DESBARATS, GEORGE-ÉDOUARD (baptisé George-Édouard-Amable, aussi appelé George Edward), avocat, imprimeur, inventeur, éditeur, administrateur scolaire et officier de milice, né le 5 avril 1838 à Québec, fils de George-Paschal Desbarats* et d’Henriette Dionne ; décédé le 18 février 1893 à Montréal.

George-Édouard Desbarats perdit sa mère à l’âge d’un an et fut confié à son grand-père Amable Dionne*. En 1846, son père l’envoya étudier au Holy Cross College de Worcester, au Massachusetts. Malgré l’éloignement de sa famille, le jeune Desbarats semble avoir été heureux durant les cinq années qu’il passa dans cet établissement. En 1852, il s’inscrivit au collège Sainte-Marie de Montréal, où il fit sa rhétorique et ses deux années de philosophie. Ayant terminé ses études classiques à l’âge de 17 ans – ce qui était jeune à l’époque –, il entreprit son droit à l’université Laval et revint ainsi dans sa ville natale. Il devint en même temps clerc dans le cabinet de son oncle Jean-Thomas Taschereau, qui lui remit en novembre 1858 un certificat attestant de sa capacité à pratiquer le droit. Comme il était partagé entre l’exercice de sa profession ou l’association à son père, imprimeur, il fit d’abord un voyage en Europe. Au retour, il se présenta aux examens de la faculté de droit et reçut un diplôme du Barreau du Bas-Canada le 2 mai 1859. L’année suivante, soit le 30 avril 1860, il épousa Lucianne (Lucie-Anne) Bossé, fille aînée de Joseph-Noël Bossé, plus tard sénateur et juge.

Plutôt que d’entrer dans le cabinet de Toussaint-Antoine-Rodolphe Laflamme, Desbarats préféra s’initier aux affaires de son père, toujours imprimeur de la reine sous la raison sociale de Desbarats et Derbishire. Durant les cinq années qui suivirent, il prit une part active aux travaux de l’imprimerie et se mêla de près au petit monde des écrivains québécois qui gravitaient autour du Foyer canadien et que son père soutenait comme imprimeur-éditeur. Pendant cette période, les Desbarats publieraient plus d’une douzaine d’œuvres littéraires, historiques, religieuses, biographiques et scientifiques, dont la deuxième édition des Anciens Canadiens (1864) de Philippe-Joseph Aubert* de Gaspé, Histoire de la mère Marie-de-l’Incarnation [...] (1864) de l’abbé Henri-Raymond Casgrain* et Énumération des genres de plantes de la flore du Canada [...] (1864) de Louis-Ovide Brunet*.

En 1865, Desbarats – héritier des entreprises de son père mort l’année précédente – et son associé Malcolm Cameron* – qui avait remplacé Stewart Derbishire* mort en 1863 et qui portait le titre d’imprimeur de la reine – suivirent le gouvernement à Ottawa. Ils établirent leurs ateliers au rez-de-chaussée de l’édifice que Desbarats père avait fait construire rue Sparks et louèrent les chambres qui occupaient une partie des deux étages supérieurs. Desbarats installa en même temps sa famille à Chapel Court, une belle maison qu’il avait fait ériger au coin de la rue Chapel et de l’avenue Daly. En somme, tout s’annonçait très bien pour la jeune firme Desbarats et Cameron, et les Desbarats menaient grand train de vie dans la nouvelle capitale du Canada-Uni, ce qui faisait un peu moins regretter la ville de Québec à Mme Desbarats.

