FLEMING, PETER, ingénieur civil et auteur ; circa 1815–1852.
Peter Fleming était d’origine britannique, d’après ce qu’en dit Thomas Coltrin Keefer* dans le discours qu’il prononça devant la Société canadienne des ingénieurs civils en 1888. Il est l’auteur de deux brochures sur l’arpentage parues à Glasgow, en Écosse, en 1815 et 1820. On retrouve les premières traces de ses travaux comme ingénieur civil en 1829, année où il écrivit d’Albany, dans l’État de New York, au gouverneur du Bas-Canada, sir James Kempt, pour demander un poste. Fleming avait été employé à la construction du chemin de fer de la compagnie Mohawk and Hudson Railway et était encore au service de cette société, mais il préférait un poste dans les Canadas. À sa lettre, il ajouta un rapport sur un projet de canal et de chemin de fer reliant Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec) et Chambly, pour le transport de marchandises et de passagers au delà des rapides de la rivière Richelieu. Ce rapport contenait des dessins détaillés qui sont encore une source d’information sur les chemins à lisses de bois recouvertes de métal sur lesquelles les wagons étaient tirés par des chevaux. La même année, il recommanda le dragage du Richelieu pour éviter la construction d’une écluse et d’un barrage à Saint-Ours. Il fut nommé ingénieur-conseil et surveillant des travaux de dragage qui commencèrent en 1830.
En 1829–1830, Fleming fit les plans d’arpentage et les devis nécessaires à la construction du canal de Chambly, où le travail débuta en 1831. Il ne fut toutefois pas chargé de la surveillance, car il s’était brouillé avec Kempt et les commissaires responsables du canal. En 1830, il avait aussi préparé un plan du port de Montréal, à la demande des commissaire nommés pour y faire effectuer des améliorations.
Fleming fut employé comme ingénieur-conseil lors du creusage des canaux de Williamsburgh et de Cornwall, dans le fleuve Saint-Laurent, en 1834. La même année, il fit des recommandations au sujet des rapides de Chute-à-Blondeau, sur la rivière des Outaouais, en aval de Hawkesbury, dans le Haut-Canada. Il dessina un certain nombre de ponts au cours de la période qui précéda immédiatement l’union des deux Canadas : deux près de Coteau-du-Lac, au Bas-Canada, un à Cap-Rouge et un sur la rivière Saint-Maurice en 1839, puis un autre à Sainte-Anne-de-la-Pérade et un dernier à Bout-de-l’Île en 1840. Cette année-là, il fit le plan des améliorations de l’écluse de Sainte-Anne-de-Bellevue, sur la rivière des Outaouais, et dressa une carte du Saint-Laurent entre l’île Sainte-Hélène et l’île Saint-Paul (île des Sœurs). En 1841, Fleming établit le plan des améliorations à apporter au bassin du canal de Lachine à Montréal. Deux ans plus tard, on le nomma ingénieur en chef des travaux de construction des ponts entre Montréal et Québec ; c’est lui qui avait dressé les plans de certains d’entre eux. Il semble avoir peu travaillé pour le gouvernement après cette date. En 1845, il adressa une pétition au Conseil législatif pour demander un emploi spécialisé dans l’administration publique. Quelques jours plus tard, l’Assemblée législative recevait une pétition dans laquelle Fleming se plaignait qu’il avait été négligé par le gouvernement et le bureau des Travaux publics, que ses plans avaient été monopolisés et que cela lui avait fait subir de lourdes pertes financières. Il demandait une enquête sur ses griefs. L’affaire fut soumise à une commission d’enquête et ne semble pas avoir été plus loin. Fleming fit des plans pour l’amélioration des installations portuaires de Port Hope, dans le Haut-Canada, en 1846, mais on n’y donna pas suite.
Fleming fut parmi les premiers instigateurs d’une grande ligne de chemin de fer traversant le Haut et le Bas-Canada. Dans sa lettre, parue dans le Quebec Mercury en décembre 1830, il avait proposé la construction d’une ligne entre Montréal et le lac Huron, soutenant que le chemin de fer était un moyen de transport plus économique, plus rapide et plus efficace que les canaux. Une carte de Fleming, datée de 1851, représente un projet de ligne principale qui aurait relié Montréal, Bytown (Ottawa) et Kingston, avec des prolongements jusqu’à la baie Géorgienne, Goderich et Windsor, prévoyant ainsi la construction des grandes lignes principales, qui commençait à l’époque.
Fleming s’était remis à écrire. Auteur d’une brochure sur les canaux du Saint-Laurent parue en 1849, il s’était aussi intéressé aux mathématiques qui furent le sujet de deux ouvrages qu’il publia en 1850 et 1851. L’année suivante, Peter McGill présenta une pétition de Fleming au Conseil législatif, dans laquelle il demandait de l’aide pour publier un ouvrage qu’il avait préparé sur les sciences mathématiques. On ne trouve plus aucune trace de lui par la suite.
Peter Fleming fut l’un des nombreux ingénieurs qui vinrent aux Canadas dans les années 1830. Il y travailla plus de dix ans, dressant des plans, dessinant, dirigeant des travaux dans le Haut et le Bas-Canada. Après 1843, il semble être tombé en disgrâce et s’être consacré à d’autres activités.
Peter Fleming est l’auteur de : A system of land surveying and levelling ; wherein is demonstrated the theory, with numerous practical examples, as applied to all operations, either relative to the land surveyor, or civil and military engineer (Glasgow, Écosse, 1815) ; New method of finding the true length of a base line for trigonometrical surveys (Glasgow, 1822) ; Report to the president and directors of the Mohawk and Hudson Railway Company (New York, 1829) ; On the St. Lawrence Canals and gradual diminution of the discharge of the St. Lawrence (Montréal, 1849) ; Geometrical solutions of the quadrature of the circle (Montréal, 1850) ; et Geometrical solutions of the lengths and division of circular arcs, the quadrature of the circle, trisection of the angle, duplication of the cube, and quadrature of the hyperbola (Montréal, 1851).
APC, Coll. nationale de cartes et plans, H1/312–1840 ; H2/300–1829 ; H3/300–1839 ; V1/440–1846 ; RG 4, A1, 216 : 70–71 ; RG 8, I (C sér.), 58 : 204 ; RG 11, A1, 56 : 11/56–3.— Canada, Parl., Doc. de la session, 1891, 10, nº 9.— Canada, prov. du, Assemblée législative, Journals, 1844–1845 : 303, 313 ; Conseil législatif, Journaux, 1844–1845 : 108 ; 1852–1853 : 164.— Quebec Mercury, 7 déc. 1830.— Morgan, Bibliotheca Canadensis, 126.— S. J. Gillis, The Chambly canal : a structural history of the locks (Canada, Direction des parcs et lieux hist. nationaux, Travail inédit, nº 170, Ottawa, 1975).— [T. C. Keefer], « President’s address », Canadian Soc. of Civil Engineers, Trans. (Montréal), 2 (1888) : 9–44.
Courtney C. J. Bond, « FLEMING, PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fleming_peter_8F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
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