Titre original :  Engraving E. L. & G. W. Farrar, Pottery John Henry Walker (1831-1899) 1853, 19th century Ink on paper on supporting paper - Wood engraving 9.5 x 18 cm Gift of Mr. David Ross McCord M930.50.7.333 © McCord Museum Keywords:  Architecture (8646) , industrial (826) , Print (10661)

Provenance : Lien

FARRAR, GEORGE WHITEFIELD (Whitfield), potier, né le 29 avril 1812 à Fairfax, Vermont, fils d’Isaac Brown Farrar et d’Alma Lawrence ; le 25 septembre 1836, à Barre, Massachusetts, il épousa Sophia Adams Winslow, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 28 janvier 1881 à Iberville, Québec.

George Whitefield Farrar appartenait à une famille dont les ancêtres s’étaient établis en Amérique du Nord au xviie siècle, lorsque Jacob Farrar, en (ou vers) 1653, avait quitté l’Angleterre pour le Massachusetts. Au xviiie siècle, le père de George Whitefield s’installa dans le Vermont et ouvrit par la suite une fabrique de poterie à Fairfax. C’est dans cet établissement que George Whitefield fit son apprentissage.

Farrar exerça le métier de potier à Fairfax jusqu’au moment où, dans les années 1850, il traversa la frontière canadienne pour s’établir à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu). D’autres membres de la nombreuse famille Farrar pratiquaient le même métier à cet endroit depuis quelques années et avaient introduit dans la région la fabrication de la poterie de grès. En 1857, à Saint-Jean, il s’associa avec son frère, Ebenezer Lawrence, potier lui aussi. Cette association prit effet le 13 avril 1857, d’après la nouvelle parue dans le News and Frontier Advocate ; elle fut cependant de courte durée, car, moins de trois mois plus tard, Ebenezer Lawrence perdait la vie dans l’incendie du vapeur Montréal sur le Saint-Laurent. George Whitefield Farrar continua d’exploiter son entreprise à Saint-Jean, puis à Iberville, de l’autre côté de la rivière Richelieu, après que le feu eut détruit sa première fabrique en 1876. Ses fils se joignirent à lui, quand ils furent en âge de le faire ; George Henry et Ebenezer Lawrence collaborèrent le plus étroitement à l’entreprise. À divers moments, la fabrique prit le nom des fils, mais Farrar ne cessa jamais de s’y intéresser. Après sa mort, l’entreprise porta le nom de la famille jusqu’en 1926, année où George Henry la vendit. Elle ferma ses portes au début des années 1930.

Les Farrar se servaient d’argile cuite et de grès qui étaient en usage chez les potiers d’Amérique du Nord. Ils fabriquaient presque uniquement des articles utilitaires : tabatières, bouteilles, crachoirs, cruches, théières et beurriers. Les produits de cet ordre étaient de bonne qualité. George Whitefield Farrar reçut une médaille pour ses poteries d’argile cuite qui furent en montre à l’Exposition provinciale de Montréal en 1860 ; sous le nom de ses fils, la fabrique exposa des poteries de grès à l’étranger, à Philadelphie (1876) et à Paris (1878). En 1861, l’entreprise utilisait quelque 500 tonnes d’argile (le grès était importé du New Jersey) et employait 18 ouvriers. Dans les années 1870, elle était dotée d’appareils à vapeur et elle comptait 40 employés ; c’était alors une des plus grosses fabriques de poterie au Canada.

Farrar ne se contenta pas de fabriquer des poteries d’argile cuite brun foncé et de grès émaillé à la cuisson au sel. Il fut le promoteur de la St Johns Stone Chinaware Company, première fabrique de faïence fine au Canada, mise sur pied en 1873. Parce qu’il n’avait jamais fait beaucoup d’argent, comme d’ailleurs la plupart des potiers canadiens, il ne possédait pas les fonds nécessaires pour se lancer dans une entreprise aussi ambitieuse que celle de fonder lui-même une telle compagnie, mais il en fut l’âme dirigeante. Dans une large mesure, les capitaux furent fournis par Edward C. Macdonald, président de la compagnie et « prince du commerce » à Saint-Jean, qui acheta comptant la firme lorsqu’elle fit faillite en 1877. Farrar n’eut de rapports avec la compagnie que durant une courte période – il ne tarda pas à se retirer pour reprendre la direction de sa propre fabrique – mais il avait ouvert à la poterie canadienne une nouvelle perspective, celle de la production commerciale de la faïence fine.

Ex-membre du conseil municipal de Saint-Jean, George Whitefield Farrar mourut en 1881, et le News and Frontier Advocate fit son éloge en ces termes : « Monsieur Farrar éprouva beaucoup de difficultés dans ce pays, mais il se montra [...] toujours enthousiaste dans ses projets. Il fut indiscutablement le promoteur de la St. Johns Chinaware [...], fabrique qui fait à présent de vastes et florissantes affaires, et, comme il ne fut lié que durant une courte période à l’entreprise, les insuccès que celle-ci connut au début ne peuvent certainement pas lui être imputés. »

Elizabeth Collard

Des échantillons de la poterie fabriquée par George Whitefield Farrar et ses fils sont en montre dans quelques musées canadiens, dont le musée national de l’Homme (Ottawa), le musée du Québec, le musée des Beaux-Arts de Montréal, le musée McCord et le Royal Ontario Museum (Toronto).  [e. c.]

AP, St Johns United Church (Saint-Jean-sur-Richelieu), Register of acts of civil status, I : 197.— APC, RG 31, A1, 1861, 1871 censuses, Saint-Jean, Québec.— Arch. privées, Mme Effie Farrar Sutherland (Montréal), Papiers de la famille Farrar.— Canada, Canadian Commission at the International Exhibition of Philadelphia, 1876 Report (Ottawa, 1877).— Montreal Gazette, 5 oct. 1860, 23 sept. 1863.— Morning Chronicle (Québec), 4 juill. 1857.— News and Frontier Advocate (Montréal et St Johns [Saint-Jean-sur-Richelieu]), 24 avril 1857.— Quebec Mercury, 23 juill. 1857.— Canada directory, 1857–1858.— Eastern Townships gazetteer & directory, for the years 1875–76 [...] (Montréal, 1875).— J.-B.-A. Allaire, Histoire de la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu (Canada) (Saint-Hyacinthe, Québec, 1905).— C. H. Chandler et S. F. Lee, The history of New Ipswich, New Hampshire, 1735–1914, with genealogical records of the principal families (Fitchburg, Mass., 1914).— Elizabeth Collard, Nineteenth century pottery and porcelain in Canada (Montréal, 1967).— H. H. Lambart, Two centuries of ceramics in the Richelieu valley : a documentary history, Jennifer Arcand, édit. (Ottawa, 1970), 5–14.— Lura Woodside Watkins, Early New England potters and their wares (Cambridge, Mass., 1950).— Donald Webster, Early Canadian pottery (Toronto, 1971).

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Elizabeth Collard, « FARRAR, GEORGE WHITEFIELD (Whitfield) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/farrar_george_whitefield_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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