L’année 1868 fut cependant marquée par une tragédie qui allait affecter personnellement Desbarats. À la suite de l’assassinat de Thomas D’Arcy McGee*, à la porte de la pension de la rue Sparks, pendant la nuit du 6 au 7 avril 1868, Desbarats, désireux de perpétuer le souvenir de son ami et locataire, fit apposer une plaque sur le mur de l’édifice, et ce malgré les menaces reçues. Or, le soir du 20 janvier 1869, pendant un bal costumé que donnaient les Desbarats à leur résidence, un incendie criminel détruisit l’immeuble de la rue Sparks et tout le matériel d’imprimerie qui s’y trouvait, ainsi que les exemplaires déjà imprimés, les plaques lithographiques et les illustrations de la première édition de l’ouvrage de l’abbé Charles-Honoré Laverdière*, Œuvres de Champlain. Heureusement, Laverdière avait gardé un jeu d’épreuves à Québec. Loin de se décourager, Desbarats lui permit en 1870 d’imprimer les six volumes de son ouvrage à Québec même où il avait installé cinq ans auparavant un imprimeur, une presse et le matériel nécessaire. Il avait d’autre part de nombreux engagements à Montréal, où il venait de s’associer au graveur William Augustus Leggo* fils et de s’installer au 319 de la rue Saint-Antoine. En outre, le 1er octobre 1869, il avait accepté l’offre que lui avait faite le premier ministre sir John Alexander Macdonald de devenir le premier imprimeur du Canada. Mais l’importance de ses propres affaires d’imprimerie et d’édition à Montréal et à Québec ne lui permit pas de tenir le coup longtemps à Ottawa, d’autant plus qu’il en était rendu à négliger sa famille. Désireux au surplus de voir ses fils prendre un jour la relève, il résigna ses fonctions au printemps de 1870, vendit Chapel Court à Sandford Fleming* et investit les 10 000 $ ainsi recueillis dans le Canadian Illustrated News de Montréal, qui paraissait depuis le 30 octobre 1869. Il emmena sa famille à Montréal et put dès lors donner libre cours à ses projets d’imprimeur-éditeur.

C’est sans aucun doute à Québec que Desbarats avait connu Leggo, qui y avait travaillé dans l’atelier de son père, William Augustus Leggo, avant d’aller se perfectionner à Montréal et à Boston, puis y était revenu et s’était établi graveur sur cuivre et sur acier. Le 12 décembre 1864, les deux associés, qui se présentaient alors comme « graveurs, lithographes et électrotypistes », avaient déposé une première demande conjointe de brevet pour la découverte d’un art nouveau et utile, la leggotypie. Cette méthode se situait dans la suite des travaux de Paul Pretsche sur la galvanoplastie et d’Alphonse Poitevin sur l’« hélioplastie », « procédé de photogravure qui permet de reproduire des dessins au trait ou des gravures sans teinte ». En juin 1869, Leggo avait déposé un brevet pour la photographie grenée, avant de créer la Leggo and Company à Montréal en juillet. Desbarats, pour sa part, avait lancé à la fin d’octobre le Canadian Illustrated News, avec en pleine page une gravure photomécanique traitée par Leggo. « C’était une première mondiale » que cette exploitation « sur une base commerciale d’un moyen de reproduction photomécanique compatible avec la typographie ». Dès l’année suivante, Desbarats allait utiliser la leggotypie pour réimprimer en fac-similé les Œuvres de Champlain. Le 1er janvier 1870, il entreprit la publication de l’Opinion publique, hebdomadaire de 12 pages dont les illustrations, que l’on retrouvait pour la plupart dans le Canadian Illustrated News, son frère jumeau, étaient fournies surtout par les ateliers de photographie de feu Jules-Isaïe Benoît*, dit Livernois, de Québec et de William Notman de Montréal. Les deux magazines étaient néanmoins autonomes ; le Canadian Illustrated News avait comme rédacteur Alexander Robinson et l’Opinion publique, Joseph-Alfred Mousseau* et Laurent-Olivier David*. À partir du 17 septembre, grâce aux ateliers de la rue Saint-Antoine alors dotés d’un ensemble de services qui faisaient de l’entreprise de Desbarats l’une des plus modernes au Canada, on illustra les deux magazines à l’aide de la lithographie, fait encore exceptionnel et reconnu comme tel en Europe. C’est ainsi qu’on doit à Desbarats et à Leggo les trois innovations appliquées à l’impression des périodiques : la leggotypie, la photographie grenée et la photolithographie, qui toutes se situaient dans la chaîne des progrès techniques du xixe siècle pour la communication de masse.

