GRAVES, HOWARD DOUGLAS, agriculteur, éleveur et homme d’affaires, né vers 1838 dans ce qui est devenu la paroisse d’Elgin, Nouveau-Brunswick, descendant de loyalistes ; fils de James Graves et d’une prénommée Eleanor, fermiers ; probablement avant 1864, il épousa Caroline Marr, et ils eurent au moins six filles et un fils ; décédé le 2 août 1910 à Calgary.

On ne sait rien de la vie que mena Howard Douglas Graves avant de s’installer dans l’Ouest, en 1883, avec sa femme, quatre de ses filles et son petit garçon, sinon qu’il avait été agriculteur dans le comté d’Albert comme son père. Sa nouvelle ferme s’étendait sur une concession statutaire de 160 acres et était située sur la piste Macleod, à plusieurs milles au sud de Calgary. Sans être comparable aux grandes exploitations de John Glenn et de Samuel Livingston, par exemple, elle suffisait aux besoins de sa famille. Grâce à la machinerie, aux chevaux, au bétail et aux meubles qu’il avait transportés par train par les États-Unis puis par chariot jusqu’à Calgary, il put se mettre à la tâche sans tarder. La rébellion qui secoua le Nord-Ouest en 1885 n’interrompit pas sérieusement son travail, mais le temps qu’il passa, la nuit, à garder des chevaux utilisés par les militaires contribua à élargir ses horizons.

Bien qu’ils n’aient pas complètement passé sous silence les pionniers du groupe d’âge de Graves, les historiens ont surtout parlé des plus jeunes. Graves incarne le colon d’âge mûr qui prospéra dans la Prairie canadienne à la fin du xixe siècle. La région de Calgary, comme d’autres coins de l’Alberta, alors district sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest, offrait de nombreuses possibilités pour l’élevage, et il comprit vite qu’il pourrait en tirer profit. En 1886, il acheta à la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique un quart de lot (160 acres) situé non loin de sa terre. Ainsi, il pouvait nourrir plus de bêtes – des chevaux et des bovins de race Hereford – pour les vendre sur le marché local et régional. Pour financer cette exploitation, il fit appel à des prêteurs privés tels John Thornton Ludwig Meyer, gentleman de Calgary, et le Military Colonization Company Ranch. Il augmenta ses revenus en embauchant des conducteurs d’attelage pour transporter des marchandises entre Calgary et Edmonton.

Graves vivait et travaillait dans un réseau familial aux mailles serrées où la richesse découlait de la coopération. Prévoyant, il assura l’avenir de ses enfants en les inscrivant dans les meilleures écoles de la région, et il envoya plusieurs de ses filles au collège commercial. En 1894, il vendit une partie de son ranch à Thomas Underwood, entrepreneur de construction de Calgary et mari de sa deuxième fille, Kate. Quatre ans plus tard, sa fille aînée, Bessie, et son mari, Vernon Nathan De Mille, achetèrent tout le ranch de la piste Macleod, y compris la part d’Underwood. Vers cette époque, Graves s’installa dans une ferme à Dogpound, au nord de Calgary ; il élevait toujours des chevaux, qu’il marquait 9S. Lorsqu’il prit comme associé son gendre Alexander Robertson, en 1899, son troupeau de chevaux était fort nombreux. Il continua de faire de l’élevage au moins jusqu’en 1908, mais en 1902, lui-même et sa famille habitaient à Calgary.

Graves était un homme dynamique, débordant d’imagination, et il avait des relations dans toutes sortes de milieux. Dans la première décennie du xxe siècle, il diversifia ses placements. Il acheta et vendit des lots de ville, des terres agricoles et des terres d’élevage, et il investit beaucoup d’argent dans la mine de la Diamond Coal Company à Diamond City. Cette entreprise, dirigée par Underwood, exploitait une série de filons irréguliers au nord de Lethbridge. Elle absorba du capital, mais n’enregistra absolument aucun bénéfice entre 1906 et 1909. Lorsqu’il en eut besoin, Graves emprunta de fortes sommes à des banques ou à des particuliers, tels l’ancien premier ministre sir Mackenzie Bowell* et Daniel Webster Marsh*, marchand à la retraite de Calgary.

Howard Douglas Graves mourut du cancer à l’âge de 72 ans. Il laissait une imposante succession : 48 438 $. Outre qu’il pourvoyait aux besoins de sa famille, son testament contenait des legs pour l’église baptiste First de Calgary et d’autres établissements de cette confession.

Henry C. Klassen

Des détails concernant Graves et sa famille ont été fournis par un petit-fils, Clifford Underwood, de Calgary, au cours d’une entrevue avec l’auteur le 2 juillet 1989.  [h. c. k.]

AN, RG 31, 1881, New Brunswick ; 1891, Alberta (mfm à la Calgary Public Library).— Calgary Land Titles Office, Real estate transfers and land mortgage files, 1886–1910.— Calgary Surrogate Court, Estate files, 7 sept. 1910.— Provincial Arch. of Alberta (Edmonton), Alta, Depart. of the Attorney General, chattel mortgage files, Calgary, 1890.— Calgary Herald, 3 août 1910.— Morning Albertan (Calgary), 4 août 1910.— Echoes of an era (Didsbury, Alberta, 1969), 161–162.— H. C. Klassen, « Family businesses in Calgary to 1939 », Citymakers : Calgarians after the frontier, Max Foran et S. S. Jameson, édit. ([Calgary], 1987), 303–319.— Our foothills (Calgary, 1975), 110–113.

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Henry C. Klassen, « GRAVES, HOWARD DOUGLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/graves_howard_douglas_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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