GINGRAS, LOUIS, prêtre séculier, supérieur du séminaire de Québec, né à Saint-Olivier (Saint-Mathias, Québec) le 5 septembre 1796, fils de Charles Gingras et de Marie-Charlotte Blanchard, dit Raynaud, décédé à Québec le 6 mars 1866.
Louis Gingras eut pour bienfaiteur l’abbé Joseph Signay*, alors curé de Sainte-Marie-de-Monnoir (Marieville), qui l’envoya parfaire ses études au collège de Montréal en 1810. Le jeune homme y prit la soutane en 1817 et y enseigna avec succès durant trois ans. Il fut cependant ordonné prêtre à Québec le 5 novembre 1820. Son protecteur étant alors devenu curé de la cathédrale, Gingras resta avec lui comme vicaire jusqu’au 28 septembre 1821, alors qu’il fut nommé par Mgr Joseph-Octave Plessis* missionnaire à Memramcook, au Nouveau-Brunswick. Comme sa santé s’était détériorée, on le rappela dans la région de Québec. Il devint successivement curé de Sainte-Foy en 1825, puis curé de Saint-Pierre, île d’Orléans, le 1er juillet 1826, et desservant de Saint-Laurent en 1827, enfin curé de Cap-Saint-Ignace à partir du 10 octobre 1832.
Le 8 août 1833, Gingras demanda et obtint son admission au séminaire de Québec. Après une année de probation, il fut non seulement agrégé à la maison mais en devint le procureur, ce qui lui donna accès au conseil des directeurs. Durant son administration, il semble s’être particulièrement occupé de la seigneurie de l’Île-Jésus. Élu supérieur du séminaire en juillet 1848, il présida à une partie des délibérations qui conduisirent à la fondation de l’université Laval. Après trois ans d’office, il remit cette charge à l’abbé Louis-Jacques Casault pour se consacrer à l’enseignement de la théologie. C’est probablement à titre de théologien que l’abbé Gingras fut appelé par l’archevêque Pierre-Flavien Turgeon à Siéger, en août 1851, au premier concile provincial de Québec. Demeuré membre du conseil du séminaire, il fut, comme tel, l’un des neuf prêtres à signer la requête demandant à la reine Victoria l’octroi de la charte de l’université Laval, en 1852. Même si, après 1854, son nom disparaît de la liste des professeurs, Gingras eut encore l’occasion de montrer sa clairvoyance et sa fermeté de décision à la mort inopinée du supérieur Car sault en 1862, et lors de l’incendie du séminaire en 1865. Enfin Gingras, qui fut presque aveugle durant les 12 dernières années de sa vie, démissionna du conseil en 1865 et mourut en mars 1866.
Une tradition se transmet dans la famille de l’abbé Gingras, à l’effet qu’il aurait un jour refusé la mitre. La chose est vraisemblable, car l’abbé Signay, devenu évêque de Québec en 1833, a bien pu penser à prendre son ancien protégé comme coadjuteur.
AAQ, 210 A, XII : 493, 501, 530 ; XIII : 217 ; XIV : 100 ; XV : 159, 282 ; 101 CM, 30.— ASQ, mss, 676–677, pp.36s., 146–154 ; Polygraphie, XXVI : 48 ; Séminaire, 75, no 9.— L’Abeille (Québec), 13 mars 1879.— Université Laval, Annuaire, 1867–1868, 26–30.
Honorius Provost, « GINGRAS, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gingras_louis_9F.html.
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Auteur de l'article: | Honorius Provost |
Titre de l'article: | GINGRAS, LOUIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
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