GEDDIE, JOHN, pasteur et missionnaire presbytérien, né le 10 avril 1815 dans le Banffshire, en Écosse, fils unique de John Geddie et de Mary Menues, décédé le 14 décembre 1872 à Geelong, en Australie.

La famille de John Geddie avait émigré en 1817 à Pictou, N.-É., qui était alors le centre du commerce du bois de la colonie. Elle devint membre de l’Église de la Sécession dirigée par Thomas McCulloch*. John étudia à Pictou Grammar School et à Pictou Academy. Pendant ses années d’études, le jeune homme travaillait avec son père comme horloger mais consacrait beaucoup de temps à la lecture de livres envoyés par la London Missionary Society. À 19 ans, il révéla sa vocation et s’inscrivit au cours de théologie de Thomas McCulloch. Le 2 mai 1837, il fut autorisé à prêcher par le consistoire de Pictou. Après avoir travaillé dans diverses congrégations, il fut affecté à la congrégation de Cavendish et New London, Î.-P.-É., le 13 mai 1838, et c’est là qu’il fut ordonné. Le 21 septembre 1839, il épousa à Antigonish, N.-É., Charlotte Lenora Harrington MacDonald, qui devait lui donner huit enfants.

Le jeune pasteur désirait ardemment se consacrer au travail missionnaire bien qu’à cette époque aucune église presbytérienne ne s’occupât activement de missions dans les colonies britanniques. Dans sa propre paroisse, Geddie mit sur pied une société missionnaire et persuada d’autres congrégations d’en faire autant. Il fit également parvenir des lettres aux journaux de l’Île-du-Prince-Édouard et à la Presbyterian Banner et présenta ses suggestions en faveur du travail missionnaire au consistoire de l’Île-du-Prince-Édouard ainsi qu’au synode de la Nouvelle-Écosse. Enfin, une société des missions étrangères fut créée ; le révérend James Waddell en était l’archiviste et John Geddie, le secrétaire. Dans son rapport au synode de juillet 1845, la société fit savoir qu’elle avait recueilli $1 000. Par un vote de 13 contre 12, le synode décida que la société devait se choisir un champ d’action « et entrer en relations avec des candidats qui pourraient y œuvrer le plus tôt possible ». La société décida de s’installer aux Nouvelles-Hébrides et choisit John Geddie qui s’était porté volontaire.

Geddie passa l’année suivante à se préparer à son nouveau genre de vie. Il apprit à Pictou, dans l’atelier du Eastern Chronicle, à se servir d’une presse d’imprimerie car il devait en emporter une avec lui ; il acquit les notions élémentaires de la construction des maisons et des bateaux et il s’entraîna à diagnostiquer et à soigner les maladies tropicales. Geddie et sa femme reçurent leur affectation le 3 novembre 1846 à Pictou pendant un service religieux et, peu de temps après, ils s’embarquèrent à Halifax avec leurs deux jeunes enfants. Ils passèrent huit mois à Samoa où ils apprirent la langue indigène, puis, en juillet 1848, ils s’établirent à Anatom, la plus méridionale des Nouvelles-Hébrides. Dans leur pays de mission, Geddie et sa femme eurent à essuyer des typhons, ils découvrirent d’étranges maladies et rencontrèrent de la méfiance chez les indigènes qu’ils décrivirent comme des païens anthropophages. À la fin de leur deuxième année de vie missionnaire, Geddie écrivit que dix indigènes assistaient aux offices religieux, mais les fruits de son travail se manifestèrent bientôt de façon encourageante.

Il mit sur pied une école que les indigènes commencèrent à fréquenter et, grâce à la presse qu’il avait apportée, il imprima des manuels scolaires en langue indigène. Sa femme, fille de médecin, distribuait les médicaments et tentait d’amener les indigènes à abandonner quelques-unes de leurs vieilles coutumes. Ainsi, pour mettre un terme à l’habitude qu’ils avaient d’étrangler les veuves, elle prit celles-ci sous sa protection, dans sa maison.