Desbarats et Leggo ne voulaient pas en rester là. Après entente avec Ferdinand Gagnon*, l’Opinion publique absorba en novembre 1870 l’Étendard national, de Worcester, et en fit son édition franco-américaine. Cette année-là, les deux inventeurs projetaient également d’éditer des journaux simultanément dans différentes villes grâce à des fac-similés leggotypiques et à la retransmission télégraphique, et de produire un ouvrage de luxe qui coûtait ordinairement 10 $ pour la modique somme de 0,10 $, puisqu’un seul cliché leggotypique pouvait imprimer 15 000 exemplaires. Si ces projets restèrent en l’état, d’autres se réalisèrent. En 1870, Desbarats fonda le magazine Hearthstone, hebdomadaire littéraire montréalais rédigé par John Arthur Phillips. L’année suivante, il acheta le Dominion Telegraph Institute, qui prépara un grand nombre de télégraphistes du Canada et des États-Unis ; il le dirigea pendant deux ans. Il avait d’ailleurs établi une ligne télégraphique pour relier son bureau de la place d’Armes à son atelier de la rue Saint-Antoine. En 1872, il lança à Montréal le Canada Medical & Surgical Journal et, l’année suivante, le Dominion Printer.

La faible population du Canada des années 1870 ne permettait cependant pas à Desbarats d’atteindre les tirages nécessaires à la rentabilité de ses publications. Il eut alors l’idée d’aller fonder avec Leggo à New York un quotidien illustré car, pensait-il, le tirage dans cette ville pouvait facilement atteindre 50 000 exemplaires. Il organisa à cette fin une puissante société par actions au capital d’un demi-million de dollars, la Union Art Publishing Company. Parmi les 15 administrateurs provisoires se trouvaient Edward Goff Penny* du Montreal Herald ainsi que sir Francis Hincks* et sir Alexander Tilloch Galt. Seuls deux Canadiens de langue française, Honoré Cotté et Edmond-Julien Barbeau, figuraient sur le prospectus. En mars 1873, Desbarats et Leggo purent lancer le New York Daily Graphic, premier quotidien illustré à paraître dans le monde. Même s’il tint le coup jusqu’en 1889, ce journal ne fut publié que quelques mois sous la direction de Desbarats qui, faute de capitaux, dut passer la main à d’autres. Également en mars 1873, Desbarats fonda à Montréal le Canadian Patent Office Record and Mechanics’ Magazine. Chaque numéro de ce mensuel comprenait une première section de 32 pages, consacrée à l’ingénierie, aux manufactures, aux mines et autres industries, et une autre partie de 30 à 50 pages où se trouvait la liste officielle des brevets d’invention déposés à Ottawa, le tout abondamment illustré ; offerte au début pour la modique somme de 1,50 $ par année, cette publication paraissait encore en 1984, malgré de nombreux changements de propriétaire et de nom. En même temps, Desbarats crut le moment venu de créer une autre société par actions, la Desbarats Lithographic and Publishing Company, dans le but d’aider l’édition canadienne et plus particulièrement l’imprimerie et la gravure à Montréal.

Hélas ! tant de recherches, d’inventions et de publications exigeaient toujours plus de capitaux. Les seuls travaux de recherche sur la leggotypie auraient englouti depuis 1867 un quart de million de dollars. Mme Desbarats s’en plaignait déjà dans son journal intime avant 1870. Et l’aventure du New York Daily Graphic mit les affaires de Desbarats au plus mal. Afin de sauver ses périodiques canadiens, il forma en janvier 1874 avec George Bull Burland la Burland-Desbarats Lithographic and Publishing Company. Le Canadian Illustrated News et l’Opinion publique purent ainsi continuer de paraître, mais ce fut la fin du tandem Desbarats-Leggo, ce dernier demeurant à New York. L’insolvabilité de Desbarats fut déclarée le 31 mai 1875. Pour rembourser les créanciers, la famille dut régler la succession de George-Paschal Desbarats, qui avait laissé un solide héritage en propriétés et en valeurs mobilières à sa troisième femme et à ses quatre enfants.

