GLEN, THOMAS, marchand et homme politique, né en 1796 à Greenock, Écosse, fils d’Alexander Glen, marchand de Glasgow, Écosse ; le 29 août 1829, il épousa Jane Reed (décédée en 1834) de Bay Bulls, Terre-Neuve, et ils eurent un fils ; décédé le 28 avril 1887 à St John’s.

Thomas Glen fit ses études en Écosse et vint à Terre-Neuve vers 1811 travailler en qualité de commis chez Miller, Fergus and Company. Cette firme était une maison de commerce de fournitures générales établie à Bay Bulls, un des plus grands établissements de pêche au sud de St John’s. Il s’associa par la suite avec James Fergus mais cette association ne s’avéra pas une réussite financière. Leur entreprise fit faillite en 1826, et Fergus et Glen déménagèrent à St John’s pour fonder une nouvelle société qui faisait le commerce avec les Antilles. En janvier 1837, ils s’associèrent avec Eugenius Harvey ; Fergus se retira en décembre 1838, et Glen et Harvey se dissocièrent en décembre 1841. Glen exerça ensuite les fonctions de marchand-commissionnaire et d’encanteur, fonctions qu’il remplit jusqu’à la fin des années 1860, tout en poursuivant une carrière politique.

Glen entra dans la vie publique en 1842, année où il fut élu par une faible majorité comme représentant de Ferryland à l’Assemblée résultant de la fusion du Conseil législatif et de la chambre d’Assemblée. Membre du parti conservateur majoritaire à la chambre, il reçut plusieurs postes de faveur, devenant membre du conseil d’administration puis vérificateur de la Savings Bank, assujettie au contrôle du gouvernement, et l’un des commissaires de la construction du Colonial Building à St John’s ; il conserva ces postes probablement jusqu’en 1848 et 1850 respectivement. Après le grand incendie de 1846, qui dévasta une grande partie de St John’s, y compris les locaux commerciaux de Glen, celui-ci fut nommé commissaire de l’assistance publique et évaluateur de la reconstruction. Il joua aussi un rôle actif à titre de membre de la Scottish Society de St John’s dont il fut président en 1845.

Glen, de concert avec Walter Grieve, fut l’un des quelques conservateurs de la chambre fusionnée qui soutinrent les résolutions présentées par John Kent* en 1846 et préconisant l’établissement d’un gouvernement responsable à Terre-Neuve. En 1848, les membres s’étaient divisés selon l’appartenance religieuse : les libéraux catholiques prônaient un gouvernement responsable, les conservateurs protestants s’y opposaient ; quant à Glen, sa position en tant que congrégationaliste représentant une circonscription catholique devint difficile. Défait en 1848, il ne se représenta qu’en 1855. Cette année-là, Philip Francis Little* avait formé une alliance politique entre les catholiques et les protestants non anglicans. Peter Winser, candidat libéral ayant battu Glen en 1848, avait déménagé pour disputer un siège dans le nouveau district de St John’s West ; Glen fut nommé candidat libéral de Ferryland, circonscription où il y avait maintenant deux sièges à pourvoir. Il fut élu en compagnie d’Edward Dalton Shea*. Glen demeura député de cette circonscription jusqu’en 1874.

L’établissement du gouvernement responsable eut lieu tout de suite après les élections de 1855 ; Glen assuma la fonction de receveur général dans les gouvernements libéraux de Little (1855–1858) et de John Kent (1858–1861). Daniel Woodley Prowse* décrit Glen comme « un receveur général particulièrement doué, un des meilleurs membres du parti qui siégea jamais dans un cabinet » et l’un des députés les plus actifs et les plus importants des deux gouvernements. De plus, Glen géra les fonds du parti libéral. N’eût été le débat sur la confédération avec les autres colonies britanniques nord-américaines, il est tout à fait possible qu’à l’instar de plusieurs libéraux il aurait été entraîné vers les conservateurs pendant les années 1860. Il estimait cependant que l’union ruinerait l’économie de la colonie ; c’est pourquoi, des bancs de l’opposition, il lutta énergiquement contre celle-ci. Il soutenait qu’une réduction de dépenses et une réforme seraient beaucoup plus avantageuses et que l’on ne saurait conclure à l’échec du gouvernement responsable si tôt après sa mise sur pied. Comme le parti opposé à la Confédération, dirigé par Charles James Fox Bennett, avait remporté la victoire aux élections de 1869, Glen occupa de nouveau le poste de receveur général. Quoiqu’il ne fût pas une personnalité dominante du gouvernement de Bennett, il parvint malgré tout à tenir les promesses faites par son parti lors de la campagne électorale de diminuer les charges fiscales et les dépenses gouvernementales, aidé en cela par la prospérité que connut la colonie pendant cette période. En juillet 1874, il se retira de la politique active mais, à cause de ses besoins financiers personnels, il accepta le poste de vérificateur des comptes publics dans le gouvernement de Frederic Bowker Terrington Carter*. Bien que son dernier rapport fût publié en 1885, il demeura en poste à titre nominal jusqu’à sa mort.

Pendant toute sa carrière politique, Thomas Glen fut reconnu comme un administrateur financier compétent quoique traditionaliste. Il croyait que l’économie devait être gérée de façon stricte et que le gouvernement devait y faire un minimum d’interventions, opinions que ses collègues ne partageaient pas toujours. Il se méfiait surtout des subventions gouvernementales aux industries et aux transports. En tant que personnalité publique, il se révélait, dans sa conduite et dans ses propos, indépendant, vif et bourru. S’il avait fait preuve de plus de flexibilité, il aurait sans doute mieux réussi en politique.

James K. Hiller

T.-N., Amalgamated Legislature, Journal, 1843 ; Blue book, 1874.— Evening Mercury, 29 avril 1887.— Newfoundlander, 20 déc. 1838, 23 déc. 1841, 9 janv. 1845, 27 août 1846, 29 avril, 20 mai 1847, 30 nov. 1848.— Public Ledger, déc. 1827, 7 oct. 1842.— Royal Gazette (St John’s), sept. 1843, févr. 1849.— Garfield Fizzard, « The Amalgamated Assembly of Newfoundland, 1841–1847 » (thèse de m.a., Memorial Univ. of Newfoundland, St John’s, 1963).— J. P. Greene, « The influence of religion in the politics of Newfoundland, 1850–1861 » (thèse de m.a., Memorial Univ. of Newfoundland, 1970).— W. D. MacWhirter, « A political history of Newfoundland, 1865–1874 » (thèse de m.a., Memorial Univ. of Newfoundland, 1963).— Prowse, Hist. of Nfld. (1895).

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James K. Hiller, « GLEN, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/glen_thomas_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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