DESLONGRAIS (Delongrais, Des Longraye), NICOLAS, négociant, garde-magasin, originaire de Saint-Malo, France, circa 1734–1758.

Le recensement de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1734 révèle que Nicolas Deslongrais n’a ni femme, ni enfant, ni domestique, ni employé. Il fournit certains produits manufacturés à l’administration de l’endroit. De plus, Deslongrais entretient de bonnes relations avec au moins un haut fonctionnaire du Conseil supérieur de Louisbourg, François-Marie de Goutin. Après le retour de Louisbourg à la France en 1748, Goutin est envoyé à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) à titre de garde-magasin du roi. Il engagera Deslongrais à titre de commis aux écritures. Cependant, Goutin tombe malade peu de temps après et Deslongrais remplit en fait les charges de garde-magasin de 1749 à 1752. À la mort de Goutin en 1752, Deslongrais le remplace officiellement et, à cette occasion, Jacques Prévost* de La Croix, commissaire ordonnateur de l’île Royale, recommande Deslongrais à Rouillé, ministre de la Marine, en le décrivant comme « un jeune homme sage et appliqué ». Mais selon l’historien Henri-Raymond Casgrain*, le témoignage de Prévost est plus compromettant que flatteur pour Deslongrais car Prévost n’était digne d’aucune confiance et il se pourrait que Deslongrais ait été une des créatures servant à couvrir ses exactions. L’historien en déduit que Deslongrais aurait été partiellement responsable de la misère et de la faim dont a souffert la population de l’île Saint-Jean vers 1750. Certaines plaintes des missionnaires contre le garde-magasin tendent à confirmer cette hypothèse.

Après 1754, année où Deslongrais signe comme témoin à une profession de foi, les archives semblent muettes sur son compte. On sait cependant qu’il a quitté l’île Saint-Jean, lorsque les habitants furent déportés à l’automne de 1758. Il débarque en France à La Rochelle en 1759 et repart pour Paris.

Hervé Bélanger

AN, Col., C11B, 38, p. 401 ; Col., C11C, II, p. 118 ; Section Outre-Mer, G1, 411/1, p. 124 ; 466/3A, p. 414 (copies aux APC).— H.-R. Casgrain, Une seconde Acadie, 284.— Harvey, French régime in P.E.I., 202.

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Hervé Bélanger, « DESLONGRAIS (Delongrais, Des Longraye), NICOLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/deslongrais_nicolas_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    1 décembre 2024