DELABORDE (de La Borde, La Borde), JEAN, procureur du roi, né en 1700 ou 1701 dans la paroisse de Saint-Germain-le-Vieux, à Paris, décédé en 1754 à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton).

Jean Delaborde appartenait à une famille bourgeoise. En 1719, il hérita d’une somme de 21 000# de son oncle Jean de La Borde, qui avait acheté le poste de fourrier des logis du roi en 1687. C’est à peu près tout ce que l’on sait de lui avant 1739, date à laquelle il arriva à Louisbourg pour occuper les postes de procureur du roi au bailliage de cette ville et à l’Amirauté. À ce premier poste, il remplaça Claude-Joseph Le Roy* Desmarest et au second, Philippe Carrerot, qui y avait été nommé temporairement. Les conditions étaient les mêmes dans les deux cas ; pour occuper le poste à l’Amirauté, lequel n’avait trait qu’aux affaires maritimes, il fallait d’abord être proposé par l’amiral de France et puis nommé par le roi. Il s’agissait de deux postes de confiance, dont les titulaires devaient défendre à la fois les intérêts du roi et ceux du public, en veillant à ce que les lois soient respectées et la justice rendue de façon impartiale. Le procureur du roi était chargé, après enquête, de présenter les causes civiles et criminelles à la cour, laquelle rendait jugement. Avant d’obtenir la permission d’exercer ses fonctions, Delaborde dut présenter au Conseil supérieur ses brevets de nomination, ainsi que ses certificats de baptême et de bonne conduite, et prêter un serment d’office devant le conseil. Il occupa ses deux postes jusqu’à la chute de Louisbourg aux mains des troupes de la Nouvelle-Angleterre en 1745. L’île Royale fut rétrocédée à la France quatre ans plus tard, et Delaborde reprit ses fonctions en 1750.

Delaborde fut, semble-t-il, un personnage sympathique et discret. En 1749, il devint tuteur des trois filles de Louis Levasseur, lieutenant général de l’Amirauté ; il défraya le coût de l’éducation de deux d’entre elles à Québec, chez le notaire Paul-Antoine-François Lanoullier Des Granges. La troisième, Thérèse, demeura à ses côtés à Louisbourg, où il semble s’être occupé de satisfaire ses moindres désirs, lui offrant entre autres des leçons avec le maître danseur Ducourday Feuillet.

Delaborde mourut après avoir souffert pendant près d’un an d’aliénation mentale et il fut enterré à Louisbourg le 17 novembre 1754. Bien qu’il se soit marié jeune, on ne connaît pas le nom de son épouse et rien n’indique qu’elle vécût jamais à Louisbourg. On ne doit pas confondre la carrière de Delaborde avec celle de Jean La Borde*, notaire, agent des trésoriers généraux de la Marine à l’île Royale et procureur général du Conseil supérieur de Louisbourg.

T. A. Crowley

AD, Charente-Maritime (La Rochelle), B, 270, f.67.— AN, Col., B, 68, f.355 ; C11B, 34, f.60 ; E, 238 (dossiers Jean Delaborde, Jean La Borde) ; F3, 50, f.233 ; Section Outre-Mer, G1, 409/1, f.39 ; G2, 185, f.488 ; 192/3, ff.12, 17v. ; 212, dossier 573.— C.-J. Ferrière, Dictionnaire de droit et de pratique, contenant lexplication des termes de droit, dordonnances, de coutumes et de pratique (3e éd., 2 vol., Paris, 1749), 598600.— Plusieurs historiens, entre autres J.-E. Roy, Histoire du notariat, I : 373, ont confondu Jean Delaborde et Jean La Borde  [t. a. c.].

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T. A. Crowley, « DELABORDE (de La Borde, La Borde), JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/delaborde_jean_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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