GREY, WILLIAM, ministre de l’Église d’Angleterre, missionnaire, éducateur, architecte et artiste, né le 27 octobre 1819 en Angleterre, second fils du révérend Harry Grey et de Frances Elizabeth Ellis ; le 25 juillet 1849, il épousa Harriet White dont il eut un fils, William, neuvième comte de Stamford ; décédé le 1er septembre 1872 à Exeter, Angl.

William Grey obtint en 1842 un baccalauréat ès arts et, en 1845, une maître ès arts de Magdalen Hall (Oxford), où il étudia à la fois l’architecture religieuse et l’ecclésiologie. Grey fut ordonné par l’évêque de Salisbury et en 1843 devint vicaire d’Allington et d’Amesbury, dans le Wiltshire, où il suscita la surprise de ses voisins et l’indignation de sa famille en habitant avec un vieux fermier. « Ce logement lui suffisait car il se contentait d’un service et d’une nourriture très simples », remarqua un voisin.

À la fin de 1848, Edward Feild, évêque de Terre-Neuve, qui estimait que Grey était « une recrue très précieuse » et « susceptible de rendre d’éminents services, à St John’s, grâce à ses qualités », fit de lui son secrétaire et son aumônier pour la durée d’une visite pastorale aux Bermudes et à Terre-Neuve. Héritier présomptif du comté de Stamford pendant la plus grande partie de sa vie, Grey n’avait nul besoin d’avancement ou de promotion sociale, à la différence de la plupart des hommes qui devinrent missionnaires. Avec quelques autres, il représente le type exceptionnel de missionnaire que Feild recherchait pour assurer le service à Terre-Neuve.

En 1849, Grey proposa d’aller créer une mission sur la côte du Labrador mais ce projet ne reçut pas l’assentiment de l’évêque Feild qui estimait que les talents de Grey seraient mieux employés à St John’s. À la place, Feild le nomma principal du Queen’s College de St John’s, qui avait remplacé l’institut de théologie fondé par l’évêque Aubrey George Spencer en 1841. Dans ce collège régnait une discipline à demi monastique destinée à aguerrir les étudiants qui devaient travailler à Terre-Neuve ; ils y apprenaient la théologie et, le collège étant de tendance tractarienne, ils pouvaient se confesser au principal.

Après avoir passé une année à la direction du collège, Grey, qui désirait sans doute mener une existence plus strictement missionnaire, alla s’installer à Portugal Cove près de St John’s. En 1849, il était devenu architecte diocésain et non seulement fit-il les plans d’un grand nombre de nouvelles églises comme celle de St Peter, à Portugal Cove, mais il fit connaître également les principes du mouvement néo-gothique en donnant régulièrement des conférences aux étudiants et au clergé. En tant que correspondant pour la colonie de l’Oxford Architectural Society, il écrivit dans The Ecclesiologist un article intitulé : The ecclesiology of Newfoundland. Il y déplorait l’absence d’architecture religieuse esthétique à Terre-Neuve et soutenait Feild dans sa campagne contre les stalles et les jubés.

Sa femme étant tombée malade, Grey rentra en Angleterre en 1853 mais revint à Terre-Neuve en 1857 pour accompagner Feild en tournée pastorale à Terre-Neuve et au Labrador. Au cours de ce voyage, il fit les plans des églises de Battle Harbour et de Tilt Cove et, comme il trouvait que la qualité des croquis publiés par la Society for the Propagation of the Gospel laissait à désirer et que Terre-Neuve « région peu connue et souvent trop sous-estimée » méritait une meilleure publicité, il effectua des dessins d’églises et de paysages de la colonie et les fit paraître en Angleterre.

À son retour en Angleterre à la fin de 1857 ou au début de 1858, on lui confia la charge de la paroisse de Milford (Whitley) qu’il quitta en 1865 pour se retirer à Exeter. Sa santé était alors mauvaise mais il se consacra à la décoration de la voûte de St Mary-Steps. Ce travail contribua sans doute à aggraver le cancer de la gorge qui devait l’emporter.

William Grey introduisit à Terre-Neuve les théories néo-gothiques ; ses esquisses et ses écrits permirent à son évêque de faire mieux connaître en Angleterre l’Église d’Angleterre de Terre-Neuve.

Frederick Jones

USPG, C/CAN/NFL, 7 ; D, 9A, 9B.— William Grey, Sketches of Newfoundland and Labrador (Ipswich, Angl., [1858]) ; The ecclesiology of Newfoundland, Ecclesiologist (Londres), XIV (nouv. sér., XI ; 1853) : 151–161.— Burke’s peerage (1967), 2 357.— Thomas Mozley, Reminiscences, chiefly of towns, villages and schools (2 vol., Londres, 1885), II.

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Frederick Jones, « GREY, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/grey_william_10F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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