GOLDSMITH, OLIVER, écrivain et fonctionnaire, né le 6 juillet 1794 à St Andrews, Nouveau-Brunswick, fils de Henry Goldsmith et de Mary Mason, et petit-neveu du poète anglo-irlandais Oliver Goldsmith, décédé célibataire le 23 juin 1861 à Liverpool, Angleterre.

Pendant sa jeunesse, Oliver Goldsmith tâta de plusieurs métiers et professions. Il travailla au Halifax Naval Hospital mais fut dégoûté par les pratiques médicales qui y avaient cours ; il fut apprenti chez un ferronnier qui le congédia en raison de sa nonchalance ; il travailla ensuite chez un libraire puis dans l’étude d’un avocat. Enfin, grâce à l’influence de son père qui était premier commissaire général adjoint à Halifax et qui avait pris la charge des services de l’Intendance militaire au Nouveau-Brunswick en 1810, Oliver commença de travailler comme volontaire civil au service de l’Intendance dans l’armée britannique à Halifax en 1810 ; sa nomination fut ratifiée en décembre 1814.

Goldsmith devait occuper divers postes au cours de sa longue carrière à l’Intendance. Cette carrière fut interrompue, au début, par des visites à Liverpool, Londres et Plymouth qui occupèrent une bonne partie de l’année 1817 et par son voyage de retour en Nouvelle-Écosse qui l’amena à New York, Boston et dans le Maine où il fit naufrage, sur l’île de Hat, au début de 1818. À son retour, Goldsmith fut d’abord affecté à Halifax puis muté au Nouveau-Brunswick en 1833 ; il monta régulièrement en grade et se vit confier des responsabilités de plus en plus grandes, si bien qu’il fut muté à Hong Kong en 1844. Il y demeura en service jusqu’en mars 1848 et, en octobre de la même année, il fut affecté à Terre-Neuve où il mena, comme il le raconte, une vie sociale bien remplie et satisfaisante sur le plan intellectuel ; il contribua à mettre sur pied une loge de francs-maçons et un institut d’artisans. Il fut élevé au rang de commissaire général adjoint en 1853. Lorsqu’il prit sa retraite, à la demi-solde, en juin de la même année, il s’embarqua pour l’Angleterre où il passa son temps à voyager pour son plaisir ; il fit également un séjour prolongé en Irlande. En 1854, Goldsmith fut à nouveau appelé sous les drapeaux et fut envoyé en garnison à Corfou jusqu’à ce que la maladie l’oblige à rentrer en Angleterre, en 1855, et à se retirer, à la demi-solde. Il vécut à Liverpool, avec sa sœur, jusqu’à sa mort.

La carrière d’écrivain de Goldsmith semble avoir suivi un cours capricieux et irrégulier. Il souligna plus tard qu’en 1822, il avait fait un peu de théâtre amateur à Halifax et qu’il avait écrit quelques vers. The rising village, poème narratif de 528 vers en distiques pentamètres, fut publié pour la première fois en 1825 à Londres. Goldsmith écrivit par la suite : « Dans cet humble poème, j’ai [...] tenté de décrire les souffrances qu’ils [les Loyalistes] ont connues dans ce nouveau pays indéfriché, les difficultés qu’ils ont surmontées, l’ascension et les progrès d’un village, et les perspectives de bonheur qu’il offrait à ses futurs habitants. » On reconnaît aujourd’hui que la poésie de Goldsmith est un bel exemple des débuts de la poésie au Canada en même temps qu’un témoignage précieux de la vie et de la situation des Maritimes à l’époque et l’expression des aspirations d’une société de pionniers.

On a toujours comparé ce poème à l’ouvrage bien connu de son grand-oncle Goldsmith, The deserted village. Goldsmith prétendait cependant que ces comparaisons ne lui rendaient pas justice même s’il semblait avoir fait écho, du moins en esprit, au poème de son grand-oncle. La critique de l’époque fut, dans l’ensemble, très favorable ; mentionnons, entre autres, celle du critique littéraire du Canadian Review and Magazine qui, en février 1826, trouvait l’auteur « franchement à la hauteur des relations qui l’associaient à ce grand génie ». Goldsmith soutint cependant que la critique adverse étouffait son imagination et qu’il « renonçait aux muses » ; la publication en 1834, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, d’une version remaniée de son poème en même temps qu’un recueil de petits poèmes nous prouve cependant le contraire. Les autres vers que contient cette publication sont des poèmes de circonstance ou à caractère social et constituaient davantage un divertissement et une distraction qu’un exposé littéraire sérieux.

L’Autobiography de Goldsmith demeura inconnue jusqu’à ce que le révérend Wilfrid E. Myatt la découvre dans les documents appartenant à la famille et la fasse publier, en 1943, accompagnée de précieux commentaires. Cette autobiographie, dont le texte équivaut à 24 pages dactylographiées, semble être une version télescopée et parfois confuse d’événements qui ont marqué la vie longue et tumultueuse de Goldsmith. Quoi qu’il en soit, cette autobiographie nous fournit des renseignements intéressants sur la vie de cet individu que l’on considère, de façon très générale, comme le premier poète autochtone de langue anglaise au Canada.

Michael Gnarowski

Le poème d’Oliver Goldsmith, The rising village, a poem (Londres, 1825) a été réimprimé sous le titre de The rising village, with other poems (Saint-Jean, N.-B., 1834), et sous le titre de The rising village of Oliver Goldsmith [...], Michael Gnarowski, édit. (Montréal, 1968). V. aussi : [Oliver Goldsmith], The autobiography of Oliver Goldsmith, published for the first time from the original manuscript of the author of The rising village, W. E. Myatt, édit. (Toronto, 1943), et The manuscript book of Oliver Goldsmith, author of The rising village, E. C. Kyte, édit. (Toronto, 1950).

Desmond Pacey, The Goldsmiths and their villages, University of Toronto Quarterly, XXI (1951–1952) : 27–38.

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Michael Gnarowski, « GOLDSMITH, OLIVER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/goldsmith_oliver_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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