GUY, ÉTIENNE, homme politique, arpenteur et officier de milice, né le 16 février 1774 à Montréal, fils de Pierre GUY et de Marie-Josephte Hervieux ; le 16 novembre 1801, il épousa à Lachine, Bas-Canada, Catherine Vallée, veuve de Nicolas Berthelette, et ils eurent six enfants dont trois parvinrent à l’âge adulte ; décédé le 29 décembre 1820 à Montréal.
Étienne Guy descend d’une des familles bourgeoises les plus importantes de Montréal à la fin du xviiie siècle. À l’âge de six ans, il reçoit en héritage une terre de 30 arpents, propriété d’Étienne Augé*, un ami de la famille. Située dans le faubourg Saint-Antoine, elle fera partie du domaine d’exploitation agricole du père d’Étienne, du moins jusqu’en 1799, d’abord en raison du jeune âge de l’héritier, ensuite à cause de l’orientation que son père veut donner à sa carrière.
Guy étudie d’abord au collège Saint-Raphaël à Montréal de 1785 à 1792, puis son père l’envoie parfaire ses connaissances à Princeton, au College of New Jersey, dans le but avoué de lui faire apprendre l’anglais. Il arrive aux États-Unis en octobre 1794. Il découvre New York et Philadelphie et tente tant bien que mal de se familiariser avec la langue anglaise. Déçu de ses progrès, il confie à son père que tout le monde lui fait des compliments sur sa façon de parler l’anglais, mais que personne ne le comprend. Après avoir été soumis aux questions de son père, qui trouve ce séjour aux États-Unis extrêmement coûteux et qui doit emprunter régulièrement des sommes d’argent à des relations de la famille pour subvenir aux besoins de son fils, ce dernier est rappelé à Montréal à la fin de janvier 1796.
Quelques mois après son retour, Guy se présente comme candidat aux élections de 1796 à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Il est élu conjointement avec Jean-Marie Ducharme député de la circonscription de Montréal. Il n’a alors que 22 ans et il doit encore compter sur le support financier de sa famille, puisque les représentants à la chambre d’Assemblée ne touchent aucun traitement et que leurs dépenses ne sont pas remboursées.
Nul n’oserait prétendre que Guy se révéla l’un des parlementaires les plus importants du deuxième Parlement. Par contre, il ne fut pas non plus ce député silencieux qui, selon Francis-Joseph Audet*, se contentait « de voter avec la majorité quand l’occasion se présentait ». S’il n’intervint pas régulièrement dans les débats lors des deux premières sessions, il participa néanmoins aux travaux de la chambre, plus particulièrement à ceux qui traitaient de commerce. Ainsi, le 8 mars 1797, il fut nommé membre d’un comité responsable de la préparation d’une loi sur le commerce entre le Bas-Canada et les États-Unis. Quelques semaines plus tard, il fit partie d’un comité de la chambre chargé d’étudier un projet de loi sur l’inspection et l’exportation de la farine. Pendant les interminables débats au sujet de la loi concernant les chemins et les ponts, en mars 1798, il intervint à l’occasion en appuyant certains amendements. Par contre, au cours des sessions de 1799 et de 1800, il ne participa aux travaux d’aucun comité et son nom n’apparaît jamais au moment des votes. Le 15 avril 1799, lors des procédures d’expulsion de Charles-Jean-Baptiste Bouc*, il est « excusé par cause de maladie chez lui ». L’obtention de sa commission d’arpenteur au printemps de 1798 pourrait expliquer son absentéisme. Entre une carrière politique non rémunérée et une profession stable, Guy choisit de toute évidence cette dernière. Il ne s’est d’ailleurs probablement pas représenté aux élections de 1800. Quant à ses travaux d’arpentage, ils présentent un intérêt particulier : Guy signe de nombreux procès-verbaux et des plans relatifs à des transactions effectuées par son père.
À l’instar de la plupart des notables de son époque, Guy servit dans les rangs de la milice. D’aide-major du 2e bataillon de milice de la ville de Montréal en 1797, il gravit les échelons jusqu’au grade de major du bataillon de milice de Longue-Pointe en 1812. Ce bataillon prit part aux opérations contre Plattsburgh, dans l’état de New York, en septembre 1814, mais il n’aurait pas nécessairement participé aux combats. Ayant sollicité le grade de lieutenant-colonel, Guy fut promu plus tard à ce rang et le conserva jusqu’à son décès survenu en 1820.
Contrairement aux autres membres de sa famille, Étienne Guy ne fit pas carrière dans les affaires. Il s’occupa pour un certain temps de politique, mais il préféra la paisible profession d’arpenteur aux incertitudes de la vie publique.
APC, MG 24, L3: 6624–6632, 6636–6638, 6645s., 6653–6655, 6658–6662, 6681–6685, 6689s., 6703–6707, 6761s., 6773–6779, 6793–6795 (copies) ; MG 53, 55 ; RG 4, B33, 18 ; RG 8, I (C sér.), 1708 : 10–14 ; 1717 : 30 ; RG 9, I, A1, 13 ; A7, 20.— AUM, P 58, A4/60, 68 ; L/33.— Bibliothèque nationale du Québec (Montréal), Dép. des
Gilles Langelier, « GUY, ÉTIENNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/guy_etienne_5F.html.
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Auteur de l'article: | Gilles Langelier |
Titre de l'article: | GUY, ÉTIENNE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |