HAWLEY, WILLIAM FITZ, auteur et fonctionnaire, né en 1804, probablement à Laprairie (La Prairie, Québec) ; décédé en janvier 1855 au même endroit.
On sait peu de chose de William Fitz Hawley, et les renseignements qu’on possède sur lui proviennent en grande partie des deux ouvrages qu’il a publiés. Dans le premier, paru à Montréal en 1829, il dit avoir écrit « dans le tumulte des affaires », mais on ne sait rien des affaires auxquelles il fait allusion. La seule autre preuve qu’il ait eu une occupation est sa nomination au poste de registrateur du comté de Huntingdon, le 31 octobre 1850. L’intérêt qu’on porte à Hawley vient de ce qu’il participa à l’activité littéraire des années 1820 avec certains prosateurs et poètes dont quelques œuvres furent publiées dans la région montréalaise, surtout dans les journaux.
En face de Laprairie, de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, Montréal fut le théâtre d’une première éclosion de littérateurs de langue anglaise au cours de cette décennie. Ainsi, le Scribbler (1821–1827), le Canadian Magazine and Literary Repository (1823–1825) et le Canadian Review and Literary and Historical Journal (1824–1826) furent des imitations de grandes publications littéraires de Grande-Bretagne. On a dit que Hawley avait beaucoup écrit dans les périodiques de la région, mais les contributions reconnues comme étant de sa plume sont peu nombreuses.
Hawley commença son métier d’auteur en réunissant des manuscrits et autres dossiers afin d’écrire une histoire des deux Canadas. Malheureusement, cette documentation fut détruite au cours d’un incendie, et, selon le témoignage de Henry James Morgan*, le projet fut « abandonné à regret ». Hawley entreprit alors d’écrire des poèmes qu’il qualifia plus tard « d’effusions sporadiques des jeunes années ». Ces vers furent réunis dans son premier livre, Quebec, The harp, and other poems, imprimé sur les presses du Montreal Herald. Un deuxième ouvrage, The unknown, or lays of the forest, écrit peu après, parut à Montréal au début de 1831.
Le poème The harp valut à son jeune auteur une médaille qui lui fut présentée à Québec par la Société pour l’encouragement des sciences et des arts en Canada. Cette œuvre laissait entrevoir le cheminement poétique que l’auteur entendait suivre. Dans ces vers, il apparaissait clairement que pour Hawley les « sons bénis de la musique » devaient provenir de « la harpe de l’Ouest [qui n’était] pas encore accordée », et que cette harpe coloniale devait essayer d’imiter les chants et romances de la « harpe de l’Est » (le Proche-Orient) et de celle « du Nord » (la Grande-Bretagne). Le poème Quebec, qui était la pièce maîtresse de son premier ouvrage, annonçait des « œuvres poétiques inspirées par le pays ». Comme l’a souligné Richard Ernest Rashley, la technique utilisée pour raconter dans un style élevé les actions héroïques accomplies le long du Saint-Laurent était un emprunt et ne « comblait que partiellement le fossé » entre « l’art de l’Ancien Monde » et l’expression de « l’aventure du Nouveau Monde ». Le public de l’époque accorda apparemment un « accueil flatteur » à l’ouvrage.
Dans la préface de son deuxième livre, Hawley identifie ses maîtres du vieux continent : Thomas Campbell, lord Byron, Thomas Moore et le légendaire Ossian. Il y cite aussi les Mille et Une Nuits et Lalla Rookh, an oriental romance de Moore, comme des exemples de la façon dont des récits isolés peuvent être réunis, méthode qu’il adopta lui-même dans The unknown. Dans ce livre, il situe quatre romances orientales (racontées « en forêt ») dans le cadre d’un récit qui a pour sujet « l’étranger », un jeune Français venu au Bas-Canada afin de convertir les Indiens à un mode de vie « civilisé ». Hawley introduit dans cette narration un exposé fidèle en prose et en vers des coutumes et des demeures canadiennes-françaises qu’il a apparemment observées de très près, ainsi qu’une description de la rivière Saint-Maurice et des chutes Shawinigan.
William Fitz Hawley était fier de l’histoire du Bas-Canada, faite de celle des Indiens, des Français et des Britanniques. Même s’il prenait plaisir à écrire des chants et des récits à la manière romantique de Byron, il fit aussi « des efforts sincères pour décrire des lieux inconnus [du Bas-Canada], de même que les sombres épisodes du début de son histoire, et pour égayer les longues soirées d’hiver au coin du feu [en racontant] « les réalisations des jours d’antan ».
William Fitz Hawley est l’auteur de : Quebec, the harp, and other poems (Montréal, 1829) ; et The unknown, or lays of the forest (Montréal, 1831).
Montreal Gazette, 12 juill. 1830.— Morgan, Bibliotheca Canadensis, 179–180.— Norah Story, The Oxford companion to Canadian history and literature (Toronto et Londres, 1967), 349–350.— L. M. Lande, Old lamps aglow ; an appreciation of early Canadian poetry (Montréal, 1957), 145–149.— Lareau, Hist. de la littérature canadienne, 75.— Lit. hist. of Canada (Klinck et al. ; 1976), 1 : 144–145.— R. E. Rashley, Poetry in Canada ; the first three steps (Toronto, 1958), 17–22.— Benjamin Sulte, « The unknown », SRC Mémoires, 2e sér., 6 (1900), sect. i : 117–120.
Carl F. Klinck, « HAWLEY, WILLIAM FITZ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hawley_william_fitz_8F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
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