Après s’être retiré de la Burland-Desbarats Lithographic and Publishing Company en 1876, Desbarats décida de repartir à neuf. Il ouvrit un petit atelier dans l’édifice du vieux bureau de poste de la rue Saint-Jacques et passa bientôt dans un local plus vaste de la rue Craig. En 1877, il prit avec lui son second fils, William-Amable, âgé de 15 ans ; un an plus tard, il mit sur pied la Desbarats Printing Company. Puis il se lia en 1879 avec les photographes Notman et Henry Sandham* dans l’Artotype Printing Company, se rendant lui-même à New York pour s’initier à cette nouvelle technique. Les affaires allèrent si bien qu’en 1884 William Cumming Smillie lui demanda de participer à titre de cogérant à la Canada Bank Note Engraving and Printing Company, fondée deux ans plus tôt. En 1888, Desbarats s’associa à son fils William-Amable pour revenir à sa passion ancienne et faire paraître le Dominion Illustrated, premier hebdomadaire au Canada illustré selon le procédé de la gravure en demi-ton. Il avait fallu installer un atelier de photogravure pour publier le magazine. Cette fois encore, Desbarats avait fait appel à des investisseurs de prestige, tels sir Donald Alexander Smith*, Richard Bladworth Angus* et Fleming, respectivement président et administrateurs de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, et le riche armateur Andrew Allan*. Mais ce ne fut pas suffisant pour maintenir longtemps le nouveau magazine, qui cessa de paraître en juin 1893. Malgré tout, Desbarats gardait toujours intact ce besoin de nouvelles techniques à expérimenter. On a d’ailleurs retrouvé des lettres qu’il avait écrites en 1889 à un graveur de Dayton, en Ohio, pleines de renseignements sur des produits chimiques et des alliages pour on ne sait trop quel procédé.

Il ne fait aucun doute que Desbarats avait un tempérament d’inventeur, qui se manifesta dans l’imprimerie et les techniques d’illustration par la photographie et qui se doublait d’un talent d’artiste, comme en témoignent abondamment ses nombreuses éditions de livres et de journaux. On ne peut pas dire qu’il ait été un mauvais homme d’affaires, même s’il a connu la faillite une fois dans sa vie. Il voyait les besoins énormes de son temps dans les domaines de l’imprimerie et des communications, ainsi que les possibilités que de nouvelles inventions comme la photographie allaient pouvoir offrir aux masses de plus en plus alphabétisées. C’était peut-être un rêveur, mais un rêveur conscient de rendre service à l’humanité. À la fin du xixe siècle, les grands magazines illustrés d’Angleterre, de France et des États-Unis étaient toujours limités aux gravures sur bois faites par les artistes, alors que le Canadian Illustrated News fut le premier à « voir » le monde à travers la lentille de l’appareil photographique, lui-même nouvellement inventé. En 1865, l’Amérique du Nord britannique comptait près de 400 journaux, dont la plupart paraissaient sur quatre pages, avec des informations et des annonces publicitaires. Avec Leggo, Desbarats donna un immense apport aux recherches menées en Europe et en Amérique pour adapter la photographie à la feuille imprimée. Ses recherches et ses inventions pour le périodique illustré ne l’ont pas empêché d’être l’imprimeur-éditeur de nombreux livres, dont plusieurs étaient également illustrés. Outre ceux de sa période littéraire québécoise, à ses débuts, on lui doit notamment Bibliotheca canadensis de Henry James Morgan* en 1867, Railway routes from Montreal [...] de George Bemister et Atlas of the Dominion of Canada de Henry Francis Walling en 1875, ainsi que les biographies de Laurent-Olivier David sur Louis-Joseph Papineau*, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau*, sir Louis-Hippolyte La Fontaine* et Mgr Ignace Bourget*, entre autres. De cette façon, Desbarats continuait la tradition de l’imprimeur-éditeur que connaissait l’Amérique du Nord depuis le milieu du xviiie siècle et que les frères Samuel* et John* Neilson ainsi que le fils de ce dernier, Samuel*, avaient si bien illustrée à Québec de 1789 à 1848.

