DEPÉRET, ÉLIE, prêtre, sulpicien, missionnaire, curé, né à Limoges, France, le 28 juillet 1691, fils de Jean Depéret, marchand, et de Valère Limousin, décédé à Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île (Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec) le 17 avril 1757.
Élie Depéret entra dans la Compagnie de Saint-Sulpice le 27 mai 1712. À son arrivée à Montréal le 22 août 1714, il n’était pas encore prêtre et Mgr de Saint-Vallier [La Croix*] l’ordonna le 21 septembre 1715. On ne peut suivre que difficilement le sulpicien dans l’exercice de son ministère soit auprès des Français, soit auprès des Indiens, à cause de ses multiples déplacements. François Vachon* de Belmont, son supérieur, l’envoya d’abord aider René-Charles de Breslay*, qui, tout en étant curé de la nouvelle paroisse Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île, dirigeait la mission indienne de l’île aux Tourtres, qu’il avait fondée en 1704 pour les Népissingues de la baie d’Urfé et pour les Algonquins de passage. Cette mission fut fermée en 1721, peu après le départ de M. de Breslay, et les Indiens de l’île aux Tourtres furent réunis aux Iroquois de la mission du Lac-des-Deux-Montagnes (Oka, Québec) ; Depéret devint alors curé de Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île.
En 1727, il quitta cette paroisse pour exercer son ministère à la mission d’Oka auprès des Népissingues et des Algonquins, ses anciens néophytes de l’île aux Tourtres, dont il connaissait parfaitement les langues. Il en profita pour apprendre l’iroquois, qu’il parvint à maîtriser avec autant de facilité que les autres langues. Ses nombreux manuscrits en font foi : un dictionnaire et des sermons en langue iroquoise, une grammaire, un catéchisme, des cantiques et des instructions en langue algonquine.
Depéret quitta cette mission en 1734, pour se consacrer au ministère paroissial. Cependant, sa connaissance des langues indiennes – la tradition veut qu’il les possédait toutes – lui permit de retourner à deux reprises auprès des Indiens. En 1746, il accompagna, comme aumônier militaire, les Indiens qui prirent part à l’expédition dirigée par François-Pierre de Rigaud* de Vaudreuil contre les colonies anglaises. De plus, de 1753 à 1754, pendant le voyage que fit en France François Picquet*, fondateur de la mission iroquoise de La Présentation (Ogdensburg, N.Y.), Depéret dirigea cette mission.
Au cours de sa vie, il fut curé de différentes paroisses de la région de Montréal : à Longue-Pointe (1735–1736, 1743–1744), à l’île Dupas (1737–1739), à Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île (1721–1727, 1734–1735, 1740–1742, 1747–1753, 1755–1757). C’est à ce dernier endroit qu’il mourut le 17 avril 1757.
ASSM, Section de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes ; Section des biographies ; Section des manuscrits indiens : Depéret, œuvres en langue algonquine, 2 vol.— Bibliothèque municipale de Limoges (France), État civil, Limoges. 28 juill. 1691.— Allaire, Dictionnaire.— Gauthier, Sulpitiana ; Le diocèse de Montréal à la fin du XlXe, siècle (Montréal, 1900).— André Chagny, Un défenseur de la « Nouvelle-France », François Picquet, le «Canadien » (Montréal, 1913), 78, 197.— Olivier Maurault, Marges d’histoire (3 vol., Montréal, 1929–1930), 111.— J.-A. Ctioq, Anotc kekon, MSRC, 1re sér., XI (1893), sect.
Antonio Dansereau, « DEPÉRET, ÉLIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/deperet_elie_3F.html.
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Auteur de l'article: | Antonio Dansereau |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |