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DE PEYSTER, ABRAHAM, officier et fonctionnaire, né à New York en 1753, fils de James (Jacobus) De Peyster et de Sarah Reade ; il épousa à New York, en 1783, Catherine Livingston, et six enfants naquirent de ce mariage ; décédé à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, le 19 février 1798.
Abraham De Peyster est le loyaliste par excellence. Il a tous les traits qui en composent l’image typique populaire, bien que celle-ci ne corresponde que rarement à la réalité. Il appartenait à une riche famille de New York qui possédait des terres et occupait traditionnellement, sous les gouvernements qui se succédaient, des postes dans la fonction publique et l’armée ; alliée à d’autres familles de même condition par des intérêts communs et par les liens du mariage, elle faisait partie de l’aristocratie new-yorkaise.
Avec ses deux jeunes frères, Abraham De Peyster se rangea du côté des Loyalistes peu après le début de la Révolution américaine. Nommé capitaine dans le King’s American Regiment en décembre 1776, il servit durant toute la guerre, prenant part à de nombreuses batailles dans plusieurs colonies. À titre de commandant en second des forces britanniques à la bataille de King’s Mountain (Caroline du Sud), le 17 octobre 1780, il eut le pénible devoir de rendre les armes après la mort du major Patrick Ferguson. À la fin de l’année 1783, De Peyster avait été échangé et avait regagné New York. Lorsque les troupes britanniques évacuèrent la ville en novembre, il s’embarqua pour la Nouvelle-Écosse où il fut mis à la demi-solde et obtint une concession de terre à Parrtown (Saint-Jean). Deux ans plus tard, quand le Nouveau-Brunswick, récemment constitué en province, fut divisé en comtés, De Peyster devint le premier shérif du comté de Sunbury. Il alla s’établir à Maugerville pour exercer ses fonctions et il se vit accorder des terres de l’autre côté de la rivière Saint-Jean, à Burton.
En février 1792, le lieutenant-gouverneur Thomas Carleton* nomma De Peyster au poste de trésorier de la province. Le trésorier était chargé de percevoir les revenus provinciaux, qui provenaient surtout des droits de douane frappant les entrées de marchandises, et de débourser les fonds ainsi constitués. Il avait, en outre, les responsabilités qui incombent actuellement au contrôleur général. Toutefois, il n’était pas nommé d’office au Conseil exécutif. Investi de ses nouvelles fonctions, De Peyster retourna à Saint-Jean non seulement pour être à proximité des bureaux de la douane, mais aussi pour garder une certaine indépendance à l’égard du Conseil législatif et de l’Assemblée qui siégeaient à Fredericton ; on estimait probablement que cette indépendance était nécessaire à la bonne marche du service.
Il ne fait aucun doute que De Peyster fut considéré comme un trésorier compétent, mais il ne demeura pas longtemps à ce poste : il mourut en 1798, après « une brève et pénible maladie ». Il semble que l’un de ses fils mourut vers la même époque, car les montants payés pour leurs cercueils sont inscrits sur la même facture. De Peyster menait vraisemblablement un assez grand train de vie à Saint-Jean (par exemple, un acte d’achat révèle qu’il se procura deux esclaves en 1797, et on trouve dans la liste de ses biens un piano d’une valeur de £10), mais on constata après sa mort qu’il était insolvable. Comme il n’avait pas fait de testament, sa succession fut liquidée par une série de décrets émanant du Conseil exécutif. Sa veuve et les enfants qui restaient retournèrent à New York.
On trouve des portraits d’Abraham De Peyster dans les ouvrages de Draper et de Lawrence cités ci-dessous.
N.B. Museum (Saint-Jean), Hazen coll., Ward Chipman papers, bill, 2 mars 1798.— PANB, RG 2, RS6 ; RS8, Appointments and commissions, register of commissions, 1785–1840 ; RG 10, RS108, Sunbury County.— Saint John Regional Library (Saint-Jean, N.-B.), Primary source material, nos 32, 71–73, 93–94, 97–100, 102, 112.— Royal Gazette and the New Brunswick Advertiser, 20 févr. 1798.— Sabine, Biographical sketches of loyalists, I : 372s.— [A. S. De Peyster], Miscellanies, by an officer, J. W. De Peyster, édit. ([2e éd.], 2 vol. en 1, New York, 1888).— L. C. Draper, King’s Mountain and its heroes [...] (Cincinnati, Ohio, 1881).— J. W. Lawrence, Footprints ; or incidents in the early history of New Brunswick (Saint-Jean, 1883), 54s., app.
Jo-Ann Fellows, « DE PEYSTER, ABRAHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/de_peyster_abraham_4F.html.
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Auteur de l'article: | Jo-Ann Fellows |
Titre de l'article: | DE PEYSTER, ABRAHAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |