HINCKS, WILLIAM, ministre de l’Église unitarienne, théologien, professeur d’université, né le 16 avril 1794 à Cork, en Irlande, second fils du révérend Thomas Dix Hincks et d’Anne Boult, décédé le 10 septembre 1871 à Toronto, Ont.

William Hincks appartenait à une famille distinguée. Il se destinait à l’Église presbytérienne et fit ses études en conséquence, puis il exerça son ministère à Cork en 1814, et à Exeter, en Angleterre, de 1816 à 1822. Il devint alors membre de l’Église unitarienne et se vit confier la charge de pasteur de l’église unitarienne Renshaw Street, à Liverpool.

Comme il s’intéressait de plus en plus à la science, il entreprit de faire carrière dans l’enseignement en 1827 ; il fut alors chargé des études d’un groupe d’étudiants en mathématiques et en philosophie au Manchester College, à York (Angleterre), jusqu’en 1834. C’est là qu’il donna son adhésion à l’école politique connue sous le nom de Philosophical Radicals et qu’il lutta pour l’expansion des droits du peuple. Il reprit l’exercice de son ministère à Londres en 1839 et, en même temps, fut de 1842 à 1847 le premier rédacteur en chef de l’Inquirer, hebdomadaire de l’Église unitarienne. Hincks, dans ses articles, s’intéressait tout particulièrement à l’éducation, à la paix et à la tempérance ; il était également favorable à l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort et souhaitait que les journées de travail fussent plus courtes, et les loisirs utilisés de façon plus rationnelle. Il fut nommé en 1849 professeur d’histoire naturelle à Queen’s College, à Cork. Quatre ans plus tard, âgé de près de 60 ans, Hincks arriva au Canada : il fut le premier professeur d’histoire naturelle de University College, à Toronto.

La nomination de Hincks a retenu d’autant plus l’attention qu’on lui accorda la préférence sur le jeune Thomas Henry Huxley, qui devait devenir célèbre. Le comité chargé d’une première sélection ne s’arrêta pas sur une seule personne, mais plaça à égalité Hincks, Huxley et un certain M. Ayres. Huxley avait déjà à son crédit une liste impressionnante de publications, toutes dans le domaine de la zoologie, et il avait l’appui de 16 éminents biologistes de France et de Grande-Bretagne, dont Charles Darwin. Ce fut toutefois Hincks qui l’emporta, probablement « grâce à l’influence de son frère », Francis Hincks*, qui était à l’époque premier ministre de la province du Canada, « ce qui valait plus, fit remarquer Huxley, que toutes les recommandations du monde ». L’ingérence politique dans le choix des professeurs était depuis longtemps un problème.

À Toronto, William Hincks fut président du Canadian Institute (aujourd’hui, le Royal Canadian Institute) de 1869 à 1871. Il fut pendant plusieurs années rédacteur en chef de la revue que publiait cette organisation, le Canadian Journal. Il y publia 24 articles sur des sujets allant de la botanique et de la zoologie à l’économique et à la pyschologie. Il publia également des articles dans les revues savantes d’Angleterre, et il était membre de la Linnean Society de Grande-Bretagne. Il fut un membre éminent de la congrégation unitarienne de Toronto, et y était parfois chargé du culte.

Hincks était un homme distingué, très aimé de ses étudiants. Ces derniers pourtant qualifiaient ses idées de « périmées » et trouvaient que ses méthodes d’enseignement étaient démodées et « laissaient fort à désirer ». « Nous apprîmes à bien le connaître, affirmait un de ses étudiants, et à rédiger nos travaux de façon à satisfaire ses goûts à lui. » James Loudon*, qui devint par la suite président de l’University of Toronto, faisait remarquer que, dans le département de Hincks, « si l’on voulait réussir [...] il fallait surtout apprendre par cœur ».

Hincks avait épousé en 1817 Maria Ann Yandell, qui lui donna huit enfants et qui mourut en 1849. On ignore le nom de jeune fille de sa seconde femme, Sarah Maria, qu’il épousa avant de quitter l’Angleterre.

J. Donald Wilson

APC, FO 5, C1, 375, 386.— York County Surrogate Court (Toronto), testament de William Hincks.— The late Professor Hincks, Canadian Journal, nouv. sér., XIII (1871–1873) : 253s.— Inquirer (Londres), 30 sept. 1871.— J. of Education for Ont., XXIV (1871) : 155.— DNB (référence à Thomas Dix Hincks).— E. H. Craigie, A history of the department of zoology of the University of Toronto up to 1962 ([Toronto, 1966)).— John King, McCaul : Croft : Forneri, personalities of early university days (Toronto, 1914).— R. S. Longley, Sir Francis Hincks ; a study of Canadian politics, railways, and finance in the nineteenth century (Toronto, 1943).— Herbert McLachlan, The Unitarian movement in the religious life of England ; its contribution to thought and learning, 1700–1900 (Londres, 1934).— The Royal Canadian Institute, centennial volume, 1849–1949, W. S. Wallace, édit. (Toronto, 1949), 197.— W. S. Wallace, A history of the University of Toronto, 1827–1927 (Toronto, 1927) : – C. R. W. Biggar, The Reverend William Hincks, m.a., University of Toronto Monthly, II (1901–1902) : 232s.

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J. Donald Wilson, « HINCKS, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hincks_william_10F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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