Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3030096
DUCKWORTH, sir JOHN THOMAS, officier de marine et gouverneur de Terre–Neuve, né le 9 février 1747/1748 à Leatherhead, Angleterre, fils du révérend Henry Duckworth et de Sarah Johnson ; en juillet 1776, il épousa Anne Wallis, enfant unique et héritière de John Wallis, de Camelford, Angleterre, et ils eurent un fils et une fille, puis le 14 mai 1808, Susannah Catherine Buller, fille de William Buller, évêque d’Exeter, et de ce mariage naquirent deux fils ; décédé le 31 août 1817 à Plymouth, Angleterre.
Issu d’une vieille famille terrienne, John Thomas Duckworth, dans son enfance, fréquenta l’Eton College ; puis, à l’âge de 11 ans, sur l’invitation d’Edward Boscawen*, il décida d’entrer dans la marine royale. Le 24 juillet 1759, à Portsmouth, il montait à bord du navire de ligne de Boscawen, le Namur. Ayant ensuite servi à bord du Prince of Orange, il passa, à Chatham, le 5 avril 1764, à un navire de 50 canons, le Guernsey. Ce dernier était le navire amiral du commodore Hugh Palliser*, nommé depuis peu gouverneur de Terre–Neuve. C’est donc alors qu’il était encore jeune midshipman que Duckworth vit pour la première fois l’île où, un demi–siècle plus tard, il retournerait comme gouverneur. Il vécut deux années heureuses et enrichissantes à bord du Guernsey. Palliser fut l’un des gouverneurs les plus compétents de Terre–Neuve au xviiie siècle. Joseph Gilbert, cartographe accompli, était officier de navigation à bord du Guernsey, tandis que Michael Lane, qui, à titre d’hydrographe, suivrait plus tard James Cook* à Terre–Neuve, était le maître d’école affecté au navire.
Duckworth passa ses examens de lieutenant de vaisseau le 13 mai 1766 et fut officiellement nommé à ce grade le 14 novembre 1771. Après qu’eut éclaté la Révolution américaine, il combattit en Amérique du Nord et aux Antilles, à titre de lieutenant en premier de la frégate Diamond. Le 16 juin 1780, il était promu capitaine, et, peu après, il devenait capitaine de pavillon de sir George Brydges Rodney, amiral de l’escadre des Antilles, à bord du Princess Royal. Il vécut « sur terre » pendant la période de paix, puis il fut nommé, en 1793, commandant de l’Orion, navire de 74 canons, au sein de la flotte de la Manche, aux ordres de l’amiral lord Howe. Il participa à la victoire remportée aux dépens de la flotte française au large de l’île d’Ouessant, le glorieux 1er juin 1794. Pendant les années suivantes, au cours de cette longue guerre, Duckworth commanda des navires et des escadres dans les eaux territoriales de la Grande–Bretagne, aux Antilles et dans la Méditerranée. En avril 1800, il intercepta un gros convoi espagnol, richement chargé, au large de Cadix, et l’on dit que sa part du butin, en argent, s’élevait à £75 000. L’année suivante, il était créé chevalier. Commandant en chef de la station de la Jamaïque de 1803 à 1805, il fut nommé vice–amiral le 23 avril 1804. Au début de 1806, Duckworth se trouva engagé dans le blocus de Cadix ; il l’interrompit pour prendre en chasse une escadre française, qu’il poursuivit à travers l’Atlantique, jusqu’aux îles Leeward, et, le 6 février, il la détruisit au large de Saint–Domingue (île d’Haïti). Les deux chambres du Parlement l’en remercièrent ; de la chambre des Communes, il reçut une pension annuelle de £1 000, et, de la ville de Londres, le droit de cité. L’année suivante, il conduisit dans les Dardanelles une escadre qui portait des conditions de paix à la Sublime Porte, mais, et sans qu’il y fût pour rien, il dut faire demi–tour avant d’atteindre Constantinople (Istanbul) ou de rejoindre le potentat turc.
Le 26 mars 1810, Duckworth fut nommé gouverneur de Terre–Neuve et commandant en chef de l’escadre qui croisait dans ses eaux. Touchant à la fin de sa longue carrière, riche et remarié depuis peu seulement, il semble avoir hésité à accepter le commandement d’une escadre relativement petite, dans une station plutôt éloignée. Sa nomination fut adoucie par sa promotion au grade d’amiral, et, à bord de son navire amiral, l’Antelope, de 50 canons, il entrait dans le port de St John’s le 9 juillet, après une « très ennuyeuse traversée » de 27 jours. À ce moment–là, la juridiction du gouvernement de Terre–Neuve s’étendait, outre à l’île elle–même, à la côte du Labrador, à l’île d’Anticosti et aux îles Saint–Pierre et Miquelon, prises aux Français. Les frégates, sloops et schooners de Duckworth furent largement dispersés dans toutes ces eaux, qu’ils patrouillèrent du détroit de Davis au golfe du Saint–Laurent. Le gouverneur lui–même demeura à St John’s, dont il ne sortit qu’en août 1810, pour une tournée des petits villages de pêcheurs du nord de Terre–Neuve et de la côte sud du Labrador, la première qu’un gouverneur eût effectuée depuis 30 ans.
