FÉZERET, RENÉ, arquebusier, fils de Claude Fézeret, maître serrurier, et de Suzanne Guillebaut, de Saint-Sauveur de La Rochelle, né vers 1642, décédé le 31 juillet 1720 à Montréal.
Sur la foi de quelques entrées dans des livres de comptes de la fabrique, Fézeret a été tenu pour le premier orfèvre de Montréal, mais son activité dans ce domaine se borna à de menues réparations. Par contre, il se qualifia très souvent de premier arquebusier de la Nouvelle-France, entendant sans doute par là le plus ancien. Cette assertion est peut-être exacte, car son père, venu à Québec entre 1643 et 1647, retourna en France avant 1652 et revint à Montréal avec la recrue de 1659. C’est pendant ce séjour en France que Fézeret a probablement appris son métier d’arquebusier.
Fézeret présente un piquant exemple d’ascension sociale. Passer du métier à la bourgeoisie, devenir seigneur et marier sa fille à un représentant de la noblesse de robe, François-Gabriel de Thiersant, demandaient adresse, entregent et persévérance ; Fézeret ne manquait d’aucune de ces qualités. Il fut en outre puissamment aidé par sa femme, Marie Carlié, qu’il avait épousée à Montréal le 11 novembre 1670 ; procédurière acharnée, elle occupa fort la juridiction de Montréal et le Conseil souverain.
Les premières années, Fézeret se contenta d’exercer son métier. Puis il se mit à acquérir des emplacements un peu partout et jusqu’en Louisiane. Il obtint enfin les fiefs Saint-Charles et Bonsecours sur la rivière Yamaska. Il s’adonna avec ardeur à la traite et forma même, en 1703, une société « pour aller continuer la découverte [...] d’une mine d’argent [...] dans la Rivière du Lievre ». D’abord heureux en affaires, il éprouva ensuite de tels revers de fortune que la liste de ses créanciers fut affichée en 1705 dans les trois gouvernements du pays.
Sa femme étant morte en 1717, Fézeret épousa, sept mois plus tard, Marie Philippe, âgée de 45 ans, veuve de Jean Legras, ancien marchand de Montréal. De ses huit enfants du premier mariage, seule lui survécut la plus jeune, Marie-Joseph, baptisée le 17 février 1692 sous le nom de Marie-Rose. Ses trois fils furent « tués et estropiés au service du Roy » en Louisiane. L’aîné de ses petits-fils, François-Henri de Thiersant, épousa la fille d’un académicien ; le cadet, Pierre-François, devint prêtre.
AJM, Greffe d’Antoine Adhémar ; Greffe de Bénigne Basset ; Greffe d’Hilaire Bourgine ; Greffe de Jacques David ; Greffe de Michel Lepallieur ; Greffe de Claude Maugue ; Greffe de Pierre Raimbault.— AJQ, Greffe de Louis Chambalon, 25 oct. 1703.— ANDM, Registres des baptêmes, mariages et sépultures.— Jug. et délib., I, III, IV, passim.— J.-N. Fauteux, Essai sur l’industrie, I : 26.— Ovide Lapalice, Histoire de la seigneurie Massue et de la paroisse de Saint-Aimé (s.l., 1930).— Télesphore Saint-Pierre, Histoire des Canadiens du Michigan et du comté d’Essex, Ontario (Montréal, 1895), 68.— Ramsay Traquair, The old silver of Quebec (Toronto, 1940), 27.— É.-Z. Massicotte, La Saint-Éloi et la corporation des armuriers à Montréal, au xviie siècle, BRH, XXIII (1917) : 343–346 ; Les actes de foi et hommage conservés à Montréal, BRH, XXVI (1920) : 94.
Jules Bazin, « FÉZERET, RENÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fezeret_rene_2F.html.
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Auteur de l'article: | Jules Bazin |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |