HAY, GEORGE UPHAM, éducateur, botaniste, auteur, rédacteur en chef et éditeur, né le 18 juin 1843 à Norton Parish, Nouveau-Brunswick, dernier enfant de William Hay et d’Eliza Fahy ; le 20 décembre 1876, il épousa à Saint-Jean Frances Annetta Hartt, sœur de Charles Frederick Hartt*, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé dans cette ville le 23 avril 1913.

Le père de George Upham Hay quitta Digby, en Nouvelle-Écosse en 1817, et s’établit d’abord à Saint-Jean comme cordonnier, puis comme fermier à Norton Parish. Après avoir fréquenté des écoles locales, George Upham fit son apprentissage dans l’imprimerie à St Stephen (St Stephen–Milltown). Selon toute apparence, il travailla au St. Croix Herald, hebdomadaire fondé par son frère John Smith Hay. Pendant la guerre de Sécession, le Herald eut des ennuis à cause de ses prises de position en faveur des Nordistes ; le 19 décembre 1861, des émeutiers allèrent jusqu’à saccager sa presse. On ignore dans quelle mesure ces événements affectèrent George Upham, mais son inscription en janvier 1862 à l’école normale de Saint-Jean parle peut-être par elle-même. Il obtint un brevet d’enseignement de deuxième classe en avril et un brevet de première classe après un nouvel examen en 1867.

Hay commença à enseigner en novembre 1862 dans sa paroisse natale ; dès 1868, il dirigeait la Norton Superior School. Selon son propre dire, ce futur spécialiste de la flore néo-brunswickoise avait « dépassé le quart de siècle avant d’acquérir la moindre notion sur les plantes ». Sa passion pour le monde végétal naquit peut-être à la lecture d’un article de James Fowler* paru en 1870 dans le Stewart’s Quarterly de Saint-Jean, « Plea for the study of natural history ». En 1870–1871, il suivit un cours de « langues et [de] botanique » dans le cadre du programme de cours hors faculté de la Cornell University d’Ithaca, dans l’État de New York. Après avoir enseigné encore pendant quelques trimestres, il travailla au Saint John Daily News en tant que reporter, puis rédacteur en chef de nuit ; cependant, comme cet emploi nuisait à sa santé et lui laissait peu de temps pour la botanique, il retourna à l’enseignement en 1876.

En 1880, la Natural History Society of New Brunswick reprit ses activités après plusieurs années d’arrêt. Hay s’en révéla l’un des membres les plus dévoués. Il fonda un herbier au muséum de la société en 1881 en donnant sa collection personnelle, commencée systématiquement en 1876, et présida le comité de botanique durant les 33 années suivantes. À ce titre, il compila les ajouts annuels aux catalogues des plantes du Nouveau-Brunswick publiés par Fowler en 1879 et en 1885, en collaboration avec plusieurs autres émules de Fowler. On lui doit également des récits des longues excursions d’herborisation qu’il fit en canot sur quelques grands cours d’eau de la province, notamment avec William Francis Ganong*. Pendant certaines périodes, il collectionna aussi des algues marines et des champignons, sur lesquels il produisit également des catalogues provinciaux. Dans une large mesure, ces catalogues s’appuyaient sur les identifications de spécimens fournies par les spécialistes américains avec lesquels il correspondait. Dans une communication parue en 1893 dans les Mémoires de la Société royale du Canada, Hay notait, avec sa modestie coutumière, que lui-même et d’autres personnes occupées à inventorier la flore du Nouveau-Brunswick étaient « de simples amateurs et n’[avaient] que commencé à jeter les bases de [...] quelque chose de plus vaste », par exemple « l’étude de la vie des plantes et de leurs autres relations biologiques ». À compter de 1899, il publia dans le Bulletin de la Natural History Society of New Brunswick des notes annuelles sur des plantes indigènes placées dans un « jardin sauvage » de deux acres à sa propriété estivale d’Ingleside – plus précisément sur la possibilité de les cultiver et sur leurs changements saisonniers.

Hay contribua beaucoup à l’organisation, à la promotion et à l’œuvre éducative de la Natural History Society of New Brunswick. Président de cet organisme de 1896 à 1899, il exerça, pendant la plus grande partie des années 1880–1913, les fonctions de covice-président, d’organisateur de programmes, d’agent de publicité et de membre du comité des publications, et il fut souvent délégué aux assemblées de la Société royale du Canada. Avec quelques autres, il déplorait que Saint-Jean, dépourvue d’université, offre peu de possibilités en matière d’instruction scientifique. La société lança diverses initiatives pour combler cette lacune : en 1883, des camps d’été pour la recherche et la formation sur le terrain ; en 1887, une école d’été provinciale de sciences pour les instituteurs et une série de conférences sur les rudiments des sciences naturelles ; en 1891, des cours publics du soir. Dans tous les cas, Hay s’occupa de la botanique.

