EMERSON (Emmerson), THOMAS, médecin et officier dans l’armée et dans la milice, né vers 1762 ; décédé le 14 octobre 1843 à Fredericton.

Thomas Emerson arriva au Nouveau-Brunswick en 1784. C’était alors un célibataire d’un peu plus de 20 ans qui, pendant la Révolution américaine, avait servi en Nouvelle-Écosse dans les Royal Fencible Americans [V. Joseph Goreham*]. On lui concéda des terres le long des rivières Digdeguash et Magaguadavic, mais il ne tarda pas à les vendre pour s’installer à St Andrews, où il exerça la médecine.

Emerson retourna à la vie militaire en 1793, au début des hostilités entre la France et la Grande-Bretagne, lorsque le lieutenant-gouverneur Thomas Carleton* leva le King’s New Brunswick Régiment, qui devait servir dans la province. Il devint aide-chirurgien, titre qu’on remplaça en 1796 par celui, plus impressionnant, de chirurgien adjoint. Il demeura au sein de ce régiment jusqu’à sa dissolution en 1802.

À la reprise des hostilités en 1803, on organisa vite un nouveau régiment : le New Brunswick Fencibles (rebaptisé 104th Foot en 1810). Emerson s’y enrôla comme chirurgien adjoint en août 1804. Apparemment, on l’affecta à Saint-Jean, où il témoigna à un procès en 1806, et à Fredericton, où quelqu’un exécuta une silhouette de lui l’année suivante. C’est justement le 104th Foot qui, en 1813, durant la guerre contre les États-Unis, longea la rivière Saint-Jean et se rendit jusqu’à Québec en raquettes. Cette célèbre expédition de 350 milles, qui dura 24 jours, dut être épuisante pour Emerson, alors dans la cinquantaine. Jusqu’à la fin du conflit, le régiment, posté dans le Haut-Canada, participa à de longues et sanglantes opérations. Il fut dissous à Québec en 1817, mais Emerson allait demeurer lié à l’armée jusqu’à la fin de sa vie : de 1819 à 1843, il servit à titre de chirurgien de bataillon pour la milice du comté d’York.

Emerson retourna après 1817 à la pratique civile à Fredericton. Les registres de la Fredericton Emigrant Society montrent qu’il toucha £7 16s en 1820 pour avoir soigné des gens qui venaient d’arriver dans la province. Le 31 décembre 1825, en qualité de militaire, il obtint une concession de 800 acres « dans la paroisse de Kent, [située] dans le comté d’York » (probablement à Kentville). Cependant, il l’échangea en 1826 contre une maison et un lot situés à Fredericton, rue Carleton, qu’on évaluait à £200 chacun. C’est probablement là qu’il habita et exerça sa profession.

Au début des années 1830, Emerson s’associa au docteur George P. Peters, fils du procureur général Charles Jeffery Peters. Dans son autobiographie, William Teel Baird* rapporte que vers l’âge de 14 ans il allait travailler dans leur dispensaire ; le docteur Emerson avait, dit-il, une grosse clientèle et fut « pendant de nombreuses années l’homme le plus connu de Fredericton ». Membre de l’association provinciale des médecins et chirurgiens, il fit partie en 1832 d’un comité de trois membres qui autorisait les nouveaux médecins à exercer. Il dut connaître la prospérité car il acquit d’autres terres. En 1833, il loua du King’s College un lot de dix acres et, en 1837, il acheta une ferme à New Maryland.

Emerson se maria deux fois. Sa première femme, prénommée Rebecca, mourut en 1832. Deux ans plus tard, le 20 mai 1834, il épousa Ann Bailey, de Fredericton. Il semble qu’aucun enfant ne naquit de ces mariages.

Thomas Emerson mourut le 14 octobre 1843, à l’âge de 80 ans. Il laissait tous ses biens à sa « chère épouse Ann », qui devait, à sa mort, les léguer à la Christ Church (anglicane). On ignore où se trouve sa tombe. Ann Emerson, morte en 1873, fut inhumée dans l’Old Burying Ground de Fredericton.

Roslyn Rosenfeld

APNB, RG 7, RS75, 1843, Thomas Emerson ; RG 10, RS108.— Charlotte Land Registry Office (St Andrews, N.-B.), Registry books, A : 38, 278, 343, 401.— MTRL, Hist. Picture Coll., T 13691.— Saint John Regional Library (Saint-Jean, N.-B.), « Biographical data relating to New Brunswick families, especially of loyalist descent », D. R. Jack, compil. (4 vol., copie dactylographiée ; mfm aux APNB).— York Land Registry Office (Fredericton), Registry books, 15 : 65 ; 21 : 412, 421 ; 29 : 144.— Royal Gazette (Fredericton), 18 oct. 1843.— Commissioned officers in the medical services of the British army, 1660–1960, Alfred Peterkin et al., compil. (2 vol., Londres, 1968).— Merchants’ & farmers’ almanack, 1843 : 53.— W. T. Baird, Seventy years of New Brunswick life [...] (Saint-Jean, 1890 ; réimpr., Fredericton, 1978), 30–31.— L. M. Beckwith Maxwell, An outline of the history of central New Brunswick to the time of confederation (Sackville, N.-B., 1937 ; réimpr., Fredericton, 1984).— Esther Clark Wright, The loyalists of New Brunswick (Fredericton, 1955 ; réimpr., Hantsport, N.-É., 1981).— W. A. Squires, The 104th Regiment of Foot (the New Brunswick Regiment), 1803–1817 (Fredericton, 1962), 189.— W. B. Stewart, Medicine in New Brunswick [...] (Moncton, N.-B., 1974).— Jonas Howe, « The King’s New Brunswick Regiment, 1793–1802 », N.B. Hist. Soc., Coll., 1 (1894–1897), n° 1 : 15.— J. W. Lawrence, « The medical men of St. John in its first half century », N.B. Hist. Soc., Coll., 1, n° 3 : 283–284.

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Roslyn Rosenfeld, « EMERSON (Emmerson), THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/emerson_thomas_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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