HERVIEUX, LOUIS-FRANÇOIS, négociant, né à Montréal le 15 mai 1711, fils de Léonard-Jean-Baptiste Hervieux, marchand, et de Catherine Magnan, décédé le 5 juin 1748 dans sa ville natale.
Durant la première moitié du xviiie siècle, les liens de parenté, dans une communauté aussi restreinte que celle de la « ville » de Montréal, constituaient une forme privilégiée d’interaction sociale. Grâce à ses liens de famille, Louis-François Hervieux occupait une position assez importante au sein du groupe des commerçants montréalais. Il était lié, par sa mère, ses frères et ses sœurs, à plusieurs familles de marchands : les Magnan, les Marin de La Malgue, les Pothier, les Le Conte Dupré et les La Corne. Le 8 janvier 1742, Hervieux épousait Louise Quesnel, fille d’un autre marchand de Montréal. De ce mariage naquit une fille qui allait épouser en 1764 le fils de Pierre Guy. Le 21 novembre 1747, Hervieux épousait en secondes noces Angélique Gamelin, elle aussi fille de négociant. Le nombre élevé de témoins qui signèrent les contrats de mariage suggère que ces cérémonies étaient l’occasion d’importantes rencontres sociales.
Louis-François Hervieux administrait, semble-t-il, une partie importante de son commerce avec son frère Jacques et ses beaux-pères, Jacques Quesnel et Joseph-Jacques Gamelin. Son activité commerciale reflète celle de la plupart des marchands montréalais du régime français. Un examen des documents comptables qui nous restent démontre la grande diversité et le peu d’ampleur de la majorité des opérations commerciales d’Hervieux. Le négociant achetait des tissus et de la mercerie qu’il revendait à des gens de métier ou à des habitants de Montréal et des environs ; en société avec son frère, il équipa des voyageurs et fit passer des fourrures (sauf le castor) en France chez les frères Antoine et Joseph-Marie Pascaud, de La Rochelle, qui lui servaient de correspondants et de fournisseurs. Les paiements entre les marchands et correspondants se faisaient surtout en lettres de change et parfois en « récipissés de castor », dont la valeur était plus sûre. L’absence de monnaie métallique ne semble avoir gêné que le commerce de détail qui, dans la comptabilité d’Hervieux, ressemblait fort à du troc et devait être évalué en monnaie de compte pour les besoins des registres. Si, sous cet aspect, l’activité économique des marchands apparaît assez rudimentaire, on remarque par ailleurs une complexité assez étonnante au niveau de la circulation des lettres de change dans le réseau qui reliait les marchands de la colonie et qui s’étendait à leurs correspondants métropolitains.
Il est difficile de donner des précisions sur la fortune de Louis-François Hervieux. Les créances recouvrées pour sa succession par sa femme et son frère, depuis son décès en juin 1748 jusqu’au mois de février 1751, s’élevaient à près de 40 000#. Ce fut son frère qui prit la relève de son commerce.
AN, Col., C11A, 84, f.202 ; 114, ff.36–59.— ANQ-M, Greffe de J.-B. Adhémar, 28 déc. 1741 ; Greffe de L.-C. Danré de Blanzy, 20 nov. 1747 ; Registre d’état civil, Notre-Dame de Montréal, 15 mai 1711, 8 janv. 1742, 21 nov. 1747, 7 juin 1748.— APC, MG 8, C3, 5, ff.52–53 ; 38, 15 juin 1748 ; MG 23, GIII, 25 (Brouillard de Louis-François Hervieux, 1746–1751) ; MG 24, L3, 12, pp.1 018–1 019, 1 022, 1 136–1 138.— Tanguay, Dictionnaire.
José Igartua, « HERVIEUX, LOUIS-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hervieux_louis_francois_3F.html.
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Auteur de l'article: | José Igartua |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
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