Terre–Neuve était alors en pleine période de transition, passant de l’état d’établissement de pêche saisonnier à celui de colonie permanente, et Duckworth devait présider de son mieux à cette transformation. L’île comptait une population de quelque 30 000 âmes, fortement concentrée sur les rives des baies de l’est et dans la presqu’île d’Avalon ; 7 000 personnes environ vivaient dans la capitale déjà ancienne de St John’s. Mais, bien que la pêche saisonnière, naguère très largement prédominante, connût un rapide déclin, les vieilles lois visant à empêcher l’île de devenir une colonie de peuplement étaient encore officiellement en vigueur, et Terre–Neuve manquait de beaucoup d’institutions propres à une contrée établie. Le gouverneur, par exemple, n’y séjournait encore que durant l’été, et il exerçait son autorité sans le concours – ce qui n’allait pas toujours sans problème – d’un conseil consultatif et d’une chambre d’assemblée élective. Le gouvernement de Londres, cependant, commençait à faire face aux changements, et, en 1811, le Parlement adopta une loi autorisant la remise des graves situées dans le havre de St John’s à des intérêts privés. Duckworth y fit arpenter les terres désignées, qu’au cours d’enchères publiques il loua pour une période renouvelable de 30 ans, à condition que les édifices qui y seraient construits fussent de pierre ou de brique, les rues, d’une bonne largeur, et des égouts satisfaisants, installés [V. Thomas George William Eaststaff*]. Il proposa de consacrer les loyers annuels aux « besoins les plus urgents » de Terre–Neuve, soit, à son avis, la nomination de meilleurs magistrats et l’accroissement du nombre des missionnaires.
En 1812, Duckworth reconnut le caractère désuet des anciennes lois favorisant la pêche saisonnière : « il n’est plus question de choisir entre deux systèmes, car celui que justement l’on favorisait n’existe plus ». Mais il ne croyait pas qu’un mode de gouvernement colonial complet, doté d’une législature, s’imposât ou fût même désiré par la population. Il s’opposa vigoureusement à ce que l’on transmît des pouvoirs politiques à l’élite, de plus en plus revendicatrice, du commerce et des professions libérales à St John’s. Le docteur William Carson* devint particulièrement odieux à Duckworth : dans ses brochures, il s’attaquait aux pouvoirs arbitraires du gouverneur et réclamait pour Terre–Neuve une législature élective. Duckworth dénonça ces écrits comme indécents et diffamatoires et se buta « péremptoirement » dans sa « détermination » de ne pas renommer Carson chirurgien du corps de milice locale, les Loyal Volunteers of St John’s.
Par ailleurs, Duckworth contribua à la création et au progrès de certaines institutions indispensables à une société policée. Il s’intéressa beaucoup à la construction et à la réparation d’églises, de Twillingate, sur la côte nord–est, à la presqu’île de Burin et à la baie de Fortune, sur la côte sud. L’église anglicane de St John’s retint particulièrement son attention. Comme tous les bancs en étaient loués, ses soldats et ses marins devaient se tenir debout dans les bas–côtés, et les pauvres étaient entièrement exclus de l’église. Une subvention de £250 fut versée à l’église en 1812, après qu’elle eut été réparée et agrandie selon ses désirs. Il pressa l’archevêque de Cantorbéry d’envoyer des missionnaires en plus grand nombre, des gratifications et des pensions gouvernementales étant disponibles pour eux, et en recruta certains dans le Devon, en Angleterre, où il s’était installé. Duckworth travailla avec le révérend Lewis Amadeus Anspach* à l’amélioration du système scolaire embryonnaire d’alors. En 1811, il se rallia volontiers à la proposition de construire à St John’s un hôpital public, financé par les souscriptions des marchands et une taxe « très raisonnable » imposée aux pêcheurs et aux marins du port.