En 1857, le révérend George Nicol Gordon* et sa femme rejoignirent la famille Geddie, mais ils furent tués par les indigènes en 1861. En 1863, un navire, le Dayspring, propriété de la société missionnaire, fut envoyé de Pictou pour aider les Geddie dans leur travail. La société missionnaire avait réussi à construire le navire, surtout grâce aux collectes faites à l’école du dimanche et au système des troncs du denier des pauvres dont on trouvait un exemplaire dans presque tous les foyers presbytériens de la région. À bord du Dayspring se trouvaient d’autres missionnaires : le révérend James Douglas Gordon qui allait continuer l’œuvre de son frère assassiné, le révérend Donald Morrison et sa femme, ainsi que le révérend William McCulloch, fils de Thomas McCulloch.

Après 15 ans de séjour aux Nouvelles-Hébrides, Geddie et son épouse revinrent en congé en Nouvelle-Écosse. Alors qu’il se trouvait au Canada, Geddie reçut un doctorat en théologie de Queen’s University à Kingston mais il passa la plus grande partie de son temps en Nouvelle-Écosse, visitant des congrégations et racontant ses aventures missionnaires. Il revisa également la traduction qu’il avait faite du Livre des Psaumes en langue indigène.

Le 5 septembre 1866, Geddie et sa femme étaient de retour à Anatom mais l’état de santé du missionnaire se détériorait. Il passa les dernières années de sa vie aux Nouvelles-Hébrides et en Australie, parachevant la traduction en langue indigène de divers livres de la Bible. Il termina une traduction du Nouveau Testament et, à sa mort, il travaillait à celle de l’Ancien Testament.

La mort de John Geddie fit la manchette de la presse en Nouvelle-Écosse où on avait beaucoup admiré son œuvre. Pour perpétuer son souvenir, le Home and Foreign Record of the Presbyterian Church of the Lower Provinces annonça, en mai 1873, la création d’un fonds de $6 000 pour venir en aide aux veuves et aux orphelins des missionnaires.

Phyllis R. Blakeley et Diane M. Barker

Maritime Conference Archives of the United Church of Canada (Pine Hill Divinity Hall, Halifax, N.-É.), Dr John Geddie scrapbook, lettres du révérend John Geddie, 14 janv. 1845 – mai 1870, extraits de son journal ; Presbyterian Church of Nova-Scotia (Sécession), Minutes of the proceedings of the synod, 3 juill. 1817 – 15 juill. 1842 ; Presbyterian Church of Nova Scotia, Minutes of the proceedings in the synod, 4 juill. 1843 – 4 oct. 1860 ; Presbyterian Church of the Lower Provinces of British North America, Minutes of the synod, 4 oct. 1860 – 1875.— Acadian Recorder (Halifax), 12 mars 1873.— Christian Instructor, and Missionary Register, of the Presbyterian Church of Nova Scotia (Halifax, puis Pictou, N.-É.), I (1856) – V (1860).— Eastern Chronicle (Pictou, N.-É.), 1843–1865.— Home and Foreign Record of the Presbyterian Church of the Lower Provinces of British North America (Halifax), I (1861) – XV (1875).— Missionary Register of the Presbyterian Church of Nova-Scotia (Pictou, N.-É.), 1 (1850) – 7 (1856).— J. W. Falconer, John Geddie, hero of the New Hebrides (Toronto, [1915]).— J. P. MacPhie, Pictonians at home and abroad (Boston, 1914).— George Patterson, Missionary life among the cannibals : being the life of the Rev. John Geddie, D.D., first missionary to the New Hebrides ; with a history of the Nova Scotia Presbyterian mission on that group (Toronto, 1882).

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Phyllis R. Blakeley et Diane M. Barker, « GEDDIE, JOHN (1815-1872) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/geddie_john_1815_1872_10F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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