GODEFROY DE TONNANCOUR, CHARLES-ANTOINE, prêtre, théologal du chapitre de la cathédrale de Québec, né à Trois-Rivières le 13 mai 1698, fils aîné de René Godefroy* de Tonnancour, seigneur de la Pointe-du-Lac, et de Marguerite Ameau, décédé à Québec le 30 septembre 1757.

Charles-Antoine Godefroy de Tonnancour passe son enfance à Trois-Rivières. Au cours de cette période, selon le témoignage de sa mère, il aurait été guéri par l’intercession du frère Didace Pelletier* d’un mal de gorge dû à « une croissance de chair des deux costés de la grosseur d’un œuf de pigeon qui le menaçait d’étouffer et lui empeschait l’usage de la parole ». À l’âge de 15 ans, il entre au petit séminaire de Québec « sachant un peu les rudiments ». Sa formation terminée, il est admis au grand séminaire le 29 septembre 1719, et il complète ses quatre années de théologie. Le 18 décembre 1723, il est ordonné prêtre par Mgr de Saint-Vallier [La Croix*], qui lui donne, le 4 janvier suivant, une place de chanoine au chapitre de la cathédrale.

Par la suite, Godefroy de Tonnancour s’occupe des cérémonies et du chant au séminaire et fait le catéchisme aux enfants dans la cathédrale. En 1740, il assume la charge de supérieur ecclésiastique de l’Hôtel-Dieu de Québec et, en 1748, Mgr de Pontbriand [Dubreil] pense à le nommer doyen du chapitre. Le prélat, s’adressant au ministre Maurepas pour le choix d’un nouveau doyen, songeait beaucoup plus à l’abbé René-Jean Allenou de Lavillangevin, un français, qu’à Godefroy de Tonnancour pour occuper ce poste. Cependant, il propose quand même la nomination de ce dernier, si le ministre pense ainsi « favoriser les Canadiens ». L’évêque de Québec fait remarquer que parmi les chanoines vivant présentement à Québec, M. de Tonnancour est celui qui a le plus d’ancienneté bien « qu’il n’ait environ que cinquante ans » ; il considère celui-ci comme un « homme de condition, qui travaille au ministère avec zèle et [qui est] assez éloigné des défauts qu’on reproche aux Canadiens ». Le prélat ajoute : « Il a du bien et peut vivre honorablement. » En fait, le chanoine de Tonnancour devra se contenter du titre de théologal du chapitre, qu’il obtient le 1er novembre 1753.

En novembre 1749, son ancienneté lui vaut d’être choisi par ses collègues comme syndic, dans le conflit de juridiction qui s’amorce lors de la nomination, par les directeurs du séminaire, de l’abbé Jean-Félix Récher, prêtre du séminaire, comme curé de la cathédrale. Le 6 novembre, M. de Tonnancour s’oppose d’abord à l’installation de ce curé comme chanoine honoraire, puis il inscrit auprès du Conseil supérieur, au nom du chapitre, une motion d’appel « comme d’abus de l’acte de création de la nouvelle paroisse dans la cathédrale de Québec et de l’union qui en est faite au séminaire des Missions étrangères ». Il est débouté le 16 octobre 1750.

C’est Godefroy de Tonnancour qui reçut à Québec des mains de Bourlamaque deux des cinq drapeaux qui furent pris à la bataille du fort Chouaguen (Oswego) le 14 août 1756 et que le gouverneur Pierre de Rigaud* de Vaudreuil fit déposer dans les églises de Montréal, de Trois-Rivières et de Québec.

Après s’être dévoué, comme les autres chanoines, pour soigner les malades atteints d’une épidémie à l’Hôpital Général de Québec, Godefroy de Tonnancour est lui-même victime de la contagion et meurt le 30 septembre 1757. Il est inhumé le lendemain dans la crypte de l’église Notre-Dame de Québec.

Honorius Provost

AAQ, 10 B, Registre des délibérations.— ASQ, mss, 2 ; Polygraphie, XXIX : 16.— Actes du très dévot frère Didace Pelletier, récollet, mort en odeur de sainteté en 1699, Le Canada français, 1re sér., IV (1891) : 277.— P.-G. Roy, Inv. jug. et délib., 1717–1760, V : 151, 156, 163 ; La famille Godefroy de Tonnancour (Lévis, 1904).— Sulte, Mélanges historiques (Malchelosse), XI.— O.-M. [Jouve], Étude historique et critique sur les actes du frère Didace Pelletier, récollet, BRH, XVII (1911) : 209.— P.-G. Roy, Les drapeaux de Chouaguen, BRH, V (1899) : 350.— Henri Têtu, Le chapitre de la cathédrale de Québec et ses délégués en France, BRH, XIV (1908) : 203, 260 ; M. Jean-Félix Récher, curé de Québec, et son journal, 1757–1760, BRH, IX (1903) : 101.

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Honorius Provost, « GODEFROY DE TONNANCOUR, CHARLES-ANTOINE (1698-1757) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/godefroy_de_tonnancour_charles_antoine_1689_1757_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    1 décembre 2024