De tous les gouverneurs de Terre–Neuve, c’est Duckworth qui tenta avec le plus de persévérance de tirer de l’oubli les Béothuks. Dès son arrivée, en 1810, il publia des proclamations ordonnant aux Micmacs, aux Inuit et aux Blancs de bien traiter ces Indiens. Il offrait une récompense de £100 à quiconque nouerait avec eux des relations amicales suivies. En octobre, il donna ordre au lieutenant de vaisseau David Buchan* de mettre à la voile en direction nord, vers la rivière des Exploits, d’y mouiller son schooner, l’Adonis, pour l’hiver, et d’« aller à la découverte des lieux fréquentés par les aborigènes ». Buchan se rendit jusqu’aux wigwams des insaisissables Indiens, mais dut se retirer après le meurtre malencontreux de deux fusiliers marins. Dans son rapport aux autorités de Londres, le gouverneur affirma que, si l’entreprise avait tourné à la tragédie, le zèle et l’endurance de ces hommes méritaient un meilleur sort. Il donna volontiers à son lieutenant la permission d’hiverner à Terre–Neuve, ce qui favoriserait le plus la reprise des recherches au printemps.
Mais, en 1812, éclata la guerre avec les États–Unis ; c’en fut fait de la généreuse entreprise en faveur des Béothuks. Duckworth arriva à St John’s le 16 juillet. Il trouva les habitants de la ville alarmés, dans la crainte d’une descente américaine. Il annula immédiatement le voyage qu’il avait projeté de faire sur la côte sud, donna ordre à tous les navires de guerre d’appareiller et de patrouiller le long des côtes et essaya de mettre la capitale elle–même en état de défense. Avec l’aide d’un comité de défense composé de citoyens, il donna une nouvelle vigueur au corps de milice, dont il accrut les effectifs et qui fut rebaptisé St John’s Volunteer Rangers ; cette unité en arriva à compter plus de 500 officiers et soldats bien entraînés. Il renforça, du côté de la mer, les ouvrages de défense de la ville, et il établit, sur un promontoire situé tout près, un poste chargé de signaler l’approche éventuelle de navires ennemis. Sur la côte, les habitants des petits villages de pêcheurs se groupèrent en compagnies et travaillèrent, sous la direction d’officiers qu’on avait envoyés de St John’s avec des navires de guerre portant du matériel et des ravitaillements, à construire des batteries capables de repousser les navires de course. Quelques communautés seulement furent attaquées, même si les corsaires américains pullulaient dans les eaux terre-neuviennes, et les navires royaux eux-mêmes capturèrent un bon nombre de ces maraudeurs. Quand Duckworth quitta Terre-Neuve pour la dernière fois, à la fin d’octobre, les principaux marchands et habitants de St John’s, à l’exception, bien sûr, du docteur Carson, lui présentèrent une adresse d’adieu, le remerciant des mesures prises en vue de la protection du commerce et des pêches de Terre-Neuve en général, et de St John’s en particulier.
Quels qu’aient été ses succès comme gouverneur, Duckworth ne désirait aucunement que fût prolongé son mandat ; le 2 décembre 1812, de retour chez lui depuis à peine une semaine, il remit sa démission, après qu’on lui eut offert un siège au Parlement, comme député de New Romney, sur la côte du Kent. Il fut fait baronnet le 2 novembre 1813, et, en janvier 1815, il était nommé commandant en chef de la base navale de Plymouth, où il mourut en août 1817. Sa dépouille mortelle fut ramenée à Wear House, sa maison de campagne sur la côte du Devon, et les funérailles eurent lieu l’après-midi du 9 septembre dans l’église de Topsham. Il fut conduit à son dernier repos dans le caveau familial, dans un cercueil recouvert de velours cramoisi et garni de 2 500 clous argentés.
John Thomas Duckworth eut une carrière distinguée, quoique parfois controversée. Pour certains de ses contemporains, c’était un homme généreux et brave, et un habile officier de marine ; d’autres l’accusaient d’être égoïste et de manquer d’esprit de décision. Comme gouverneur de Terre-Neuve, il semble avoir fait preuve de compétence. Il cherchait à obtenir les meilleurs avis, en même temps que les plus impartiaux, sur les problèmes du jour ; il adressait rapidement au gouvernement de Londres des rapports rigoureux, et déploya véritablement beaucoup d’énergie et de résolution durant la crise de 1812. Il comprit clairement que l’époque de la pêche saisonnière était révolue, et que l’avenir appartenait aux habitants qui s’étaient établis à demeure dans l’île, mais il ne vit pas aussi clairement qu’ils allaient vouloir, inévitablement, se gouverner eux-mêmes. Ce n’est pas sans bonnes raisons qu’une des rues principales de St John’s porte le nom de ce gouverneur qui contribua à jeter certaines des bases de l’actuelle ville.
