HILYARD, THOMAS, constructeur de navires et marchand de bois, né en octobre 1810 à Saint-Jean, N.-B., fils de Thomas Hilyard et de Margaret Miles ; il épousa Mathilda Dyer dont il eut 13 enfants ; décédé le 22 juin 1873 à Saint-Jean.
On a peu de détails sur les activités de Thomas Hilyard avant 1852. En 1842, il était inscrit au registre de la marine marchande comme charpentier de navires et propriétaire d’un petit schooner, le Nevermind. En 1848 il fit l’acquisition d’un gros bateau nouvellement construit, le Patriarch, et en resta propriétaire jusqu’en 1850. En 1852 il entreprit la construction navale sur une grande échelle, avec deux gros navires. Il loua à Portland, N.-B., un chantier de construction navale qu’il acquit par la suite. À la fin de 1854, il acheta la scierie à vapeur attenante, qui devait lui fournir, d’une part, du bois de construction à bon marché et des cargaisons toutes prêtes pour le premier voyage des bateaux qu’il construisait, et, d’autre part, la possibilité de faire des affaires même lorsque la demande était à la baisse. Cet aspect dut revêtir beaucoup d’importance puisque, contrairement à la plupart des constructeurs de navires de Saint-Jean qui réussirent à long terme, Hilyard n’investit jamais de capitaux dans l’achat de navires. En 1856 ou 1857, il agrandit encore son entreprise, en louant d’abord puis en achetant par la suite un autre chantier naval à John Haws*, éminent constructeur de la région depuis plusieurs décennies.
Hilyard lança au moins 48 navires, nombre que peu de constructeurs canadiens ont dépassé. Le plus grand fut l’un de ses premiers vaisseaux, le Clas-Merden, mis en chantier à Portland en 1853, qui avait trois ponts et qui jaugeait 1 768 tonneaux. La plupart de ses 28 (ou plus) gros navires, qui dépassaient tous 900 tonneaux, furent vendus à de grands propriétaires de navires de Liverpool, en Angleterre. Ces bateaux, lancés dans les années 50, servirent au transport des émigrants vers l’Australie et furent utilisés plus tard comme navires marchands pour le commerce en gros. Les petits navires de Hilyard étaient généralement achetés par des gens de la région. Un certain nombre d’entre eux furent utilisés pour le commerce avec les Antilles. Vers la fin de sa vie, Hilyard se lança en outre dans la réparation des bateaux ; à cette fin, il construisit en 1870 une voie ferrée pour sortir les vaisseaux hors de l’eau.
Hilyard ge tailla une solide réputation comme constructeur de navires. Le Canute de 1 391 tonneaux, construit en 1863, fut mis en vente 16 ans plus tard par l’un des courtiers maritimes les plus réputés d’Angleterre et présenté comme étant « le très beau navire construit à Saint-Jean [...] par Hilyard avec un soin tout particulier [...] ». Devenu la barge Nyack, ce bateau était encore à flot aux États-Unis en 1905. Tant par la qualité et la quantité de ses bateaux que par l’ampleur des opérations reliées à sa scierie, Thomas Hilyard joua un rôle de premier plan dans la vie économique de la région de Saint-Jean. L’entreprise dirigée après lui par ses deux fils, Thomas K. et Henry, lui survécut jusqu’à ce qu’elle fût vendue en 1915.
N.B. Museum, Hilyard family papers, 1788–1955 ; Ward family papers, 1755–1850.— Registry of British Ships, HM Customs and Excise, Custom House (Liverpool, Angl.), Liverpool Registers, 1850–1852.— Daily Telegraph (Saint-Jean, N.-B.), 23 avril 1874.— Liberal Review (Liverpool), 4 oct. 1879.— Biographical review : this volume contains biographical sketches of leading citizens of the province of New Brunswick, I. A. Jack, édit. (Boston, 1900).— Census of Canada, 1870–71 (5 vol., Ottawa, 1873–1878), III.— F. W. Wallace, Record of Canadian shipping : a list of square-rigged vessels, mainly 500 tons and over, built in the eastern provinces of British North America from the year 1786 to 1920 (Toronto, 1929).— A. B. Lubbock, The colonial clippers (nouv. éd., Glasgow, 1948).— J. R. Rice, A history of organized labour in Saint John, New Brunswick, 1813–1890 (thèse de m.a., University of New Brunswick, 1961).— S. T. Spicer, Masters of Bail : the era of square-rigged vessels in the Maritime provinces (Toronto, 1968).— Wallace, Wooden ships and iron men.— Donald Ross, History of the shipbuilding industry in New Brunswick (essai couronné par le prix James Simonds en histoire, décerné par l’University of New Brunswick, 1933 ; copie au N.B. Museum).
Richard Rice, « HILYARD, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hilyard_thomas_10F.html.
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Auteur de l'article: | Richard Rice |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
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