Par ses deux principaux périodiques, le Canadian Illustrated News et l’Opinion publique, Desbarats mit à la disposition des lecteurs, de 1869 à 1883, environ 15 000 images de personnes, de lieux et d’événements de l’actualité canadienne et étrangère. La seule rubrique de la « Canadian portrait gallery » du magazine anglais a compté plus de 300 portraits. Bien que curieux de l’actualité mondiale, les journaux de Desbarats se consacraient avant tout à la jeune Confédération canadienne, à son expansion et à son développement. Le Canadian Illustrated News s’intéressait aux transports et à l’industrie, aux nouveaux territoires habités et à l’épopée du rail. Il dénonçait à l’occasion les logements insalubres et l’absence de services de santé, mais ne voulait pas accepter les unions ouvrières, l’instruction obligatoire ou le suffrage universel. Comme les magazines de l’Angleterre victorienne, il contenait des articles sur la mode féminine, les sports et les enfants. Sur le plan politique, il accordait plus d’attention à l’Europe et surtout à la Grande-Bretagne qu’aux États-Unis, car ses rédacteurs et ses lecteurs étaient d’ascendance britannique. De son côté, l’Opinion publique, fondé par trois patriotes convaincus qui avaient convenu de publier un hebdomadaire illustré, d’inspiration politique et littéraire, mais sans attache partisane, et destiné aux Canadiens français, fut assez différent dès le début. Articles sur la société québécoise, revue de l’actualité, feuilletons, anecdotes et récits revenaient chaque semaine. Et David ne manquait pas de s’inspirer largement de l’idée d’un parti national. Oscar Dunn* continua dans la même optique lorsqu’il fut rédacteur en chef. Desbarats fit de même en 1875, mais ses efforts pour en améliorer la présentation ne réussirent pas à augmenter le nombre d’abonnés, si bien qu’en 1877 on le remplaça par un rédacteur anonyme. Contrairement au Canadian Illustrated News, destiné à une élite anglophone, l’Opinion publique n’a pas su, dit-on, s’adapter à une clientèle précise. Pourtant les, deux magazines cessèrent de paraître en même temps. De toute façon, le contenu des périodiques laisse entendre que Desbarats était conservateur sur le plan social comme sur le plan politique. Dans la vie professionnelle, son honnêteté était sans faille, ce qui fait que ses associés et ses créanciers ne l’abandonnèrent pas et lui firent confiance pendant ses années difficiles. Son courage était à toute épreuve, et il ne s’est pas laissé abattre par les échecs. Il était aussi reconnu pour bien traiter ses employés et ses collaborateurs. D’une grande générosité de cœur et d’esprit, il n’a pas négligé l’activité hors de la profession et des affaires. Il fut président de la Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa, directeur de la Philarmonic Society de Montréal et capitaine du Civil Service Rifle Regiment d’Ottawa. Pendant l’épidémie de variole à Montréal en 1885, il dirigea le comité de citoyens qui créa un hôpital temporaire.

