GALLOP, WILLIAM, marchand et fonctionnaire dont le lieu et la date de naissance sont inconnus ; décédé célibataire en 1804 à St Andrews, Nouveau-Brunswick.

On connaît peu de chose de la vie de William Gallop avant son arrivée au fort George (Castine, Maine), sur la Penobscot, en 1780. Il fut l’un des nombreux réfugiés loyalistes qui firent irruption dans cette région à la suite de l’établissement d’un poste militaire britannique, sous les ordres du général de brigade Francis McLean* en 1779. Stimulé par le projet de création, entre les rivières Penobscot et Sainte-Croix, d’un refuge loyaliste qui porterait le nom de New Ireland – projet auquel le docteur John Caleff s’intéressa d’une façon particulière –, Gallop fit l’acquisition de deux lots à Penobscot et s’y construisit une maison.

Auparavant, Gallop avait servi six mois comme pilote à bord du Greyhound, de la marine royale, et il se faisait périodiquement corsaire dans l’intérêt de la cause britannique. Son expérience de la mer et le fait qu’il était copropriétaire de certains navires, dont le port d’attache était Boston pendant les années de la Révolution américaine, ont peut-être été des facteurs déterminants dans le choix qu’il fit de Penobscot pour y vivre à l’avenir. D’autres hommes d’affaires orientés vers le commerce y étaient déjà installés – tels Robert Pagan* et Thomas Wyer –, et il est vraisemblable qu’ils aient, à un moment ou l’autre, fait des affaires avec Gallop.

En 1783, on apprit que la rivière Sainte-Croix, plutôt que la Penobscot, deviendrait la frontière nord des colonies américaines. L’expérience de Gallop comme pilote contribua sans aucun doute à sa nomination à titre de représentant des Penobscot Associated Loyalists. De concert avec les autres représentants Pagan, Wyer, William Pagan, Colin Campbell et Jeremiah Pote, il coordonna et mena à bien l’évacuation de Penobscot et choisit la baie de Passamaquoddy (Nouveau-Brunswick) comme nouveau lieu de résidence des Loyalistes. Le fait que Gallop ne reçût pas de lot urbain dans la nouvelle communauté de St Andrews, au cours du premier tirage au sort des terres, fait ressortir son activité en tant qu’un des principaux responsables de l’évacuation d’environ 500 résidents de Penobscot sur une période de quatre mois. Ce n’est qu’en avril 1784 qu’il s’établit dans la petite ville. Le long litige qui suivit, aux fins de lui procurer un lot urbain convenable qui donnât directement sur la mer – une nécessité pour son gagne-pain – témoigne du respect qu’il s’était acquis auprès des colons et de leurs représentants.

L’un des premiers à promouvoir l’établissement de St Andrews, Gallop fut aussi l’un des premiers magistrats du canton ; nommé en 1784, il devait le rester pendant 20 ans. Le 28 mars 1786, deux ans après que le Nouveau-Brunswick fut devenu une province séparée, il fut nommé conservateur des titres, mutations de propriété et testaments pour le comté de Charlotte, poste qu’il conserva jusqu’en 1789.

Au cours des premiers mois de l’établissement, William Gallop fut codétenteur d’un permis pour exploiter un moulin à la baie Oak Point (baie Oak), près de St Andrews. Grand encanteur, il obtint en 1785 le droit exclusif de vendre les lots de ville qui donnaient sur la mer et qui rapportaient gros. La part qu’il prit aux diverses transactions foncières et aux entreprises commerciales, avec certains des principaux membres de la communauté, contribua à la rapide croissance de St Andrews comme lieu d’entrepôt. Malgré les promesses de ses débuts, l’économie de St Andrews devint précaire à cause de facteurs internes et externes qui survinrent pendant les deux décennies suivant sa fondation et qu’on ne parvint pas à maîtriser. La participation de Gallop aux affaires du comté et de la province n’alla pas au delà de ce qu’elle était dans les années 1780. À cause du manque d’occasions de faire des affaires et des hypothèques qui grevaient ses propriétés, il était insolvable au moment de sa mort survenue en 1804.

Roger Nason

APNB, RG 2, RS7, 22 : 2646 ; RG 7, RS63, 1805, William Gallop ; RG 10, RS108, pétition de William Swain, 1784 ; pétitions de William Gallop, 1785 ; pétitions de Nathanial Palmer, 1785.— N.-B., Dept. of Natural Resources, Lands Branch (Fredericton), land grants, book A : 165–175.— Joseph Williamson, « The proposed province of New Ireland », Maine Hist. Soc., Coll., (Portland), 3e sér., 1 (1904) :147–157.— Winslow papers (Raymond).— Jones, Loyalists of Mass. H. A. Davis, An international community on the StCroix, 1604–1930 (Orono, Maine, 1950).— MacNutt, New Brunswick. R. W. Sloan, « New Ireland : loyalists in eastern Maine during the American revolution » (thèse de ph.d., Mich. State Univ., East Lansing, 1971).— W. H. Siebert, « The exodus of the loyalists from Penobscot and the loyalist settlements at Passamaquoddy », N.B. Hist. Soc., Coll., 3 (1907–1914), no 9 : 485–529.— Joseph Williamson, « The British occupation of Penobscot during the revolution » ; « The proposed province of New Ireland », Maine Hist. Soc., Coll., 2e sér., 1 (1890) : 389–400 ; 7 (1876) : 199–206, respectivement.

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Roger Nason, « GALLOP, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gallop_william_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
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