DAVIS, ALICE CATHARINE (Hart), leader d’une communauté juive, baptisée le 22 juin 1834 à Londres, fille de David Davis et d’une prénommée Elizabeth ; dans les années 1850, elle épousa en Angleterre Solomon H. Hart (décédé en 1901), et ils eurent cinq filles et deux fils qui atteignirent l’âge adulte ; décédée le 28 mars 1915 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.
Alice Catharine Davis Hart et son mari sont considérés comme les fondateurs de la communauté juive de Saint-Jean. Après leur mariage, ils s’étaient installés à New York, puis en 1858 à Saint-Jean, où Solomon finit par établir une florissante entreprise de tabac. Rejoints un an plus tard par leurs beaux-frères Henry Levy et Nathan Green*, les Hart se trouvèrent au centre d’une famille élargie qui forma la base de la première communauté juive permanente des provinces de l’Atlantique.
Le rôle de Solomon H. Hart dans cette communauté reste obscur, mais Alice Catharine, elle, fut chef de file, surtout parmi les femmes. « [Elle était] reconnue pour sa grandeur d’âme, a noté un témoin de l’époque, et pour son amour de tout ce qui était bien. Elle ralliait les femmes autour d’elle et obtenait de leur part un dévouement et un soutien sans réserve. » Sa notoriété remontait loin. Issue de parents aisés qui, comme bien d’autres Juifs, estimèrent nécessaire, semble-t-il, de faire baptiser leurs enfants, elle avait étudié dans un pensionnat anglo-juif et continué d’évoluer parmi l’élite après son mariage. En outre, elle avait acquis une excellente réputation d’hébraïste.
On sait peu de chose sur les activités de Mme Hart de 1858 aux années 1890, mais il est raisonnable de penser qu’elle passa cette période à élever ses enfants dans la petite communauté juive, formée de six familles seulement en 1878. Avant la fondation de la congrégation Ahavith Achim en 1896, l’instruction religieuse des enfants juifs se fit chez elle. Ces leçons contribuèrent beaucoup à l’essor culturel et à la permanence de la communauté, mais ce fut la fondation d’une association de femmes juives qui permit le plus à Mme Hart d’être reconnue. Le 17 janvier 1899, elle rassembla les femmes de la communauté en vue de créer un groupe qui s’occuperait des besoins des Juifs. Ce groupe, les Daughters of Israel, avait quatre objectifs : se consacrer à des œuvres de bienfaisance, favoriser les relations entre les familles de la communauté juive, étudier les problèmes des Juifs et organiser des activités culturelles. Mme Hart fut présidente du groupe la première année, mais on ignore quel rôle elle y joua ensuite.
L’organisme accorda la priorité à trois programmes. D’abord et avant tout, il enquêtait sur les cas de pauvreté et de maladie, et distribuait des fonds aux familles juives nécessiteuses de Saint-Jean. Comme les bénéficiaires étaient souvent de nouveaux arrivants, les Daughters of Israel ne tardèrent pas à s’allier à la Jewish Immigrant Aid Society, fondée en 1896. Alice Catharine Hart occupa d’ailleurs une haute fonction dans cette société. Ensuite, le groupe avait un cercle de couture qui amassait des fonds en vendant ses produits et qui en distribuait directement à des familles pauvres et à divers organismes de toute la ville. Le troisième programme était celui qui visait le plus directement la satisfaction des besoins culturels de la communauté féminine. Grâce à des dons et à des ventes, le groupe parvint à rassembler les fonds nécessaires pour construire un mikvah, le bain rituel pour les femmes, dans la synagogue terminée en 1898.
Par ailleurs, Mme Hart servit d’ambassadrice entre la communauté juive et le mouvement de réforme sociale de Saint-Jean, surtout en ce qui avait trait aux questions de l’enfance. Elle œuvra à la Day Nursery, fondée en 1908 et supervisée par le Local Council of Women. En 1914, elle encouragea les Daughters of Israel, où elle avait recommencé à militer, à verser des fonds au Free Kindergarten. L’affiliation des Daughters of Israel au Local Council of Women, en 1912 ou en 1913, avait consacré l’association entre la communauté des femmes juives et le mouvement de réforme sociale.
Alice Catharine Davis Hart mourut en 1915 du diabète. Elle avait 81 ans.
Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Geneal. Soc. (Salt Lake City, Utah), International geneal. index.— Fitzpatrick’s Funeral Home (Saint-Jean, N.-B.), Burial records (mfm aux APNB, MC 1409).— Saint John Jewish Hist. Museum Arch. (Saint-Jean), Daughters of Israel minute-books ; Fernhill Cemetery records ; Green-Hart–Isaacs family tree, Phyllis Green, compil. (1976) ; Saint John Jewish Hist. Soc. coll.,
Sharon Myers, « DAVIS, ALICE CATHARINE (Hart) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/davis_alice_catharine_14F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
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