DONALD, LOUISA ANNE (Thomson), réformatrice sociale, baptisée le 27 février 1844 à Huntly, Écosse, fille de William Donald et d’Anne Milne ; le 20 octobre 1870, elle épousa Robert Thomson (décédé en 1914), courtier maritime, et ils eurent deux fils, dont l’un mourut bébé, et deux filles ; décédée le 25 mai 1915 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.
En 1849, William Donald, maître d’école devenu ministre presbytérien, s’installa avec sa famille à Saint-Jean, où Louisa Anne fit ses études. En 1870, elle épousa l’un des grands hommes d’affaires de la ville, ce qui la libéra d’un bon nombre des charges domestiques qui auraient pu limiter son activité dans la sphère publique. Comme d’autres citoyens en vue, elle s’engagea à fond dans le mouvement local de réforme. « Il y avait peu de dames à Saint-Jean qui s’intéressaient davantage au bien collectif », noterait une nécrologie. Mme Thomson donna temps et soutien « au bénéfice d’à peu près tous les mouvements voués à l’amélioration des conditions locales ou au soulagement des infortunés ».
Louisa Anne Thomson prêta son concours à bon nombre des principales organisations philanthropiques de Saint-Jean : elle fut administratrice au Victorias Order of Nurses et à la Croix-Rouge, appartint au conseil du Home for Aged Females, au comité féminin du Saint John Protestant Orphan Asylum, au conseil d’administration de l’Associated Charities of Saint John et à la Saint John Anti-Tuberculosis Association. Elle fut active aussi dans des groupes de femmes à vocation plus résolument politique, soit la Women’s Enfranchisement Association [V. Emma Sophia Skinner], à titre de membre, et le Women’s Canadian Club, en qualité de vice-présidente. Par ailleurs, elle fut membre associée de la Natural History Society of New Brunswick et se dévoua pour la congrégation presbytérienne St Stephen.
Ce fut à la tête du Saint John Local Council of Women que Mme Thomson fut le mieux en mesure d’influer sur le cours des activités de bienfaisance et de réforme à Saint-Jean. Trésorière de ce conseil local à compter de 1895, elle en devint présidente en janvier 1898 et le resta jusqu’en janvier 1901. Dans la première année de sa présidence, le Local Council fit des démarches auprès du conseil municipal pour l’achat d’un fourgon de patrouille et offrit 200 $ à cette fin ; cependant, le conseil municipal refusa la somme. En outre, le Local Council appuya une pétition dans laquelle l’Union chrétienne de tempérance des femmes demandait au conseil municipal de la ville et du comté de Saint-Jean d’engager une gardienne de prison. En 1899, donc pendant le deuxième mandat de Mme Thomson à la présidence, le conseil aida à créer la section locale du Victorian Order of Nurses et à garantir les fonds nécessaires pendant sa première année d’existence, et forma l’Associated Charities of Saint John, qui chapeautait les groupes et organismes de bienfaisance de toute la ville. La même année, il mit sur pied un programme de secours et d’entraide pour les familles doukhobors qui débarquaient à Saint-Jean, initiative pour laquelle le National Council of Women of Canada lui décernerait une mention spéciale en 1902. À la suite de l’incendie qui dévasta Saint-Jean en 1899, le Local Council ouvrit un centre de distribution de vêtements et obtint du conseil municipal une subvention de 500 $ à cette fin. Au cours du troisième mandat de Louisa Anne Thomson, le conseil persuada la municipalité d’acheter les terrains adjacents au réservoir d’eau pour arrêter la contamination du système d’approvisionnement de Saint-Jean et réclama des sanctions contre ceux qui crachaient dans les rues et les édifices publics. Ces pressions aboutirent à l’imposition d’une amende de un dollar aux contrevenants et amenèrent le maire à signaler que le Local Council avait beaucoup fait pour améliorer la moralité et la bienséance à Saint-Jean. Malgré ces succès, le Local Council faisait face à l’opposition d’un organisme qui lui était associé et dont Mme Thomson était membre, à savoir la Women’s Enfranchisement Association. Étant donné la tiédeur du Local Council à l’endroit du suffrage féminin, la Women’s Enfranchisement Association le considérait comme un bastion du conservatisme et s’en désaffilierait en 1902.
Toujours en 1902, Louisa Anne Thomson succéda à lady Taylor [Vallance*] à la présidence du National Council of Women. Elle occuperait ce poste jusqu’en 1906, année où elle entamerait un séjour de huit ans à la vice-présidence. Elle fut déléguée au National Council of Women of the United States en 1903 puis au Conseil international des femmes l’année suivante. À titre de présidente, Mme Thomson s’occupa de la gestion du bureau central, du financement, de l’affiliation de nouveaux organismes et de l’assiduité aux réunions du conseil. L’immigration, la santé, les terrains de jeux [V. Mabel Phoebe Peters] et la pénurie d’aides domestiques figuraient au nombre des préoccupations du conseil.
Louisa Anne Donald Thomson mourut d’une maladie cardiaque en 1915, à l’âge de 71 ans.
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Sharon Myers, « DONALD, LOUISA ANNE (Thomson) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/donald_louisa_anne_14F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
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Date de consultation: | 1 décembre 2024 |