GREEN, WILLIAM avocat, fonctionnaire et auteur, né le 5 octobre 1787 à Québec, fils de James Green, officier, et d’une prénommée Maria ; le 27 mai 1815, il épousa à Québec Elizabeth Irwin, et ils eurent au moins un fils ; décédé le 15 juin 1832 dans sa ville natale.

William Green fit l’apprentissage du droit chez Jonathan Sewell*, aux côtés de James Cartwright et de Philippe-Joseph Aubert* de Gaspé. Il y fit des études du 9 août 1802 au 21 août 1807, soit le nombre d’années exigées à l’époque avant d’être autorisé à pratiquer comme avocat, procureur et conseil. Reçu au barreau le 8 novembre 1809, il exerça sa profession jusqu’à ce qu’il soit nommé greffier de la paix du district de Québec, le 25 juin 1812, conjointement avec Joseph-François Perrault*. À cette fonction, il ajouta celle de traducteur anglais à la chambre d’Assemblée à partir du 29 décembre de la même année, celle de greffier de la couronne le 22 mars 1813, puis celle de greffier en loi de l’Assemblée à compter du 1er décembre 1828.

Le 15 avril 1802, Green avait acquis 1 200 acres dans le canton de Barford, qui appartenait en partie à des membres de sa famille. Green traita en outre plusieurs affaires personnelles avec Pierre de Sales* Laterrière. Ainsi, le 11 avril 1823, il signa une reconnaissance de dette d’une valeur de £150 pour l’achat de meubles et d’objets divers appartenant à Laterrière. À cette occasion, Green hypothéqua ses biens meubles et immeubles et spécialement une terre située dans la seigneurie de Fossambault. Il signa de nouvelles obligations le 12 mai 1823 et le 16 août 1828, au montant de £337 4s 7d.

Parallèlement à son activité professionnelle, Green joua un rôle très actif dans les milieux intellectuels de Québec. En 1814, il comptait parmi les souscripteurs qui permirent l’ouverture de la Québec Free School, logée dans un ancien théâtre situé au coin des rues Sainte-Anne et des Jardins. Green témoigna aussi d’un grand intérêt pour les sciences. Dès la création de la Société littéraire et historique de Québec par lord Dalhousie [Ramsay*], le 6 janvier 1824, il fit partie du premier conseil, à titre de secrétaire-archiviste ; cinq ans plus tard, il y occupait les fonctions de secrétaire-trésorier. La société bénéficia de ses dons lorsqu’elle mit sur pied un musée : tête de flèche, morceau de tourbe d’Irlande et échantillon d’anthracite utilisé en lithographie.

Entre 1829 et 1833, Green publia six mémoires dans les Transactions de la Société littéraire et historique de Québec. L’un d’entre eux, intitulé « Memoranda respecting colouring materials produced in Canada », attira l’attention de lord Dalhousie qui le fit parvenir à la Society for the Encouragement of Arts, Manufactures, and Commerce, de Londres, accompagné de quelques échantillons de substances colorantes. Cette initiative ne fut pas inutile, puisque la société publia le travail de Green et lui accorda la médaille d’or Isis. De plus, le peintre Joseph Légaré*, un bon ami de Green, expérimenta l’utilisation de la racine du galium tinctorium (gaillet des teinturiers) en se servant d’une laque rouge extraite de cette plante ; il la trouva supérieure à celle que l’on se procurait en Europe et d’un coût moindre. Par ailleurs, la Society for the Encouragement of Arts, Manufactures, and Commerce offrit une autre médaille à quiconque lui enverrait, en bonne condition, 40 livres de cette fameuse racine. Mais personne ne tenta sa chance, car la récompense offerte n’était pas proportionnée au travail qu’elle exigeait, puisque cette racine qui court sous terre n’est pas plus grosse qu’un fil. Green était aussi secrétaire de la Société pour l’encouragement des sciences et des arts en Canada.

William Green mourut le 15 juin 1832, victime du choléra, juste au moment où cette maladie commençait à se répandre à Québec.

Ginette Bernatchez

William Green est l’auteur de plusieurs articles publiés dans les Trans. de la Literary and Hist. Soc. of Quebec : « Memoranda respecting colouring materials produced in Canada », 1 (1824–1829) : 43–46 ; « Notes on the country in the neighbourhood of the falls of Montmorency » : 181–187 ; « Some observations upon the myrtus cerifera or myrtle-wax shrub » : 231–239 ; « On some processes in use among the Huron Indians in dyeing », 2 (1830–1831) : 23–24 ; « Notes respecting certain textile substances in use among the North American Indians » : 310–312 ; « Pigments of Canada », 3 (1832–1837) : 191–192.

ANQ-Q, CE1-61, 5 oct. 1787, 27 mai 1815, 17 juin 1832.— APC, MG 8, F131 : 1269–1284, 1554–1556 ; MG 23, GII, 10, vol. 5 : 2336–2342 ; MG 30, D1, 14 : 491–493 ; RG 4, B8, 18 : 6599–6604.— La Gazette de Québec, 6 nov. 1809, 6 avril 1815, 18 juin 1832.— L’Institut (Québec), 3 avril 1841.— Quebec Mercury, 13 nov. 1809, 11 avril 1815.— F.-J. Audet et P.-G. Roy, « Greffiers de la paix à Québec », BRH ( 11 1905) : 247.— F.-M. Bibaud, le Panthéon canadien (A. et V. Bibaud ; 1891).— P.-G. Roy, les Avocats de la région de Québec, 207.— Aubert de Gaspé, Mémoires (1866).— Ginette Bernatchez, « la Société littéraire et historique de Québec (the Literary and Historical Society of Quebec), 1824–1890 » (thèse de m.a., univ. Laval, 1979), 20, 142–143.— P.-G. Roy, Toutes Petites Choses du Régime anglais, 1 : 195, 251.

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Ginette Bernatchez, « GREEN, WILLIAM (1787-1832) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/green_william_1787_1832_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
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