Hay avait été nommé en 1881 maître d’anglais et de sciences à la Saint John Grammar School. En 1888, il devint directeur de la Victoria School, qui comportait une prestigieuse école secondaire pour filles, la Girls’ High School. Sous sa direction, la réputation de la Victoria School grandit encore, non pas en raison de la discipline qu’il y faisait régner, mais parce que son enthousiasme pour le savoir était, dit-on, communicatif. Membre fondateur de la Dominion Educational Association en 1892, il fit partie du conseil d’administration de cet organisme durant plusieurs années. En 1892 et en 1899, il dirigea la Summer School of Science for the Atlantic Provinces of Canada, qui était issue des écoles établies au Nouveau-Brunswick par la Natural History Society et en Nouvelle-Écosse par Alexander Howard MacKay*. En 1897, quand la Victoria School et la Saint John Grammar School fusionnèrent, un autre que lui obtint le poste de directeur, malgré la haute estime dont on l’entourait. Il démissionna, « au grand regret » du conseil scolaire.

En 1886, Hay était devenu rédacteur en chef d’un nouveau bihebdomadaire, le New Brunswick Journal of Education de Saint-Jean qui fut transformé l’année suivante en un mensuel destiné à l’ensemble des Maritimes, l’Educational Review. Il assurait à la fois la direction financière et rédactionnelle, avec des corédacteurs en poste en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. À compter de 1897, il se consacra exclusivement à des écrits pédagogiques. Bien qu’elle ait abordé l’ensemble des questions éducationnelles de l’époque, la Review avait pour spécialité de fournir aux instituteurs des suggestions et du matériel pratiques, surtout pour l’étude de la nature. Après s’être laissé convaincre de la nécessité d’avoir des textes d’histoire du Canada qui seraient plus « stimulants [...] pour l’imagination des jeunes », Hay sollicita auprès d’écrivains connus une série d’articles qui parurent en supplément à la Review entre 1898 et 1900, puis dans un recueil publié à Saint-Jean en 1900 sous le titre de Canadian history readings [...]. Lui-même composa notamment A public school history of Canada, paru à Saint-Jean et à Toronto en 1901, et A history of New Brunswick ; for use in public schools, publié à Toronto en 1903. Cependant, un manuel scolaire de botanique dont Ganong et lui-même avaient formé le projet en 1894 ne fut jamais écrit, et un manuscrit sur la flore des Maritimes, terminé avec trois coauteurs en 1911, ne parut jamais, pour des raisons inconnues.

Hay, qui avait obtenu une licence de philosophie par correspondance de l’Illinois Wesleyan University en 1886, reçut deux diplômes honorifiques de l’Acadia University de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, soit une maîtrise ès arts et un doctorat en sciences. Élu à la Société royale du Canada en 1894, il fut président de la section iv en 1903–1904. Il occupa aussi la présidence du Botanical Club of Canada de 1904 à 1906 et resta actif à la Natural History Society of New Brunswick jusqu’à la veille de sa mort. Sa disparition subite (il succomba à une crise cardiaque) créa d’ailleurs un grand vide. Pendant plusieurs décennies, les botanistes faisant des recherches sur le terrain au Nouveau-Brunswick viendraient tous de l’extérieur des frontières. En outre, même si la Natural History Society conserva beaucoup de membres, elle dut abandonner la publication du Bulletin, faute du soutien pratique et scientifique apporté par Hay et quelques autres. Malgré tout, les collections et publications botaniques de Hay constituent encore aujourd’hui des documents importants sur la flore néo-brunswickoise ; elles permettent d’évaluer dans quelle mesure l’utilisation des terres au xxe siècle a affecté les écosystèmes de la province.

George Upham Hay se distingua à la fois en tant que botaniste, éducateur et journaliste. Évoquant les multiples facettes de sa carrière et ses exceptionnelles qualités personnelles, trois des plus éminents citoyens du Nouveau-Brunswick – William Odber Raymond*, William S. Carter et James Vroom – écrivirent dans l’Educational Review (où Mme Hay avait pris la relève en tant qu’éditrice) : « Parmi les nombreux fils distingués du Nouveau-Brunswick, il en est peu dont la vie influença autant d’autres vies – et toujours en bien. »

Stephen R. Clayden

George Upham Hay était un auteur prolifique. Nous avons compilé une liste partielle de ses publications, laquelle est conservée dans les dossiers du DBC. On trouve aussi la liste de la plupart de ses écrits scientifiques dans Science and technology biblio. (Richardson et MacDonald).

Une autobiographie de quatre pages (900 mots) écrite à la main par Hay et datée de février 1905, est conservée au Musée du N.-B., W. F. Ganong papers, « New Brunswick biography » scrapbook, item 47.

Musée du N.-B., W. F. Ganong papers, W. F. Ganong, « The history of botanical investigation in New Brunswick », c. 4, sect. 1 de cette étude non publiée, « The province of New Brunswick », vol. 1 (« Physical geography and natural history », [1919 ?]) ; Natural Hist. Soc. of New Brunswick, records, G. U. Hay mss.— Saint John Globe (Saint-Jean, N.-B.), 24 avril 1913.— A history of the Saint John Grammar School, 1805–1914 (Saint-Jean, 1914).— Carl Berger, Science, God, and nature in Victorian Canada (Toronto, 1983).— W. O. Raymond et al., « George Upham Hay », Educational Rev. (Saint-Jean), [26] (1912–1913) : 255.— SRC, Mémoires, 3e sér., 7 (1913), proc. : xix-xxi. C. M. Young, « History of plant collections », dans H. R. Hinds, Flora of New Brunswick [...] (Fredericton, 1986), v–ix.

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Stephen R. Clayden, « HAY, GEORGE UPHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hay_george_upham_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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