GOSSELIN, SCHOLASTIQUE, sœur grise de Montréal, missionnaire, née le 11 juin 1806 à Sainte-Famille, île d’Orléans, fille de Joseph Gosselin, cultivateur, et de Josephte Pageot, décédée le 5 octobre 1876 à Saint-Boniface, Man.

Scholastique Gosselin reçut une bonne instruction comme le dénote son élégante écriture. Entrée dans la congrégation des sœurs grises de Montréal, elle prononça ses vœux le 8 juillet 1828. Après sa profession religieuse, elle fut, durant 18 ans, préposée à l’éducation et aux soins des orphelins à la maison mère. En 1844, les sœurs grises de Montréal, répondant à la demande de Mgr Joseph-Norbert Provencher*, fondèrent leur mission de la Rivière-Rouge. Sœur Gosselin se joignit au troisième groupe de religieuses désigné pour cette mission. Partie de Montréal le 10 juillet 1846, elle voyagea par bateau à vapeur et par chemin de fer, via le lac Ontario, Buffalo, Detroit et Chicago. De Chicago, la dernière étape fut franchie en charette dite des prairies. La caravane parvint à destination le 5 septembre.

À l’arrivée de sœur Gosselin, la communauté vivait encore son époque héroïque. Logées à Saint-Boniface dans une maisonnette en ruine où tout gelait ferme en hiver, les sœurs devaient s’adapter à une vie de pionnier, cultivant les champs et tissant leurs vêtements. Déjà, elles avaient commencé d’instruire les enfants indiens ; elles parcouraient la région pour assister les pauvres et soigner les malades, dont certains étaient amenés sous leur toit où elles avaient organisé un modeste hôpital. Pour sa part, sœur Gosselin fut chargée des soins domestiques à l’évêché et de l’entretien de la sacristie de la cathédrale. Lorsque celle-ci fut incendiée en décembre 1860, elle fit preuve d’un sang-froid remarquable ; pénétrant à trois reprises dans l’édifice en flammes, elle réussit à sauver les objets liturgiques.

Le courage de sœur Gosselin se révèle aussi par sa correspondance : parlant des jours difficiles, elle écrivait : « [...] je faisais tout mon possible pour paraître gaie ». En sa qualité de conseillère, sœur Gosselin seconda la supérieure et ainsi collabora à l’expansion de la mission de la Rivière-Rouge ; elle fut étroitement associée à la fondation des pensionnats de Saint-Boniface (1849), de Saint-François-Xavier (1850), de Saint-Norbert (1858) et de Saint-Vital (1860), et à celle de l’hôpital Saint-Boniface (1871). Septuagénaire, on la disait encore « la plus alerte de toutes ». Le 5 octobre 1876, une pleurésie mit fin à ses 30 années de vie missionnaire. Sœur Gosselin fut inhumée à Saint-Boniface.

Léonie Ferland

Archives paroissiales de Sainte-Famille (île d’Orléans, Qué.), Registres des baptêmes, mariages et sépultures, 1806, B, no 7.— ASGM, Ancien Journal, II : 132 ; Chapitre des fondations, 1843–1872, 17 ; Chronique de Saint-Boniface, I, II ; Correspondance de Saint-Boniface, 147, 224, 246, 256, 260 ; Registre des admissions, vêtures et professions, I, f.27.— Morice, Dict. hist. Can. et Métis, 125s.— [David] Gosselin, Figures d’hier et d’aujourd’hui à travers Saint-Laurent, I.O. (3 vol., Québec, 1919), 11 : 18s.— Raoul Raymond, Gosselin, MSGCF, XIII (1962) : 243.

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Léonie Ferland, « GOSSELIN, SCHOLASTIQUE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gosselin_scholastique_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024