GALE, ALEXANDER, ministre presbytérien et éducateur, baptisé le 18 décembre 1800 à Logie Coldstone (région de Grampian, Écosse), fils aîné de John Gale et de Jean Esson ; le 9 août 1836, il épousa Margaret Scarth, de Kirkwall, Écosse, et ils eurent au moins deux filles et un fils ; décédé le 6 avril 1854 à Albion Mills (Hamilton, Ontario).
Aîné d’une famille de cultivateurs de classe moyenne, Alexander Gale fut élevé dans la paroisse rurale de Logie Coldstone, à l’extrémité sud de l’Aberdeenshire. Après avoir fréquenté l’école paroissiale, il entra comme boursier au Marischal College d’Aberdeen en 1815 et y obtint une maîtrise ès lettres en 1819. Par la suite, il reçut une formation théologique à Aberdeen et se vit accorder l’autorisation de prêcher du consistoire de Kincardine O’Neil de l’Église d’Écosse. Mais, sans influence, les postes de ministre étaient difficiles à trouver, et, au printemps de 1827, Gale partit pour Montréal dans le but de rejoindre son oncle, le révérend Henry Esson, qui y exerçait son ministère depuis 1817.
Pendant la première année qu’il passa dans la colonie, Gale seconda Esson et coordonna, pour le compte du comité colonial de l’Église d’Écosse, une enquête portant sur la communauté presbytérienne écossaise établie dans les deux Canadas. À l’automne de 1828, il alla s’installer à Amherstburg, dans le Haut-Canada, où il fonda une école et organisa une communauté de fidèles et où il fut, semble-t-il, ordonné ministre. Mais frappé de ce que les gens de l’époque décrivaient comme la fièvre paludéenne, il décida d’essayer un changement d’air. En juillet 1831, sans nul doute grâce à l’influence de son oncle, il fut assigné à la Lachine Free School par l’Institution royale pour l’avancement des sciences. En même temps, le consistoire de Québec le nomma missionnaire de l’endroit en remplacement d’Esson et d’Edward Black* ; l’année suivante, il avait réussi à y établir une communauté de fidèles. En 1833, il démissionna de ces deux postes pour devenir ministre à Hamilton, dans le Haut-Canada, où il allait résider pendant les 13 années qui suivirent.
Même si Gale contribua à la fondation du consistoire de Hamilton en 1836, fut élu modérateur du synode l’année suivante et fonda le comité des missions de l’Église d’Écosse en 1841, son rôle dans les affaires de l’Église fut rarement dominant. Doux, courtois, il prêchait la modération, conseillant la conciliation et la tolérance à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. Par exemple, il recommanda que se poursuivent les négociations visant à la réunification des groupes presbytériens et que l’État aide financièrement un plus grand nombre de congrégations protestantes. Ce furent ses motions de compromis qui maintinrent l’intégrité du synode canadien en 1843, au moment où l’Église établie en Écosse était aux prises avec une vague de défections ; mais, l’année suivante, l’esprit de modération s’avéra impuissant à changer la situation dans les deux Canadas, et Gale se rangea à contrecœur du côté du synode évangélique dissident de l’Église presbytérienne du Canada, habituellement désignée sous l’appellation d’Église libre. Conscient des pressants besoins de la nouvelle Église, il devint plus actif, assumant, entre autres tâches, celle de rédacteur en chef de l’Ecclesiastical and Missionary Record [...], de 1844 à 1846 et de nouveau pendant une courte période en 1853.
Alexander Gale ne se sentait pas vraiment à l’aise en chaire. Modeste et d’une grande patience, il préférait de beaucoup l’enseignement. Il préconisa avec ardeur que les candidats au ministère reçoivent leur formation dans le Haut et le Bas-Canada et, avec l’approbation du synode, il surveilla leurs études à Hamilton, de 1837 jusqu’à l’ouverture du Queen’s College, à Kingston, en 1842. Lorsque le synode de l’Église libre lui offrit en 1846 le double poste de professeur d’humanités à son collège de Toronto (qui deviendra le Knox College après 1858) et de directeur de l’éventuelle Toronto Academy, pensionnat et externat visant à donner aux futurs élèves du collège une formation de niveau secondaire, il accepta sans hésitation. Après la création de l’University of Toronto en 1849, il ne fut plus nécessaire pour le collège de dispenser les cours de Gale ; son poste de professeur fut donc aboli, ce qui lui permit de consacrer tout son temps à la Toronto Academy. Cette dernière, transformée en institution privée, devint prospère sous sa direction avisée. En 1853, il fut élu modérateur de son synode, en reconnaissance de services rendus, mais sa santé chancelante le força, la même année, à prendre sa retraite dans sa ferme de Logie, à Albion Mills, où il fit annoncer l’ouverture d’un pensionnat d’élite. Il mourut un an plus tard, au mois d’avril 1854, laissant derrière lui sa femme et deux enfants.
Les sources concernant la vie d’Alexander Gale sont incomplètes. Les procès-verbaux relatifs aux sessions, consistoires et synodes donnent une idée de sa carrière ; on trouve d’autres détails aux APC, MG 9, D7, 27 et MG 24, D16 ; aux QUA, William Morris papers ; dans les papiers Lee à la National Library of Scotland (Édimbourg), mss 3436/270, 3437/68 ; aux McGill Univ. Arch. (Montréal), Royal Institution for the Advancement of Learning, letter-books and salary returns ; et dans les dossiers Gale aux UCA et aux PCA. Ecclesiastical and Missionary Record for the Presbyterian Church of Canada (Toronto) contient de la publicité pour la Toronto Academy ainsi que des commentaires sur cette institution. Voir aussi E. A. [Kerr] McDougall, « The Presbyterian Church in western Lower Canada, 1815–1842 » (thèse de ph.d., McGill Univ., 1969), et The Presbytery of Hamilton : 1836–1967, T. M. Bailey, et al., compil. (Hamilton, Ontario, 1967).
Deux ouvrages portant le nom de Gale, Address of the commission of the Synod of the Presbyterian Church in Canada, in connection with the Church of Scotland, to the members of that church (Toronto, 1838) et Address of the commission of Synod [...] to the people under their charge (Toronto, 1838), sont des communiqués officiels de l’Église publiés sous sa signature à titre de modérateur et ne doivent pas être considérés comme ses propres publications. En tant que modérateur, Gale adressa aussi au lieutenant-gouverneur, sir George Arthur, une protestation au nom de son Église ; elle fut publiée sous forme de placard et portait le titre de Protest by the moderator of the Synod of Upper Canada, against the rectories established by Sir John Colborne (Hamilton, 1838) ; on en trouve une copie aux UCA. [h. b.]
GRO (Édimbourg), Logie-Coldstone, Reg. of births and baptisms, 18 déc. 1800 ; Reg. of marriages, 23 févr. 1800.— SRO, CH1/2/150, 27 oct. 1827.— UCA, James Croil papers, diary, 1866–1867 : 56, 199.— Croil, Hist. and statistical report (1868), 13, 56–57.— Ecclesiastical and Missionary Record for the Presbyterian Church of Canada, 4 (1847–1848) : 32 ; 5 (1848–1849) : 163–164, 184 ; 6 (1849–1850) : 25, 168, 183, 190 ; 9 (1852–1853) : 25, 113–114, 160 ; 10 (1853–1854) : 102–103.— « Rev. Alex. Gale,
Harry Bridgman, « GALE, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gale_alexander_8F.html.
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Année de la publication: | 1985 |
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