DENISON, ROBERT, soldat, colon, membre de l’assemblée de la Nouvelle-Écosse, né à Mohegan (Montville, Conn.), en 1697, fils de Robert Denison et de Joanna Stanton, décédé à Horton (Hortonville, N.-É.), probablement vers la fin de juin 1765.
Robert Denison passa la majeure partie de sa vie comme officier de milice dans les campagnes menées par la Nouvelle-Angleterre contre les Français et les Indiens. D’abord nommé enseigne de la North Company à New London, Connecticut, en octobre 1728, il passa au rang de capitaine en octobre 1731. Il fut élu à l’assemblée du Connecticut en 1737 et en 1742. En mars 1745, il devint capitaine d’une compagnie qui allait se joindre à l’expédition contre l’île Royale (île du Cap-Breton) [V. sir William Pepperrell] ; il participa à la prise de Louisbourg en juin de la même année.
Denison fut élu à l’assemblée à nouveau en 1751 et devint major du 1er régiment du Connecticut en mars 1755. En août, il assista à un conseil de guerre dirigé par William Johnson* près de l’extrémité sud du lac Saint-Sacrement (lac George) et, au début de septembre, prit part à la bataille contre les troupes françaises sous les ordres de Dieskau. Il fut dégagé de ses fonctions dans la milice le 3 octobre 1755 et siégea à nouveau à l’assemblée l’année suivante.
Les proclamations émises par le gouverneur Charles Lawrence en 1758 et 1759 offrant des concessions gratuites aux immigrants attirèrent des colons du sud-est du Connecticut, avides de terres, vers les rives fertiles de la baie de Fundy, désertées depuis l’expulsion des Acadiens en 1755. Le major Denison était au nombre des agents délégués par les concessionnaires du Connecticut qui se présentèrent devant le Conseil de la Nouvelle-Écosse en avril 1759 pour préparer la venue de 200 familles. Envoyés avec l’arpenteur général Charles Morris* pour inspecter les terres, les agents choisirent un canton de 100 000 acres aux Mines (près de Wolfville), qui fut concédé sous le nom de Horton le 21 mai. Le Conseil devait assurer le transport des colons et de leurs bestiaux, du matériel agricole et des ménages et aussi fournir du blé aux familles nécessiteuses. Robert Denison, qui était en tête de la liste des propriétaires du canton de Horton, reçut 750 acres. La principale flotille composée de 22 navires arriva le 4 juin 1760 et déposa les colons à Horton Landing. Denison fut nommé lieutenant-colonel de la milice du canton de Horton le même jour. Les comités chargés du partage des terres firent en sorte que chacun des propriétaires reçût un lot au village et une portion de terrain marécageux, de terrain élevé et de terre boisée. Horton devint une communauté agricole, échangeant ses produits agricoles et une partie de son bois contre des biens manufacturés du Connecticut.
En 1760, Denison fut nommé juge de paix du comté de Kings. Il devint juge de la Cour inférieure des plaids communs du canton de Horton en août 1761. De 1760 à mai 1765, il s’occupa assidûment des affaires de la Cour des sessions trimestrielles qui tint ses assises à Horton ; cette cour gouvernait le canton et jugeait les délits criminels mineurs. En 1762, il fut le premier à signer une protestation comportant le nom de 63 « colons du comté de Kings originaires de Nouvelle-Angleterre [...] magistrats, députés et autres principaux habitants », qui blâmaient le lieutenant-gouverneur, Jonathan Belcher*, d’avoir violé les promesses faites par l’ancien gouverneur Lawrence, à savoir notamment que les colons posséderaient leur propre gouvernement cantonal et se verraient accorder « toutes les libertés et tous les droits civils et religieux dont [ils] jouiss[aient] auprès des gouvernements de [leur] pays d’origine ». La Cour des sessions trimestrielles allait toutefois demeurer leur principal corps administratif municipal jusqu’en 1879
Denison fut l’un des premiers colons de la Nouvelle-Angleterre à être élu à l’Assemblée de la Nouvelle-Écosse et siégea à partir du 1er juillet 1761. Il appuya Benjamin* et Joseph Gerrish* dans leur lutte contre Belcher qui tentait d’abroger les lois protégeant les débiteurs contre leurs créanciers d’Angleterre. En août 1762, Denison fut démis de ses « fonctions civiles et militaires », c’est-à-dire de son poste dans la milice et probablement de son mandat à la Cour inférieure des plaids communs, à cause de son opposition à Belcher ; il fut nommé à nouveau juge de cette cour pour tout le comté de Kings en février 1764. Il démissionna de l’assemblée en avril 1764 « vu son âge et ses infirmités ».
Denison semble être décédé peu de temps après avoir signé son testament le 25 juin 1765. Il avait épousé Deborah Griswold le 19 octobre 1721 et Prudence Sherman le 4 avril 1733 ; il eut 15 enfants dont plusieurs moururent en bas âge. Il légua à son fils aîné son « fusil du Cap-Breton et son épée à garde d’argent ». Trois autres de ses fils héritèrent de sa propriété en Nouvelle-Écosse.
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Phyllis R. Blakeley, « DENISON, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/denison_robert_3F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
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