FOSTER, SEWELL (Stephen Sewell), médecin, homme politique, né le 22 novembre 1792 à Oakham, Massachusetts, fils de Samuel Foster et de Patty Wilkings, décédé le 29 décembre 1868 à Knowlton, Québec.

Le 7 février 1813, le jeune Sewell Foster épousa Sally Belknap de Dummerston, Vermont. Deux années plus tard, la Vermont Medical Society lui accordait l’autorisation d’exercer la médecine qu’il pratiqua à Newfane, dans le comté de Windham, Vermont, jusqu’en 1822. Au cours de cette année, les Foster et leurs quatre enfants se joignirent à un groupe de jeunes pionniers qui, suivant les traces d’émigrants de Newfane tels que les Knowlton [V. Paul Holland Knowlton] et les Robinson, avaient décidé de s’aventurer dans une région non colonisée des Cantons de l’Est, les futurs comtés de Shefford et de Brome au Bas-Canada, et désiraient se faire accompagner par un médecin. Foster s’installa pour un an dans la colonie de pionniers de Frost Village (comté de Shefford), déménagea à Waterloo, situé dans le même comté, puis revint à Frost Village pour vivre dans sa ferme.

Foster suivit des cours de médecine dans la ville de Québec et reçut, le 15 février 1830, l’autorisation d’exercer la médecine dans la province. Il dut desservir une clientèle nombreuse car il n’y avait que quelques médecins qui pratiquaient dans la vaste région s’étendant du mont Yamaska jusqu’à la baie de Missisquoi, Stanstead, Sherbrooke et Melbourne. Le gouverneur Dalhousie [Ramsay*] le nomma médecin du bataillon commandé par le colonel John Jones et, du 18 mai 1859 jusqu’à sa mort, il servit avec le docteur John Brown Chamberlin comme coroner associé dans le district de Bedford. Le docteur Foster suivit aussi des cours à la nouvelle faculté de médecine de McGill College, et son ardeur aux études ainsi que son expérience lui valurent des éloges pour sa compétence et des grades honorifiques des universités d’Angleterre et d’Écosse. Après que le Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada eut organisé la profession en 1847, Foster en devint l’un des administrateurs jusqu’à sa démission en 1866 pour raison de santé. Malgré ses nombreuses relations professionnelles, Foster se consacra avant tout à sa pratique privée. Sa bonté envers les patients, son courage inébranlable et l’énergie qu’il dépensait pour les atteindre, que ce fût en canot ou, à travers les forêts, à pied ou à cheval, travaillant nuit après nuit, firent de lui un héros populaire dans les Cantons de l’Est.

Foster a été bien plus que le médecin de sa région. Il fut juge de paix et commissaire des petites causes dans le comté de Shefford, de même que fondateur, administrateur et défenseur actif de la Frost Village Academy. Congrégationaliste au Vermont, il devint un partisan enthousiaste de l’Église d’Angleterre, et les évêques Charles James Stewart* et George Jehoshaphat Mountain comptaient parmi ses amis.

Sa position de chef de file dans son milieu et l’appui qu’il accorda au chef du parti conservateur local, Paul Holland Knowlton, l’entraînèrent temporairement dans la politique. Il fut défait aux élections générales de 1834 dans le comté de Shefford. Lorsqu’en 1841 Knowlton fut nommé au Conseil législatif, Foster le remplaça sans peine comme député de Shefford à l’Assemblée, faisant campagne comme candidat unioniste contre Alphonso Wells ; en 1844, il battit le réformiste John Easton Mills. À l’Assemblée, il participait rarement aux débats et, aux élections de 1847–1848, ayant dû concéder la victoire au réformiste Lewis Thomas Drummond*, il retourna avec joie à la pratique médicale.

À l’automne de 1857, Foster déménagea de Frost Village à Knowlton. Le « vieux docteur » y continua d’exercer la médecine et de défendre la cause de l’éducation, de la tempérance et d’autres réformes sociales jusqu’à sa mort, survenue le 29 décembre 1868. Il laissa sa veuve, cinq filles (dont une adoptée) et sept fils, incluant le registraire de Shefford, Hiram Sewell, le sénateur Asa Belknap*, le docteur William Hershall (Herschel) et le juge Samuel Willard. Parmi les rudes pionniers des Cantons de l’Est, Sewell Foster faisait figure de lion. Il se lança de plain-pied dans la vie sociale, juridique, religieuse et politique de sa région, et ses remarquables réalisations, son charisme et son altruisme en firent un des plus remarquables pionniers des Cantons de l’Est.

Elizabeth Gibbs

BCHS Arch., Stephen Sewell Foster papers.— Debates of the Legislative Assembly of United Canada (Gibbs et al.), I–VI (l’auteur a aussi consulté les débats pour l’année 1848, encore à l’état de manuscrits).— Waterloo Advertiser (Waterloo, Québec), 7 janv. 1869.— Canadian biographical dictionary, II : 266s.— F. C. Pierce, Foster genealogy ; being the record of posterity of Reginald Foster, an early inhabitant of Ipswich, in New England [...] (Chicago, 1899).— Cornell, Alignment of political groups, 5, 16, 24.— C. M. Day, History of the Eastern Townships, province of Quebec, dominion of Canada, civil and descriptive, etc. (Montréal, 1869) ; Pioneers of the Eastern Townships : a work containing official and reliable information respecting the formation of settlements ; with incidents in their early history ; and details of adventures, perils and deliverances (Montréal, 1863).— J. P. Noyes, Sketches of some early Shefford pioneers ([Montréal], 1905), 101–103.— E. M. Taylor, History of Brome County, Quebec, from the date of grants of land therein to the present time ; with records of some early families (2 vol., Montréal, 1908–1937), I : 192–195.

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Elizabeth Gibbs, « FOSTER, SEWELL (Stephen Sewell) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/foster_sewell_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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