De son mariage avec Lucianne Bossé, George-Édouard Desbarats avait eu deux filles et cinq garçons, dont l’avant-dernier, Jean-Robert-Alexandre, mourut à l’âge de cinq ans, en 1873, au pire moment de la vie professionnelle de son père. Lucianne épousa William De Blaquiere, 6 e baron De Blaquiere, et vécut en Angleterre, alors que Cécile, entrée en religion chez les Religieuses du Sacré-Cœur, fut supérieure de la communauté aux États-Unis et au Canada. L’aîné des quatre fils, George-Joseph, était ingénieur et fut sous-ministre de la Défense nationale ; quant à William-Amable, Édouard-Stanislas-Cirice et Charles-Henri-Hullet, ils s’associèrent à leur père et continuèrent la tradition dans la Desbarats Printing Company et la Desbarats Advertising Agency. En 1970, on trouvait encore deux jeunes de la septième génération dans la Desbarats Printing. La famille Desbarats peut s’enorgueillir de célébrer bientôt son deuxième centenaire dans la profession de Gutenberg. Par ses inventions, ses innovations et ses publications, Desbarats fut un grand imprimeur, parmi les plus importants du Québec et du Canada.

Claude Galarneau

En avril 1858, George-Édouard Desbarats fit une conférence en français au Cabinet de lecture paroissial de Montréal, qui fut publiée en 1860 dans l’Écho du Cabinet de lecture paroissial, 2 : 244–247, 261–265 et 288, sous le titre de « l’Esclavage dans l’antiquité, et son abolition par le christianisme ». Dans ce texte, où sont cités Homère, Aristote, Platon et Virgile, saint Paul et saint Augustin, Las Casas, Peter Claver et François Guizot, se révèlent le juriste, l’humaniste et le chrétien.  [c. g.]

ANQ-M, CE1-51, 6 juin 1873, 21 févr. 1893 ; CM1, 2/8, 25 nov. 1864.— ANQ-Q, CE1-1, 6 avril 1838, 30 avril 1860.— ASQ, Séminaire, 225, no 288 ; SME, 6 oct. 1865 ; Univ., 77, no 18 ; 79, no 10 ; 101, no CL.— AUM, P 58, Q2/22 ; U, 3513–3521, 8944.— Lilian Scott Desbarats, Recollections, W. K. Lamb, édit. (Ottawa, 1957).— Le Canadien, 22 oct. 1869.— Montreal Herald, 26 avril 1872.— L’Opinion publique, 9 mai 1872.— La Presse, 20 févr. 1893.— J. Hamelin et al., la Presse québécoise, 1–3.— Le Jeune, Dictionnaire, 1 : 499–500.— Montreal directory, 1867–1893.— Quebec directory, 1844–1865.— P.-G. Roy, Fils de Québec (4 sér., Lévis, Québec, 1933), 4 : 165–167.— Atherton, Montreal, 3 : 469–473.— Canadian Illustrated News : a commemorative portfolio, Peter Desbarats, édit. (Toronto, 1970).— Thomas Chapais, Cours d’histoire du Canada (8 vol., Québec et Montréal, 1919–1934 ; réimpr., Trois-Rivières, Québec, 1972), 4 : 149–287.— Yves Chèvrefils, « John Henry Walker (1831–1899), artisan-graveur montréalais ; la montée et la chute du premier médium moderne d’illustration : la gravure sur bois de reproduction », (mémoire de m.a., univ. du Québec, Montréal, 1985).— Michel Lessard, « le Studio Livernois, 1854–1974 ; un commerce familial d’art photographique à Québec » (thèse de ph.d., univ. Laval, 1986).— Jim Burant, « Quand une image vaut mille mots : les journaux illustrés et les magazines sont des documents historiques de premier ordre », l’Archiviste (Ottawa), 13 (sept.–oct. 1986) : 6–7.— « 300 ans dans l’imprimerie », le Maître imprimeur (Montréal), 17 (1953), no 5 : 11–15.

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Claude Galarneau, « DESBARATS, GEORGE-ÉDOUARD (baptisé George-Édouard-Amable) (George Edward) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/desbarats_george_edouard_12F.html.

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Auteur de l'article:    Claude Galarneau
Titre de l'article:    DESBARATS, GEORGE-ÉDOUARD (baptisé George-Édouard-Amable) (George Edward)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    1 décembre 2024