GILCHRIST, FREDERICK CHARLES, marchand, fermier, fonctionnaire, homme politique et juge de paix, né le 20 avril 1859 à Port Hope, Haut-Canada, fils de Charles Gilchrist et d’une prénommée Belle ; le 1er juillet 1882, il épousa au même endroit Harriet Marian Newbegin, et ils eurent six enfants ; décédé le 20 mars 1896 au fort Qu’Appelle (Fort Qu’Appelle, Saskatchewan).
Frederick Charles Gilchrist était le petit-fils d’un éminent médecin du Haut-Canada et, manifestement, ses parents espéraient qu’il devienne lui aussi médecin. Mais le jeune Frederick Charles s’intéressait plutôt aux animaux et aux poissons et, à 18 ans, c’est dans cette voie qu’il décida de s’engager. Pendant quelque temps, il aida son père, qui était sous-inspecteur des pêches dans le district du lac Rice. Son travail personnel en fit un spécialiste en ichtyologie et un taxidermiste amateur ; il s’essaya aussi à la culture du riz sauvage. Très tôt dans sa carrière, il manifesta un intérêt remarquable pour l’application des méthodes scientifiques de recherche et s’occupa de diffuser les résultats de ses découvertes. Ainsi, dès 1880, il publia dans une lettre au Forest and Stream de New York les conclusions de ses études sur le riz sauvage.
De 1880 jusqu’au début de 1883, Gilchrist exploita un commerce au lac Rice. Il y rencontra sa future femme, une missionnaire méthodiste anglaise arrivée depuis peu au pays. Après leur mariage, et probablement dans l’espoir d’améliorer leur situation financière, les époux partirent pour l’Ouest et entreprirent l’exploitation d’une ferme près de Qu’Appelle ; leur demande de terrain porte la date du 26 avril 1883.
Gilchrist devint en octobre 1884 le premier sous-inspecteur fédéral des pêches de la région des lacs Qu’Appelle (The Fishing) et de leurs affluents. Après plusieurs demandes, il parvint à faire agrandir son district en obtenant, le 1er mai 1891, une promotion au poste d’inspecteur des pêches des Territoires du Nord-Ouest, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort. À ce titre, Gilchrist fit plusieurs longs voyages, dont l’un en 1891 qui l’amena aussi loin vers l’ouest que le lac Kootenay, en Colombie-Britannique. Bon canoéiste, il descendit la Saskatchewan en 1894 pour inspecter divers endroits, notamment Fort-à-la-Corne et Cumberland House (Saskatchewan).
Gilchrist prit une part active à la vie communautaire de l’Ouest, en qualité de conseiller municipal de Qu’Appelle en 1884 et d’administrateur de la société agricole de l’endroit pendant plusieurs années à partir de cette date. Il fut aussi commissaire d’écoles, cotiseur municipal et juge de paix. En 1886, il s’installa avec sa famille dans une nouvelle ferme au lac Echo.
Dans le cadre de son travail, Gilchrist était appelé à préparer des comptes rendus, dont certains furent publiés, entièrement ou partiellement, dans les rapports du département de la Marine et des Pêcheries. Le plus important d’entre eux est probablement celui de 1894, qui portait sur la reproduction du corégone dans le lac Long. Gilchrist y écrivait que, si ses conclusions justifiaient la directive ministérielle sur l’interdiction de pêcher entre le 15 décembre et le 1er janvier, elles ne réglaient pas pour autant la question de savoir à quel moment le frai avait lieu ; il fallait donc poursuivre les recherches pour déterminer à quelle période on pouvait permettre aux Indiens et aux Métis de pêcher le poisson dont ils avaient besoin pour se nourrir. Quelque peu moralisateur et pédant, ce texte démontre toutefois la démarche rigoureusement scientifique de son auteur. Grâce à ses travaux, Gilchrist entra en contact avec la Smithsonian Institution de Washington, et à deux reprises au moins il y envoya, conservés dans l’alcool, des spécimens de poissons des lacs de son district. Les nombreuses observations ornithologiques qu’il nota dans son journal s’avérèrent aussi de précieuses sources de renseignements.
Tout portait à croire que Frederick Charles Gilchrist contribuerait grandement à faire avancer la connaissance et la gestion des pêches de ce qui est maintenant l’ouest du Canada. Sa mort prématurée, à l’âge de 36 ans, mit fin à sa prometteuse carrière, mais ses études avaient jeté les bases des travaux de ses successeurs.
Frederick Charles Gilchrist est l’auteur de trois articles qui parurent dans Forest and Stream (New York), « All about wild rice », 15 (août 1880–janv. 1881) : 168 ; « Sawdust in Ontario streams », 34 (févr.–juill. 1890) ; 150–151 ; et « The tullibee », 38 (janv.–juin 1892) : 325.
AN, RG 31, C1, 1881, Port Hope.— Saskatchewan Arch. Board (Saskatoon), A76, F. C. Gilchrist papers ; Dept. of the Interior, Dominion Lands Branch, file 365-18, F. C. Gilchrist, application for patent for SW-12-23-15-W2, 9 mai 1887.— Canada, Parl., Doc. de la session, 1887, no 16 ; 1888, no 6 ; 1894, no 11.— Smithsonian Institution, Annual report (Washington), 1893 : 234 ; 1895 : 119.— D. H. Bocking, « The Gilchrist diaries », Saskatchewan Hist. (Saskatoon), 20 (1967) : 108–113.— Mary et C. S. Huston, « F. C. Gilchrist’s diary – Fort Qu’Appelle, 1883–1896 », Blue Jay (Saskatoon), 24 (1966) : 169–170.
Douglas H. Bocking, « GILCHRIST, FREDERICK CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gilchrist_frederick_charles_12F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
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