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HARRIOTT, JOHN EDWARD, agent principal de la Hudson’s Bay Company, né à Londres en 1797, fils de la sœur de John Peter Pruden ; décédé le 7 février 1866 à Montréal.
En 1809, John Edward Harriott entra au service de la Hudson’s Bay Company comme apprenti. Il s’embarqua sur le navire de la compagnie, le King George, passa apparemment l’hiver à York Factory et, en 1811, se rendit dans le district de Saskatchewan. À 17 ans, on décrivait Harriott comme mesurant cinq pieds, sept pouces, « blond aux cheveux longs, mince [...], tempéré, modeste et docile, plutôt indolent et illettré ». Il resta dans ce district jusqu’en 1822 puis participa à l’expédition de la rivière à l’Arc de 1822–1823, conduite par Donald McKenzie*. Il demeura à Canton House de 1823 à 1826 et au fort Assiniboine, de 1826 à 1828, et enfin dans le district de Columbia, de 1828 à 1832. De 1832 à 1834, il fut en charge du poste de Piegan dans le district de Saskatchewan, parmi la tribu des Esclaves de la rivière à l’Arc. Quand on abandonna ce poste à cause de la rareté des échanges, Harriott réorganisa Rocky Mountain House, poste difficile où son habileté à traiter avec les Indiens l’aida évidemment beaucoup. De 1834 à 1854 il travailla alternativement à ce poste et à Edmonton House, sauf durant les années 1848–1849, au cours desquelles ses services furent requis à Pembina. D’Edmonton House, il dirigea le district de Saskatchewan en 1841–1842 et en 1847–1848, pendant l’absence de John Rowand*.
Étant manifestement un employé modèle, Harriott fut promu commis pendant la saison de 1816–1817, chef de poste en 1829 et agent principal en 1846. Son oncle, John Peter Pruden, qui l’avait laissé à la direction de Canton House en 1818, le recommanda comme étant « un jeune homme intéressé et très prometteur, fort au courant des pratiques commerciales » et « très aimé des indigènes, d’un bon caractère et très docile vis-à-vis de ses supérieurs ». Même le gouverneur George Simpson* le jugea très favorablement. En 1832, il le décrivait ainsi : « Trafiquant accompli, il parle le cri comme un indigène et est très bien vu des Indiens ; il a aussi beaucoup d’influence sur la population et, généralement, ses collègues l’estiment. Il est fort actif et bâti pour le travail dur. D’humeur agréable, bien intentionné, il est doué d’un excellent caractère. Arrivé au pays alors qu’il était encore presque un adolescent, son instruction est rudimentaire mais, sous tous les autres rapports, il est un employé très efficace. » Le père Pierre-Jean De Smet* le décrivit comme un « gentilhomme fort aimable » et Paul Kane*, lors de son passage à Edmonton House en 1847, comme un hôte aimable, plein d’égards et même prodigue.
Harriott se maria trois fois, à l’intérieur du réseau de relations familiales qui s’était développé parmi les employés de la compagnie pendant la première moitié du xixe siècle. Son premier mariage avec sa cousine Elizabeth, fille de Pruden, se termina par le décès de celle-ci dans des circonstances tragiques, demeurées obscures et entourées de légendes. En 1838, Harriott épousa Anne (Nancy), fille de John Rowand, pour qui il avait rempli un contrat en 1835–1836. En 1846, ils avaient, semble-t-il, quatre filles et deux fils. Nancy Harriott mourut en 1850. Trois ans plus tard, après un veuvage que son premier beau-père trouva inconvenant, Harriott épousa Frances, sœur du docteur John Bunn, de la Rivière-Rouge.
Harriott se retira à la Rivière-Rouge en 1855. Le testament qu’il fit en 1858 indique qu’il séjourna aussi à Montréal. Son emploi à la compagnie lui avait apporté l’aisance, ce qui lui permit de léguer une succession de plus de $10 000 sans compter « une maison, des biens, du bétail, des chevaux, un carrosse, des carrioles ». Doué d’un esprit de famille très développé, il avait doté sa mère d’une rente généreuse jusqu’en 1844 et, dans son testament, il se souvint de son frère et de ses trois sœurs. Il pourvut aussi généreusement sa veuve et ses enfants les plus jeunes. À sa fille issue de son premier mariage, Margaret, qui était mariée à John Rowand, fils, il légua £50 « pour acheter une montre en or ou quelque chose qu’elle désirerait garder en souvenir de son père affectionné ».
En plus des relations qu’on retrouve dans HBRS, II (Rich et Fleming), on peut retracer la carrière de Harriott dans les journaux des postes où il travailla et qui sont conservés aux HBC Arch. Les PABC, Donald Ross papers, contiennent aussi des références à son sujet. [l. g. t.]
HBC Arch., A.16/60–63 ; A.31/2–4 ; A.34/e, f.17 ; A.36/7 ; A.44/6, f.180.
Lewis G. Thomas, « HARRIOTT, JOHN EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/harriott_john_edward_9F.html.
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Auteur de l'article: | Lewis G. Thomas |
Titre de l'article: | HARRIOTT, JOHN EDWARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |