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HAMOND, sir ANDREW SNAPE, officier de marine et administrateur colonial, né le 17 décembre 1738 à Blackheath (Londres), fils unique de Robert Hamond et de Susannah Snape ; en avril 1763, il épousa Cecilia Sutherland, puis le 7 mars 1779 Anne Graeme, et deux enfants naquirent de ce second mariage ; décédé le 12 septembre 1828 à Terrington Clement, Angleterre.
Andrew Snape Hamond entra dans la marine royale en 1753 et servit pendant la guerre de Sept Ans. Promu post capitain en 1770, il participa jusqu’en 1780 à la plupart des combats navals importants de la guerre d’Indépendance américaine, si bien qu’en 1779 on lui rapporta que « rares étaient les dépêches provenant des théâtres d’opérations qui ne signalaient pas quelque exploit digne d’éloges auquel [il] avait pris part contre l’ennemi ». Au cours d’un séjour en Angleterre en 1780, il accepta les charges de commissaire résidant de l’arsenal de la marine de Halifax et de lieutenant-gouverneur de Nouvelle-Écosse en remplacement de sir Richard Hughes*. Deux ans plus tard, il devait en outre être nommé commandant de la marine dans la province.
Hamond arriva à Halifax avec sa famille dans la nuit du 29 juillet 1781 et prêta le serment d’office le 31 juillet. La nécessité pour son gouvernement d’accorder à la défense la plus haute priorité apparut clairement le 29 août, lorsque deux corsaires américains effectuèrent un raid sur Annapolis Royal [V. John Ritchie*]. L’année suivante, Lunenburg fut la cible d’une attaque plus importante menée par une escadre de corsaires [V. John Creighton*]. Quand la nouvelle de cette seconde incursion parvint à Halifax, Hamond envoya un détachement à la poursuite des attaquants. À titre de commandant en chef, il inspecta la milice du comté de Halifax en automne 1781, et les milices des comtés voisins le printemps suivant. Hamond se préoccupait des moyens de défense et veillait surtout à ce que la vallée de la Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) pût approvisionner les navires en pièces de mâture [V. William Davidson*]. Ses efforts dans ce domaine furent couronnés de succès, les Indiens de la région ne manifestant aucune hostilité.
L’hôpital naval de Halifax était en piètre état à l’arrivée de Hamond, qui ne tarda pas à s’apercevoir qu’il « fallait absolument envisager la construction d’un hôpital le printemps [suivant] ». L’appel d’offres fut lancé en décembre 1781 et les nouveaux locaux, dont la construction coûta presque £8 000 et qui comptaient 200 lits, furent prêts dès la fin de 1782. Le premier médecin attaché au nouvel hôpital fut John Halliburton, un loyaliste du Rhode Island.
C’est au cours du mandat de Hamond comme lieutenant-gouverneur que les loyalistes commencèrent à émigrer des colonies américaines et, en août 1782, il reçut une proposition de coloniser la région de Port Roseway (Shelburne). Hamond donna son approbation et promit son appui, bien qu’il dissuadât les loyalistes de songer à s’établir avant le printemps. Puis il reçut à cette époque une nouvelle inattendue. Le 8 juillet 1782, le secrétaire d’État à l’Intérieur lui avait écrit que John Parr* avait été nommé pour succéder à Francis Legge* comme gouverneur de Nouvelle-Écosse. Hamond réagit avec surprise et amertume, car il avait accepté le poste de lieutenant-gouverneur « sur l’assurance quasi absolue d’accéder à la tête du gouvernement ». Parr arriva pendant une absence de Hamond et se hâta de s’installer dans la maison du gouverneur, geste qui allait compromettre dès le départ les rapports entre les deux hommes. Hamond eut tôt fait de constater qu’il n’y avait pas de place dans la province pour lui et pour le nouveau gouverneur à la fois, et il résigna ses fonctions le 8 octobre. Le prétexte invoqué pour supplanter Hamond était que le poste de gouverneur était incompatible avec les tâches qu’il pouvait accomplir avec tant de compétence en temps de guerre. Mais la raison véritable de la nomination de Parr était que ce dernier jouissait d’une plus grande influence que Hamond. En fait, dans le nouveau gouvernement de Londres, le protecteur de Parr était lord Shelburne qui fut d’abord secrétaire d’État à l’Intérieur, puis premier ministre.
La population de la province accueillit la nouvelle de la démission de Hamond avec un profond regret mêlé de surprise. Cinq comtés lui présentèrent « des adresses d’approbation » et le conseil lui accorda par vote une concession de 10 000 acres de terre à l’embouchure de la Kennebecasis (Nouveau-Brunswick). Hamond demeura au service de la marine en Nouvelle-Écosse jusqu’en janvier 1783. Il retourna en Angleterre la même année, puis il fut élevé au rang de baronnet en guise de consolation. En 1785, il fut nommé commandant en chef des mouillages de Medway et de Note, et commissaire de la marine en 1793. Au mois d’août 1794, il était déjà contrôleur de la marine et, bien qu’il remplît cette tâche ardue et ingrate pendant 12 ans, il n’obtint guère de succès. Député d’Ipswich de 1796 à 1806, il démissionna à la mort de William Pitt, qu’il avait appuyé. Il devint aussi « frère aîné » de la Maison de la Trinité et fellow de la Royal Society.
Le nom de Hamond fut donné à deux lieux de la ville et du comté de Halifax. Une route commencée par sir Andrew Snape Hamond « à partir du bas de la colline de la maison Block et se rendant jusqu’à North Farm » finit par être désignée sous le nom de route Lady Hammond. En outre, en 1786, un terrain de quelque 9 000 acres situé entre Birch Cove et le fond de la baie de St Margaret fut concédé à 45 propriétaires qui votèrent pour donner à cet établissement le nom de Hamond Plains. Ces faits attestent la haute estime dont jouissaient Hamond et sa femme parmi la société qu’ils dominèrent durant une si courte période.
Les papiers de sir Andrew Snape Hamond constituent les volumes I–IX des Hamond papers conservés à la Univ. of Va. Library, Tracy W. McGregor Library (Charlottesville). Une copie sur microfilm est disponible aux PANS. Le volume I est une autobiographie de Hamond intitulée « Heads of the life of Sir Andrew Snape Hamond, bart., written merely for the private information of his own family ; as the narrative will shew ; being of little interest to the world at large » (2 vol.), cette autobiographie fut éditée par William Hugh Moomaw dans la thèse intitulée « The autobiography of Captain Sir Andrew Snape Hamond, bart., R.N., 1738–1828, covering the years 1738–1793 » (thèse de m.a., Univ. of Va., 1953). Elle s’avère la principale source de renseignements sur la vie et la carrière de Hamond avant 1793 (elle fut rédigée vers 1815) ; malheureusement, comme il est dit dans Guide to the naval papers of SirAndrew Snape Hamond, bart., 1766–1783, and Sir Graham Eden Hamond, bart., 1799–1825, P. P. Hoffman et al., édit. (Charlottesville, 1966), 13, « on y trouve peu d’éléments sur [le] séjour [de Hamond] en Nouvelle-Écosse ». [j. b. c.]
PRO, ADM 1/490 : 61–135 ; CO 42/51 ; 217/55 : 197 ; 217/56 : 40.— Gentleman’s Magazine, juill.–déc. 1828 : 568–569.— DNB.
J. B. Cahill, « HAMOND, sir ANDREW SNAPE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hamond_andrew_snape_6F.html.
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Auteur de l'article: | J. B. Cahill |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |