DICKSON, SAMUEL, marchand de bois et industriel, né en 1810 dans le comté de Cavan (République d’Irlande), marié et père de cinq filles, décédé le 26 avril 1870 à Peterborough, Ontario.

Samuel Dickson émigra d’Irlande pour s’établir dans la région de Peterborough en 1830 et trouva un emploi comme distillateur chez John Hall, qui était également originaire du comté de Cavan, presbytérien comme lui et homme d’affaires en vue dans la localité. À Peterborough, Hall possédait sur la rivière Otonabee la « Mill Reserve », comprenant une meunerie et une scierie, mais des difficultés financières le forcèrent en 1838 à renoncer à ses droits de propriété. Dickson, reconnaissant les avantages d’un emplacement sur le bord de la rivière du point de vue de la force hydraulique, loua la scierie du nouveau propriétaire et commença d’y produire du bois de pin en 1839.

Il faut chercher la raison de l’expansion de l’entreprise de Dickson dans l’énergie hydraulique dont il disposait en quantité suffisante pour exploiter les moulins sur une plus grande échelle. En 1851, il avait abandonné la Mill Reserve pour construire une nouvelle scierie de l’autre côté de la rivière, dans le canton d’Otonabee. Plus tard, il fit aussi bâtir un moulin à vapeur sur la rive est du lac Little. Peu de temps après, cependant, il le cédait à la firme d’exploitation forestière Ludgate and McDougall en échange du droit d’exploiter des moulins à la vieille Mill Reserve. Dickson avait effectué cette dernière transaction dans le dessein d’acquérir des droits riverains sur les deux bords de l’Otonabee, à un emplacement central disposant de ressources hydrauliques abondantes ; en 1870, il avait accumulé des droits hydrauliques qui lui assuraient la maîtrise presque absolue de la rivière à Peterborough.

L’augmentation de la production des scieries de Dickson s’explique par son habileté à en choisir les emplacements et par la demande sans cesse croissante pour le bois de Peterborough. Au début des années 40, Dickson produisait du bois équarri pour le marché britannique de même que du bois de sciage. Le traité de réciprocité de 1854, en ouvrant aux Canadiens le vaste marché américain, encourageait les marchands de bois comme Dickson à accroître leur production.

L’accès à ce marché entraîna une montée en flèche de la production de bois dans le comté de Peterborough qui, de 11 589 000 pieds de bois qu’elle était en 1851, passait à 63 599 000 en 1861. La scierie de Dickson avait produit, en 1851, 1 000 000 de pieds de bois, dont 800 000 pour l’exportation et le reste pour le marché intérieur. En 1866, en dépit de plusieurs brefs affaissements des prix et de la demande dans le commerce du bois à la fin des années 50 et au début des années 60, la production de la Dickson Lumber Company atteignait 6 000 000 de pieds de bois par an. Pour desservir le marché américain, Dickson expédiait le bois à Port Hope sur le lac Ontario et de là à Albany, New York, le centre de distribution pour les principaux marchés de la côte est des États-Unis.

Dans les années 60, la production de Dickson à Peterborough n’était surpassée que par celles de Campbell and Company à Nassau Mills, de George Hilliard à Blythe Mills et de Ludgate and McDougall au lac Little. Sa firme avait non seulement amélioré ses installations mais avait aussi acquis de nouvelles concessions forestières étendues, déplaçant ses opérations d’abattage de Buckhorn vers le nord, dans les riches forêts de pin des cantons de Cavendish, d’Anstruther, de Harvey et d’Anson. En outre, Dickson avait fait construire une vaste minoterie pour faciliter l’approvisionnement de ses camps et avait bâti, juste au pied de son barrage à Peterborough, une fabrique de lainages.

Le capital investi en 1870 dans l’exploitation de sa scierie se chiffrait à lui seul à $100 000 environ et ses moulins offraient du travail à plus de 150 hommes. Il commençait à exploiter ses vastes terres et ses ressources hydrauliques à d’autres fins industrielles que la production de bois de sciage. Ayant fait entrer en 1865 son gendre, T. G. Hazlitt, comme directeur adjoint dans la compagnie, Dickson se sentait apparemment plus libre de se lancer dans de nouvelles entreprises, de participer plus activement aux affaires publiques et de remplir un rôle plus dynamique au sein de l’Église presbytérienne. Conservateur depuis toujours, il fut élu au conseil municipal de Peterborough en 1870. Mais sa chute, le 25 avril 1870, dans la rivière Otonabee, torrentueuse et regorgeant de bois flotté durant le printemps, mit fin à sa carrière ; il succomba à ses blessures le lendemain.

Peter Gillis

APC, MG 26, A ; MG 55/24, 341 ; National Map Coll., Romaine’s map of the town of Peterborough and village of Ashburnham [...] (1875) ; RG 1, L3 (index) ; RG 31, 1851 census, Otonabee Township ; 1871 census, Ontario, district 56, schedule 6 (industrial census), town of Peterborough.— Thomas White, An exhibit of the progress, position and resources of the county of Peterboro [...] (Peterborough, Ont., [1861]).— Peterborough Examiner (Peterborough, Ont.), 5 mai 1906.— History of the county of Peterborough, Ontario [...] (Toronto, 1884).— A. R. M. Lower, The North American assault on the Canadian forest : a history of the lumber trade between Canada and the United States [...] (Toronto et New Haven, Conn., 1938 ; réimpr., New York, 1968).— T. W. Poole, A sketch of the early settlement and subsequent progress of the town of Peterborough [...] (Peterborough, Ont., 1867).

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Peter Gillis, « DICKSON, SAMUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dickson_samuel_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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