Une masse de documents conservés dans divers dépôts d’archives nous renseignent sur la carrière de sir John Thomas Duckworth, surtout en tant que gouverneur de Terre-Neuve. Durant longtemps, ses papiers, qui remontent à son séjour à Terre-Neuve, ont été conservés chez des particuliers. En 1970, grâce aux efforts du premier ministre d’alors, Joseph Roberts Smallwood, ils ont été achetés pour le compte des PANL, où ils sont maintenant classés sous la cote P1/5, Duckworth papers, files 1–24. La correspondance de Duckworth en tant que gouverneur de Terre-Neuve se trouve également dans les registres de lettres du Department of the Colonial Secretary (PANL, GN2/1, 21–24). Les dépêches provenant de Terre-Neuve et adressées au ministère des Colonies et à l’Amirauté se trouvent au PRO sous les cotes CO 194/49–53 et ADM 1/477. Le journal tenu par l’amiral Duckworth entre 1810 et 1812 se trouve dans la série ADM 50/73 et devrait être étudié conjointement avec le journal de bord de son vaisseau amiral l’Antelope, écrit de 1809 à 1813, qui est dans la série ADM 51/2123. Son testament se trouve au PRO, PROB 11/1598/570.
Le National Maritime Museum (Londres) possède une importante collection de papiers de Duckworth (DUC/1–46) ; la série DUC/16–18 contient les papiers de l’escadre de Terre-Neuve, 1810–1812, et la série DUC/30 est constituée par le registre officiel de la correspondance de Duckworth pour l’année 1812. La Yale Univ. Library, Beinecke Rare Book and ms Library (New Haven, Conn.), Osborn coll., conserve des livres, des lettres, des carnets de commandes et la correspondance des années 1770–1817, de même qu’une autre série de pièces relatives à Duckworth, dont la plus ancienne est datée de 1785. La Univ. of Chicago Library conserve des papiers de Duckworth remontant à l’époque de son séjour à Terre-Neuve, particulièrement ceux qui ont trait aux droits de pêche des Américains et aux problèmes soulevés par la guerre de 1812. Les QUA conservent une collection, petite mais intéressante, des manuscrits de Duckworth, en grande partie de nature familiale. En 1977, les APC ont reproduit sur microfilm une collection des papiers de Duckworth, en y incorporant la petite collection des originaux conservés aux APC et les papiers conservés aux PANL et aux QUA, et en y ajoutant des extraits des documents conservés au National Maritime Museum (APC, MG 24, A45). Depuis, on y a ajouté les papiers de Duckworth conservés à l’Univ. of Chicago.
Les ouvrages imprimés sur Duckworth, surtout pour les années correspondant à son séjour à Terre-Neuve, sont peu abondants, et il n’existe pas de biographie complète du personnage. Les notices biographiques contenues dans les dictionnaires sont relativement complètes, sauf pour la carrière terre-neuvienne de Duckworth. La plus judicieuse est celle du DNB. La biographie écrite par James Ralfe dans The naval biography of Great Britain [...] (4 vol., Londres, 1828), 2 : 283–301, est peu digne de foi et incomplète sur plusieurs points. Elle s’inspire en bonne partie d’une notice nécrologique parue dans le Gentleman’s Magazine, juill. déc. 1817 : 275, 372–374. Une autre notice nécrologique a paru dans le Naval Chronicle, 38 (juill.–déc. 1817) : 262–264, lequel avait déjà publié « Biographical memoir of Sir John T. Duckworth, K. B [...] », 18 (juin.-déc. 1807) : 1–27.
Pour retracer la carrière de Duckworth à Terre-Neuve, les ouvrages d’histoire générale suivants ont été utiles : L. A. Anspach, A history of the Island of Newfoundland [...] (Londres, 1819) ; The Cambridge history of the British empire (8 vol., Cambridge, Angl., 1929–1959), 6 ; Joseph Hatton et Moses Harvey, Newfoundland : its history, its present condition, and its prospects in the future (Boston, 1883) ; Paul O’Neill, The story of St. John’s, Newfoundland (2 vol., Erin, Ontario, 1975–1976) ; Charles Pedley, The history of Newfoundland from the earliest times to the year 1860 (Londres, 1863) ; Prowse, Hist. of Nfld. (1895). Les PANL ont publié [L. A. Anspach], Duckworth’s Newfoundland : notes from a report to Governor Duckworth by Rev. Louis Amadeus Anspach ([St John’s, 1971]). Voir aussi la Royal Gazette and Newfoundland Advertiser (St John’s), 1810–1812, pour les avis de cérémonies officielles, les adresses et les proclamations. [w. h. w.]
W. H. Whiteley, « DUCKWORTH, sir JOHN THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/duckworth_john_thomas_5F.html.
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Auteur de l'article: | W. H. Whiteley |
Titre de l'article: | DUCKWORTH, sir JOHN THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |