DAVERS, sir ROBERT, 5e baronnet de Rushbrook, né vers 1735, probablement à Rushbrook, près de Bury St Edmunds, Suffolk, Angleterre, fils de sir Jermyn Davers et de Margaretta Green, décédé le 6 mai 1763 sur la rivière Sainte-Claire, près du lac Sainte-Claire.
À la mort de son père, en février 1742, Robert Davers hérita du titre de baronnet. En juillet de la même année, il entra à l’école de Bury. Au printemps de 1756, muni d’une recommandation d’Horace Walpole, il commença ses pérégrinations sur le continent, séjournant à Rome assez longtemps pour que Pompeo Batoni peigne son portrait. Il est possible que les voyages aient été pour Davers un moyen d’échapper à une situation familiale désagréable. Sa mère était d’un naturel mélancolique et deux de ses trois frères se suicidèrent, alors qu’ils étaient encore dans la vingtaine. En 1759, il quitta la maison après avoir loué le domaine pour une période de sept ans. Il voyagea, semble-t-il, en Europe au moins encore une fois et compléta ses études à Lausanne (Suisse). En 1761, il vint en Amérique où son frère Charles servait dans le 44e régiment et il entreprit un long périple sur les Grands Lacs. Un auteur dit qu’il « quitta l’Angleterre par dépit, peu soucieux du sort qui pouvait être le sien et qu’il visita l’Amérique à la recherche des lieux les plus sauvages et les plus incultes ».
En septembre 1761, Davers était apparemment à New York où il se présenta au major général Jeffery Amherst* et discuta avec lui d’un projet d’exploration des lacs Huron, Michigan et Supérieur. Il arriva à Détroit le 1er décembre 1761, porteur de dépêches qu’Amherst adressait au capitaine Donald Campbell. Davers projetait d’y rester environ un mois puis de gagner Niagara par voie de terre. S’il fit vraiment le voyage au fort Niagara (près de Youngstown, N.Y.), il était bientôt de retour à Détroit ; il y passa l’hiver et étudia les dialectes et la culture des Indiens de la région. Campbell estimait que Davers était « un jeune gentilhomme des plus accomplis, [...] un excellent compagnon [et ...] une acquisition importante pour notre petite société ».
Tard en avril 1762, Davers commença à explorer les lacs Huron, Michigan et Supérieur, probablement seul ou avec une suite restreinte. Selon John Rutherford, Davers et son esclave panis voyageaient dans un canot « d’un maniement si facile que Davers pouvait, avec son seul compagnon, traverser les lacs et remonter les cours d’eau qui arrosaient les villages indiens ». Comme le jeune Indien parlait un peu l’anglais et que Davers connaissait quelques mots d’indien, ils pouvaient se tenir compagnie pendant les longs trajets. Avant la fin de juin, Davers avait atteint Sault-Sainte-Marie après avoir terminé une expédition sur le lac Supérieur. Il y rencontra Alexander Henry* qui l’accompagna dans son voyage de retour au fort Michillimakinac. Il est probable que Davers et l’Indien panis descendirent alors, au moins sur une certaine distance, le lac Michigan avant de retourner à Détroit qu’ils atteignirent vers le 23 septembre 1762. Au cours de son voyage, Davers avait fait des découvertes utiles sur les lacs Huron et Michigan.
À peu près vers cette époque, Davers prépara une requête à l’adresse du Conseil privé, demandant de se faire concéder la Grosse île, plusieurs îles environnantes sur la rivière Détroit et des terres en bordure de la rive sud. Tôt en mai, Davers accompagna le lieutenant Charles Robertson lors d’un court voyage, de Détroit jusqu’à l’extrémité supérieure du lac Sainte-Claire, afin de sonder l’entrée de la rivière Sainte-Claire et vérifier si le schooner armé de six canons de Robertson pouvait pénétrer dans le lac Huron. Robertson, le jeune John Rutherford et six ou huit hommes montaient une grande embarcation, Davers et son esclave indien, un petit canot. Les colons français les mirent en garde contre Pondiac et ses projets d’attaque surprise contre les Anglais, mais le parti continua quand même à avancer et, dans une passe étroite, ils se trouvèrent face à face avec des Indiens d’allure hostile. Davers s’arrêta et « fuma le calumet de l’amitié » avec les hommes de la tribu ; il conseilla à ses compagnons de remonter le détroit jusqu’à un évasement où ils pourraient peut-être atteindre la rive opposée. Ses efforts furent vains car une bande de guerriers commença à tirer sur le groupe. Davers, Robertson et deux autres furent tués sur-le-champ et les autres faits prisonniers.
Selon les premiers rapports qui furent publiés, le corps de Davers aurait été mis à bouillir puis mangé, mais Rutherford qui était là raconta que le corps de Davers, quoique mutilé, reçut une sépulture convenable près du village des Sauteux situé à l’embourchure de la rivière Sainte-Claire. Robertson, cependant, fut rôti et dévoré ; plus tard ses restes furent mis en terre à côté de Davers. Quant aux autres soldats tués, ils furent donnés en pâture aux chiens. Un marchand d’Albany acheta éventuellement l’esclave panis et l’expédia à la famille Davers en Angleterre.
BM, Add. mss, 21 662, ff.78–79v., Gage to Haldimand, 18 nov. 1762.— Bury St Edmunds and West Suffolk Record Office (Bury St Edmunds, Eng.),
Harry Kelsey, « DAVERS, sir ROBERT, 5e baronnet de RUSHBROOK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/davers_robert_3F.html.
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Auteur de l'article: | Harry Kelsey |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
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