HODGINS, WILLIAM EGERTON, avocat, fonctionnaire et officier, né le 3 octobre 1851 (certaines sources donnent 1850) à Toronto, fils aîné de John George Hodgins* et de Frances Rachel Doyle ; le 23 juin 1880, il épousa à Cobourg, Ontario, Caroline Seymour Clark (décédée le 28 février 1881), puis le 30 octobre 1883, à Ottawa, Eleanor Jaffray Ritchie, et de ce second mariage naquirent deux fils et une fille ; décédé le 27 février 1930 dans cette ville.

Fils d’un homme qui fut longtemps surintendant adjoint de l’Éducation, William Egerton Hodgins semble avoir bénéficié des privilèges de la haute bourgeoisie. Il fit ses études au Hellmuth College de London et à la University of Toronto, où il obtint une licence ès arts en 1874 et une maîtrise ès arts en 1875. Admis au barreau en 1877, il exerça à Toronto et pendant un temps à Bowmanville. En outre, il sollicita divers postes de greffier. Sa première femme, Caroline Seymour Clark, mourut en couches en 1881. En novembre 1883, après avoir épousé Eleanor Jaffray Ritchie, une des filles du juge en chef sir William Johnston Ritchie*, il fut engagé comme barrister par le département fédéral de la Justice. Une des premières missions que lui confia John Sparrow David Thompson*, ministre à partir de 1885, consistait à compiler et à publier des documents sur la reconnaissance et le désaveu des lois provinciales et territoriales, travail volumineux et utile que Hodgins mettrait à jour par la suite.

Par ailleurs, à un âge précoce, Hodgins avait embrassé le métier des armes. Entré à la Toronto Military School en 1866 à titre de cadet, il servit comme cavalier pendant les raids féniens. À l’université, il s’enrôla dans le 2nd Battalion of Rifles (Queen’s Own Rifles of Canada) et, en 1877, il devint capitaine. Une fois installé à Ottawa, il fut muté au No. 1 Battalion of Infantry (Governor General’s Foot Guards). Promu major en 1890, il prit le commandement du régiment en 1894, d’assez mauvais gré semble-t-il, car l’unité était en pleine confusion. Aucune controverse ne paraît cependant avoir marqué son mandat, et il fut aide de camp d’un certain nombre de gouverneurs généraux. Membre des conseils de la Dominion Rifle Association et de l’Ontario Rifle Association, il détint, de 1897 à 1903, le poste de secrétaire de l’organisation nationale. En 1903, il accepta d’être intégré à l’armée permanente, ce qui l’obligea à quitter le ministère de la Justice. Nommé colonel en 1909 et général de brigade en 1914, il exerça quelques commandements de district.

En janvier 1915, donc pendant la Première Guerre mondiale, Hodgins fut nommé adjudant général intérimaire à Ottawa ; en septembre, il accéda au grade de major-général. En septembre 1917, en qualité de représentant du ministère de la Milice et de la Défense, il rejoignit le comité de démobilisation des forces canadiennes outre-mer, basé en Angleterre et présidé par sir Hugh Montagu Allan*. Fidèle à son habitude, il se lança à corps perdu dans son travail. Il étudia comment d’autres pays abordaient le problème et produisit des rapports perspicaces et complets. Convaincu que la démobilisation et le rapatriement étaient « indissolublement liés », il recommanda en février 1918, dans un rapport préliminaire envoyé à Ottawa au ministre Sydney Chilton Mewburn, la création de deux nouveaux ministères, l’un pour la « reconstruction », l’autre pour les « pensions et [les] invalides », ainsi que d’un comité consultatif central. Néanmoins, il n’eut rien à voir avec les négociations politiques qui aboutirent, dans le courant du mois, à la création du ministère du Rétablissement civil des soldats. Hodgins quitta l’armée en mars et reçut en juin le titre de compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges. Ses deux fils aussi avaient servi brillamment pendant la guerre. L’un d’eux, Frederick Owen, mourrait en 1924 des conséquences de sa participation à ce conflit.

« Splendide athlète » dans sa jeunesse, William Egerton Hodgins était membre actif du Royal Ottawa Golf Club, du Rideau Curling Club et de la section locale du Royal Caledonian Curling Club. Il était de confession anglicane ; à Ottawa, il fréquenta l’église St George, puis l’église All Saints. En 1920, il participa « de tout cœur » au « Forward Movement » anglican. Il commença ensuite à ralentir ses activités, mais il reçut quelques distinctions. En 1925, par exemple, la University of Toronto lui décerna un doctorat honorifique en droit. Il mourut en février 1930 à l’issue d’une brève maladie. Des nécrologies signalent qu’il détenait le record des années de service militaire au Canada. Il avait mené avec talent deux carrières, le droit et la carrière des armes – sa préférée. Sans jamais atteindre la célébrité de certains personnages militaires de son temps, il exerça ses fonctions – dont certaines passablement lourdes – avec compétence. Il ne fut guère récompensé, semble-t-il : sa succession se composait presque uniquement d’assurance-vie. Immensément populaire à Ottawa, il eut des funérailles militaires ; dans la ville, on n’en avait guère vu de plus imposantes depuis bien des années.

Kerry Badgley

Pendant qu’il a travaillé au département de la Justice, William Egerton Hodgins a compilé Correspondence, reports of the ministers of justice and orders in council upon the subject of provincial legislation, 1867–1887 (2 vol., Ottawa, 1886–1888). Il a compilé par la suite d’autres volumes pour les périodes 1867–1895, 1896–1898, 1899–1900 et 1901–1903.

AO, RG 22-354, nº 14506 ; RG 80-5-0-92, nº 7870 ; RG 80-8-0-71, nº 13346.— BAC, MG 26, H, 65 ; MG 30, E48 ; RG 13, 35, 39, 72, 74, 128 ; RG 25, 206 : dossier M3/54 ; RG 31, C1, 1881, Bowmanville, Ontario, div. 1 : 61 (mfm aux AO) ; RG 150, Acc. 1992-93/166, boîte 4411.— UTA, A1973-0026/152(91).— Ottawa Evening Journal, 28 févr., 3 mars 1930.— Annuaire, Toronto, 1880–1883.— Gordon Bale, Chief Justice William Johnstone Ritchie : responsible government and judicial review (Ottawa, 1991), 273.— Canada, Parl., Sessional Papers, 1901, nº 30 : 4.— Canada Gazette, 12 oct. 1877 : 384 ; 28 avril 1883 : 1781 ; 20 oct. 1917 : 1253.— Canadian annual rev., 1909, 1914, 1917.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— Dominion annual reg., 1883 : 185.— Governor General’s Foot Guards, Steady the buttons two by two : Governor General’s Foot Guards regimental history, 125th anniversary, 1872–1997, R. M. Foster et al., compil. (Ottawa, 1999).

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Kerry Badgley, « HODGINS, WILLIAM EGERTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hodgins_william_egerton_15F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
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