EDWARDS, RICHARD, officier de marine et gouverneur de Terre-Neuve, né vers 1715, décédé le 3 février 1795 à Fordwich, comté de Kent, Angleterre.

On a souvent confondu ce Richard Edwards avec un homonyme qui fut, lui aussi, officier de marine et gouverneur de Terre-Neuve. En 1740, Edwards fut nommé lieutenant dans la marine royale. En 1753, il était capitaine et commandait le navire Assistance. Quatre ans plus tard, durant la guerre de Sept Ans, il remplaça Richard Dorrill* au poste de gouverneur de Terre-Neuve. Au cours de son mandat, la flotte sous son commandement s’employa activement à capturer des vaisseaux français ; ces prises rapportaient de gros bénéfices au personnel de la marine et aux fonctionnaires locaux. Il mit sur pied – ou plus exactement, peut-être, il ressuscita – des unités de milice chargées de défendre la colonie contre une éventuelle attaque des Français. Il devait aussi, pour protéger l’île, surveiller attentivement le groupe de plus en plus nombreux des Irlandais sans ressources, dont la loyauté était mise en doute. Tout comme Dorrill, il avait une piètre opinion de ces pauvres gens, mais il ne se conforma pas à l’ordre donné par son prédécesseur de renvoyer tous les voyageurs en Angleterre, à la fin de la saison de la pêche.

En 1760, Edwards céda son poste de gouverneur à James Webb*. En 1778, s’étant joint à la flotte de l’amiral Augustus Keppel, il prit part à la bataille d’Ouessant, au large des côtes de la Bretagne, en tant que commandant du vaisseau Sandwich. L’année suivante, il fut fait contre-amiral de l’escadre bleue et nommé une seconde fois gouverneur de Terre-Neuve, en remplacement du vice-amiral John Montagu. Cette fois encore, Edwards dut s’occuper principalement de la défense de l’île. Des corsaires américains croisaient en grand nombre au large des côtes [V. Jeremiah Coghlan] et plusieurs furent capturés par l’escadre d’Edwards. En mai 1780, grâce aux efforts de l’ingénieur en chef Robert Pringle, Edwards avait recruté un groupe d’environ 400 hommes, les Newfoundland Volunteers, en vue d’assurer la protection de l’île. Ces volontaires se dispersèrent parce que le gouvernement de la métropole refusait d’approuver toutes les clauses de leur engagement, et, en septembre, Edwards autorisa la levée d’une unité d’infanterie provinciale, le Newfoundland Regiment. En outre, il fit construire ou réparer des batteries en vue d’assurer la défense de plusieurs endroits qui, dans le voisinage de St John’s, étaient vulnérables à une attaque venant de la mer. Puisque le commerce avec la Nouvelle-Angleterre et les Antilles avait été interrompu, en plus de ces préparatifs de défense, il se consacra à la tâche de réunir les approvisionnements nécessaires aux habitants de l’île et aux nombreux voyageurs qui passaient par là chaque année.

Dans l’exercice de ses fonctions, Edwards connut des difficultés d’ordre juridictionnel. Bien qu’ils ne fussent autorisés qu’à entendre les appels concernant les causes en matière civile, Edwards et ses représentants, en pratique, jugeaient les affaires civiles et criminelles dès 1780. Cette situation, dans une large mesure, découlait du statut particulier de Terre-Neuve, où les pouvoirs juridictionnels n’étaient pas clairement définis, et elle dura aussi longtemps que tous voulurent bien accepter les jugements rendus. L’opposition, à laquelle il fallait s’attendre, survint en 1780, alors qu’un groupe de marchands d’Exeter refusèrent de se soumettre à une décision et intentèrent un procès au gouverneur. Finalement, l’affaire fut réglée par arbitrage, mais elle avait mis en lumière les lacunes de l’administration civile dans l’île. Ce système continua néanmoins d’exister bien après qu’Edwards eut quitté Terre-Neuve.

En avril 1782, par suite de la démission de lord North, premier ministre britannique, Edwards abandonna son poste de gouverneur et fut remplacé par John Campbell. Il fut promu vice-amiral de l’escadre blanche en février 1787, et, l’année suivante, il fut nommé commandant en chef des mouillages de Medway et de Nore. Sa nomination au poste d’amiral de l’escadre bleue, en 1794, marqua la dernière étape de sa carrière.

Frederic F. Thompson

Metropolitan Toronto Library, Richard Edwards letterbooks, 1779–1781.— Charnock, Biographia navalis, VI : 105.— A. H. McLintock, The establishment of constitutional government in Newfoundland, 1783–1832 : a study of retarded colonisation (Londres et New York, [1941]), 59–62.— G. W. L. Nicholson, The fighting Newfoundlander ; a history of the Royal Newfoundland Regiment (St John’s, [1964]).— Paul O’Neill, The story of StJohn’s, Newfoundland (2 vol., Erin, Ontario, 1975–1976), I : The oldest city, 95s., 137s.— Charles Pedley, The history of Newfoundland from the earliest times to the year 1860 (Londres, 1863), 130, 136.— Prowse, History of Nfld. (1895), 349–351.

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Frederic F. Thompson, « EDWARDS, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/edwards_richard_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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