Titre original :  François-Prosper de Douglas

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DOUGLAS, FRANÇOIS-PROSPER, chevalier de DOUGLAS, officier dans les troupes régulières françaises, né le 21 février 1725 à Montréal, dans le Bugey (dép. de l’Ain, France), fils de Charles Douglas, comte de Douglas, syndic de la noblesse de Bugey et officier, et de Marie-Anne de Lilia, décédé à Nantua, France, le 26 avril 1781.

Fidèle à la tradition familiale, François-Prosper Douglas choisit la carrière des armes. En 1743, il était lieutenant en second dans le régiment du Languedoc ; il fut promu lieutenant l’année suivante et prit part, par la suite, à plusieurs campagnes en Europe. En 1746, il devint capitaine d’une compagnie dans le 2e bataillon de son régiment ; c’est à ce poste qu’il arriva au Canada, en 1755, avec les troupes françaises aux ordres de Dieskau*.

Les états de service de Douglas paraissent peu dignes de remarque, bien qu’il ait participé à plusieurs engagements pendant la guerre de Sept Ans. Il était au lac Saint-Sacrement (lac George) en 1755, à la prise du fort Chouaguen (ou Oswego ; aujourd’hui Oswego, New York) en 1756, et à Carillon (Ticonderoga, New York) en 1758. D’après la liste des pertes, il fut très légèrement blessé au cours de cette dernière bataille. Dans ses lettres à sa famille, il ne fait pas mention de sa blessure, se plaignant seulement des misères qu’il avait endurées depuis son arrivée au Canada, où les soldats devaient être « sur pied » tant que les saisons le permettaient. Sa blessure peut bien, néanmoins, avoir été la raison de sa nomination à l’ordre de Saint-Louis, dont il fut fait chevalier le 20 octobre 1758.

Pendant le siège de Québec, l’année suivante, Douglas commanda en second un détachement qui, sous la conduite de Jean-Daniel Dumas, tenta de déloger les Britanniques de Pointe-Lévy (Lauzon) dans la nuit du 12 au 13 juillet. Ce détachement était formé d’Indiens, de réguliers, de miliciens, d’habitants de la ville et de quelques séminaristes ; un loustic le baptisa « la Royale Syntaxe ». La troupe se dispersa dans le noir ; ses hommes, se prenant réciproquement pour l’ennemi, se tirèrent dessus et se retirèrent précipitamment sans avoir attaqué les Britanniques. On ne sait pas si Douglas fut pour quelque chose dans ce lamentable échec. Il paraît avoir eu le commandement du poste de Samos, qui fit feu sur la flotte britannique pendant le débarquement de l’anse au Foulon, le 13 septembre, et qui fut abandonné quand les hommes de Wolfe* l’attaquèrent. Une note ministérielle dans le contrôle des capitaines le décrit comme « servant bien. Officier] bon capitaine sans autre talent. » Ses états de service au Canada semblent confirmer ce jugement.

Douglas se fit davantage remarquer pour avoir été l’un des rares officiers des troupes régulières (moins de 20 au total) qui épousèrent des Canadiennes. Montcalm*, qui en général désapprouvait ces alliances, parce que les officiers en prenant des épouses d’un rang social inférieur mettaient leur carrière en danger, approuva cependant le mariage de Douglas. Charlotte de La Corne, que Douglas épousa le 13 avril 1757, était d’ascendance noble par son père, Louis, dit La Corne l’aîné, et par sa mère, Élisabeth de Ramezay. Montcalm la dépeignit comme « Une demoiselle de Condition tres bien apparentée dans la Colonie ayant une fortune honnete ». À cause de sa noblesse, Douglas, de son côté, aura certainement été considéré, au Canada, comme un excellent parti.

Il retourna en France, après la Conquête, avec sa femme et ses enfants. Deux fils lui étaient nés au Canada, Louis-Archambaud, futur chevalier de Saint-Louis, qui fut emprisonné en 1794, pendant la Terreur, et Charles-Luc. Un autre enfant naquit en Touraine où Douglas vécut pendant quelque temps à son arrivée en France. En 1763, il s’embarqua pour la Corse ; il y demeura six ans, prenant part à plusieurs opérations militaires. Puis il se fit admettre à la retraite et rentra en France. Par la suite, il eut le désir de revenir au Canada pour s’établir dans la seigneurie de Terrebonne, qu’il avait héritée de son beau-père, mais il ne put réaliser ce projet et mourut en 1781, à Nantua, près du lieu de sa naissance.

Susan W. Henderson

AMA, SHA, A1, 3 457, no 60 ; Xb, carton 77 (copies aux APC).— AN, Col., C11A, 120 ; F3, 15, pp.172, 275 (copies aux APC).— ANQ-M, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Montréal, 13 avril 1757.— Coll. des manuscrits de Lévis (Casgrain), III : 131.— Doreil, Lettres (A. Roy), ANQ Rapport, 1944–1945, 3–32.— Journal du siège de Québec (Æ. Fauteux), ANQ Rapport, 1920–1921, 170, 229.— Æ. Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 229.— La Chesnaye-Desbois et Badier, Dict. de la noblesse (1863–1876), VI : 989.— Tanguay, Dictionnaire.— Stanley, New France, 224.— Pierre Gauthier, De Montréal (en Bugey) à Montréal (au Canada), RHAF, III (1949–1950) : 30–44.— Officiers du régiment de Languedoc, BRH, LI (1945) : 285.— P.-G. Roy, Les officiers de Montcalm mariés au Canada, BRH, L (1944) : 260, 280s.

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Susan W. Henderson, « DOUGLAS, FRANÇOIS-PROSPER, chevalier de DOUGLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/douglas_francois_prosper_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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