HALL, WILLIAM, homme d’affaires et gentleman-farmer, né en 1767 ; il épousa Helenore Gowen, et ils eurent dix enfants ; décédé le 6 décembre 1854 dans la paroisse Saint-Joseph (à Lauzon, Québec).
On ne sait rien de la vie de William Hall avant 1791, année où il ouvre une boutique de chapelier, rue Saint-Jean à Québec, en face de la porte du Palais. Le premier de ses enfants naît en 1793 et est inscrit, comme le seront les neuf autres, dans les registres de l’église Scotch, à Québec. Vers 1801, Hall possède un deuxième magasin situé, celui-là, à Trois-Rivières. En plus de vendre des chapeaux au détail dans ses deux établissements, il en vend en gros aux petits commerçants de la ville de Québec et des campagnes environnantes. En 1797, son commerce de Québec se transporte de la rue Saint-Jean à la rue de la Fabrique, vis-à-vis du marché de la haute ville.
Hall devient assez tôt un grand propriétaire foncier. Dès 1792, il présente conjointement avec son oncle, le commerçant Henry Juncken, une pétition demandant la concession d’un territoire d’une superficie de dix milles carrés situé à l’arrière des paroisses Saint-Joseph et Sainte-Marie, dans la Beauce. Le 18 août de cette année-là, les deux hommes obtiennent la permission de faire arpenter la concession demandée, à laquelle on donne alors le nom de canton de Broughton. Afin de se conformer à un avis publié le 17 janvier 1795 dans la Gazette de Québec, les deux partenaires s’associent en 1796 à un certain nombre de cultivateurs des paroisses Saint-Joseph et Sainte-Marie, et à des artisans de la ville de Québec, conformément au système des chefs et associés de canton [V. James Caldwell*]. Les associés reçoivent 1 200 acres de terre chacun, dont 1 100 retournent à Juncken et à Hall en compensation pour les dépenses qu’ont entraînées les démarches en vue d’obtenir la concession. Le 26 octobre 1800, une proclamation du gouverneur érige le canton de Broughton et en octroie le tiers, soit 22 000 acres, à Juncken, à Hall et à leurs associés. À la mort de Juncken, le 10 octobre 1802, Henry Hall, frère de William, hérite de la part de son oncle dans le canton. Moins de deux ans plus tard, Henry Hall meurt à son tour et William devient l’unique propriétaire de 18 300 acres.
Hall n’en poursuit pas moins ses activités à Québec. Le 1er janvier 1810, il s’associe à son beau-frère Hammond Gowen. En plus du commerce des chapeaux, la société Hall and Gowen fait le commerce du bois et des denrées alimentaires. Pendant la guerre de 1812, les associés vendent des chapeaux et des habits aux militaires. Hall s’intéresse un temps aux travaux publics et obtient en 1812 le contrat de réfection de la rue Saint-Jean. Après avoir mis fin, le 1er janvier 1815, à son association avec Gowen, il forme, deux ans plus tard, une nouvelle société avec son fils Charles Henry, sous la raison sociale de William Hall and Son. Cette société sera dissoute le 3 mars 1819.
En avril 1817, Hall est choisi pour participer aux travaux de la commission portant sur les communications intérieures du comté de Dorchester et de la partie du comté de Buckingham comprise dans le district de Québec. Par ailleurs, le 23 de ce mois, il fait paraître dans la Gazette de Québec un avis faisant état de son intention d’en appeler au Parlement afin d’obtenir le privilège d’ériger un pont à péage à Saint-Henri, sur la rivière Etchemin. En 1818, la chambre d’Assemblée ayant répondu favorablement à sa demande, Hall associe au projet Gowen et le marchand Robert Melvin, ainsi que trois habitants de Saint-Henri. La construction du pont débute au printemps de 1820.
Cette année-là, Hall obtient un prix de la Société d’agriculture du district de Québec pour ses récoltes de l’année précédente. Toutefois, à cette époque, il ne vit pas dans son domaine, situé sur le lot 12 du rang 4, où il a fait construire une spacieuse résidence que les habitants des alentours nomment le manoir de Broughton et que son fils Charles Henry habite. Hall possède aussi un moulin à farine et une scierie sur le lot 10 du rang 5.
Le 6 décembre 1821, Hall offre de vendre ou de louer sa propriété sise rue de la Fabrique. Il invoque comme raison son désir de se retirer sur ses terres du canton de Broughton au printemps suivant. La propriété comprend une maison en pierre de trois étages, un grand hangar en pierre de trois étages avec cheminées, servant de manufacture à chapeaux, et, par derrière, un magasin en pierre, également de trois étages. Des démêlés judiciaires au cours des deux années suivantes se terminent par la vente de la propriété devant shérif. Hall rompt définitivement avec le commerce de chapelier en 1824. On ne saurait dire s’il agit ainsi pour éviter la faillite à plus ou moins court terme, ou si la cause en est un intérêt grandissant pour ses propriétés de Broughton. Quoi qu’il en soit, il charge le marchand Joseph Cary de liquider s,on entreprise de Québec.
Dans la Beauce, lors du recensement de 1831, Hall déclare occuper 600 acres et en cultiver 200. Cette année-là, il récolte 300 minots de blé et 500 minots de pommes de terre. Son cheptel comprend 40 bêtes à cornes, 5 chevaux, 50 moutons et 12 porcs. Hall exploite toujours son moulin à farine et sa scierie. Douze personnes, dont quatre serviteurs, vivent dans la ferme de Broughton. De 1825 à 1831, la population du canton est passée de 55 à 111 habitants, depuis la venue d’un groupe de colons irlandais, et elle sera de 612 personnes en 1851.
William Hall succombe à une hémorragie de la gorge le 6 décembre 1854 dans la paroisse Saint-Joseph où il habite depuis peu. Il a alors 87 ans et possède 17 150 acres de terre dans le canton de Broughton et quelques lots dans les cantons de Stoke et de Shipton. Son fils Charles Henry hérite du manoir et du lot sur lequel celui-ci est construit. Ses autres enfants se partagent le reste de ses biens fonciers.
Il nous a été impossible de retracer les actes de baptême et de mariage de William Hall. Par contre, son acte de sépulture est déposé aux ANQ-Q, sous la cote CE1-75, 8 déc. 1854.
ANQ-Q, CE1-66, 4, 7 avril 1793 ; CN1-178, 10 févr. 1796, 23 mai, 20 août 1804 ; CN1-232, 25 juin 1856 ; CN1-253, 4, 8 juin 1812, 24 févr. 1813, 5 avril, 20 mai 1820, 27, 30 sept. 1822, 6 avril 1824.— La Gazette de Québec, 1er déc. 1791, 31 mars 1803, 11 mai 1815, 30 janv., 1er mai 1817, 8 mars, 2 avril 1818, 24 févr. 1820, 6 déc. 1821, 5 juin 1822.— Quebec Mercury, 11 déc. 1809, 16 juill. 1810, 6 mai 1811, 1812.— J.-A. Lapointe, « William Hall », BRH, 42 (1936) : 431–436.
Michel Monette, « HALL, WILLIAM (1767-1854) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hall_william_1767_1854_8F.html.
Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique:
Permalien: | http://www.biographi.ca/fr/bio/hall_william_1767_1854_8F.html |
Auteur de l'article: | Michel Monette |
Titre de l'article: | HALL, WILLIAM (1767-1854) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |