DONKIN, JOHN GEORGE, soldat, constable de la Police à cheval du Nord-Ouest, auteur et journaliste, né le 7 juin 1853 à Morpeth, Angleterre, fils d’Arthur Scott Donkin, médecin, et de Mary Moor, décédé le 3 janvier 1890 à Alnwick, Angleterre.

Dans sa jeunesse, John George Donkin eut, semble-t-il, l’intention de suivre les traces de son père et d’entrer dans la profession médicale. Il travailla pendant un certain temps à titre d’aide-médecin dans le nord de l’Angleterre, mais négligea de terminer des études en règle. Il tâta du journalisme avant d’entrer dans l’armée où il fit du service pendant deux ans comme simple soldat dans les 17th Lancers.

Donkin arriva au Canada en avril 1884 avec peu d’argent et sans projet. Ayant entendu parler des possibilités de travailler dans des fermes au Manitoba, il se joignit à un groupe d’immigrants et partit pour Brandon où il s’engagea chez un fermier de la région. Il s’aperçut bientôt que l’agriculture n’était « pas [son] fort » . Décidant de « tenter [sa] chance » dans la Police à cheval du Nord-Ouest, il s’engagea en qualité de constable à Winnipeg, le 30 septembre 1884. Il reçut probablement quelques cours sur les obligations d’un agent de la paix, bien qu’à cette époque, la formation consistât surtout à faire des exercices tactiques, à pratiquer le tir à l’arme portative et à apprendre à soigner et à dresser les chevaux. Après quelques semaines d’entraînement à Regina, Donkin fut muté au nord, à Prince Albert (Saskatchewan), en décembre 1884. Comme il demeura à cet endroit pendant toute la durée de la rébellion du Nord-Ouest, il ne participa pas aux combats. Nommé infirmier du poste, il eut cependant l’occasion de tirer parti de son expérience médicale antérieure.

Après la rébellion, Donkin revint à Regina où il fit partie du groupe de gardiens chargés de la surveillance de Louis Riel pendant les semaines qui précédèrent son exécution en novembre 1885, événement auquel n’assista pas Donkin. Promu caporal en 1886, il passa le reste de son temps de service dans les postes isolés de Wood Mountain, de Carlyle et de Souris River, tous trois en Saskatchewan. Après avoir servi près de quatre ans dans la Police à cheval du Nord-Ouest, Donkin demanda la permission d’acheter sa démobilisation avant la fin de sa période d’engagement de cinq ans. On n’accordait pas toujours cette autorisation, surtout s’il manquait des effectifs dans le corps policier ; on donna cependant congé à Donkin le 12 mars 1888. Peu de temps après, il retourna en Angleterre où il trouva de nouveau du travail comme journaliste.

Donkin serait tombé dans l’oubli s’il n’avait pas publié, un an après son retour en Angleterre, un compte rendu de son expérience intitulé Trooper and redskin in the far north-west : recollections of life in the North-West Mounted Police, Canada, 1884–1888. En tant que constable ordinaire, il avait servi pendant la rébellion, il avait été en rapport étroit avec Riel et avait vécu la vie d’un policier de la gendarmerie du Nord-Ouest pendant les premières années de la colonisation dans l’Ouest. Dans son livre cependant, on retrouve peu de la fierté, de l’héroïsme et du romantisme qui caractérisent en grande partie la littérature de l’époque sur la Police à cheval du Nord-Ouest. Dès son arrivée dans les Prairies, Donkin fut frappé du contraste qui existait entre sa propre expérience et la description du pays par ces « journalistes globetrotters » qui avaient parlé de ses « merveilleuses splendeurs ». Il décrivit sans enjolivures la vie quotidienne dans le corps policier, la rigueur du climat, les établissements rudimentaires des Prairies et la solitude des détachements policiers. Avec le souci du détail, il raconta son expérience d’une façon franche et critique, laissant un document précieux, non seulement sur la Police à cheval du Nord-Ouest, mais aussi sur l’Ouest du Canada, à une époque importante de son développement.

Donkin s’adonna à l’alcool, habitude qui explique probablement l’instabilité de sa carrière. Sa mort prématurée survint quelques mois après la publication de son livre. Malade et sans le sou, il mourut à l’hospice d’Alnwick d’une « inflammation des poumons aggravée par l’abus de l’alcool ».

S. W. Horrall

John George Donkin est l’auteur de Trooper and redskin in the far north-west : recollections of life in the North-West Mounted Police, Canada, 1884–1888 (Londres, 1889 ; réimpr., Toronto, 1973).

Arch. de la Gendarmerie royale du Canada (Ottawa), Service file 1094 (J. G. Donkin).— General Register Office (Londres), Death certificate, J. G. Donkin, 3 janv. 1890.— Manitoba Daily Free Press (Winnipeg), 12 mars 1890.

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S. W. Horrall, « DONKIN, JOHN GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/donkin_john_george_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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