a north-west passage from the Atlantic to the Pacific ; performed in the years 1821–22–23 [...] (Londres, 1824); Journal of a third voyage for the discovery of a north-west passage from the Atlantic to the Pacific ; performed in the years 1824–25 [...] Londres, 1826).— John Ross, A voyage of discovery, made under the orders of the Admiralty, in his majesty’s ships Isabella and Alexander, for the purpose of exploring Baffin’s Bay, and enquiring into the probability of a north-west passage (Londres, 1819).— Times (Londres), 1er janv. 1834.— C. R. Markham, The Arctic navy list ; or, a century of Arctic & Antarctic officers, 1773–1873 ; together with a list of officers of the 1875 expedition and of their services (Londres, 1875).— John Marshall, Royal naval biography [...] (4 vol. en 6 et 2 vol. suppl., Londres, 1823–1835), 3, 1er part. : 279–280.— William McKay et William Roberts, John Hoppner, R.A. (Londres, 1909).
Clive Holland, « HOPPNER, HENRY PARKYNS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hoppner_henry_parkyns_6F.html.
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Auteur de l'article: | Clive Holland |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
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